Par Maxime Pelletier - Chiquita « Chiquitae126 » Evans, une Américaine de 30 ans, est devenue cette semaine la première femme à être repêchée au sein de la NBA 2K Pro League, une ligue esportive professionnelle gérée par la NBA elle-même.

Chiquitae126 était l’une des deux seules femmes parmi les 198 personnes éligibles au repêchage. Elle a été sélectionnée en 56e position lors de la quatrième ronde par les Warriors Gaming Squad, une formation affiliée aux Golden State Warriors, l’équipe de basketball de la NBA qui a pignon sur rue à Oakland. Les Warriors sont aussi propriétaires des Golden Guardians, de la North American League Championship Series. https://ak-static.cms.nba.com/nba2k/video/35756-4th-Round-2nd-Pick-Chiquitae126high.mp4 Ancienne joueuse de basketball « en vrai », Chiquitae126 s’est tournée vers le basketball virtuel lorsqu’une blessure l’a ralentie. Comme joueuse du Warriors Gaming Squad, elle prendra part à la deuxième saison de la NBA 2K Pro League, qui comprend cette saison 21 équipes, toutes opérées par des formations de la NBA. En ce sens, la NBA est une précurseure en matière d’esport et les efforts récents des équipes de la NHL dans ce domaine ne sont sûrement pas étranger au succès de la NBA 2K Pro League.

En dépit de la discrimination

Chiquita Evans a dû bûcher pour en arriver là. Contrairement aux compétitions des jeux NHL et FIFA, dans lesquelles un seul joueur contrôle l’ensemble de l’équipe, les parties de la NBA 2K Pro League se jouent à 5 joueurs et joueuses contre 5. Chiquitae126 rapporte que lors des matchs permettant de se qualifier au repêchage de la première saison, certains de ses coéquipiers ont refusé de lui passer le ballon après avoir entendu sa voix. « Après avoir dit au micro que j’étais ouverte pour recevoir une passe, on m’a ignorée pendant toute une partie », a-t-elle déploré dans sa vidéo de présentation au repêchage. Elle a par la suite abandonné le processus de qualification de la saison initiale, mais seulement pour revenir en force pour la deuxième saison et réussir à se glisser parmi les 75 athlètes électroniques repêché.es. « Je vais essayer d’être la meilleure coéquipière pour mon équipe. Peu importe le rôle qu’on me demande de jouer, c’est le rôle que je jouerai », a-t-elle déclaré, visiblement très émue, après l’annonce de son repêchage. Le directeur de la ligue, Brendan Donohue, s’est réjoui de l’arrivée d’une femme dans la ligue, mais a déclaré être toujours insatisfait par le manque de diversité au sein de la ligue. Il s’agit d’une préoccupation importante pour son organisation, qui a choisi un ballon plutôt qu’un joueur pour son logo afin d’envoyer le message que la Pro League est accessible à tous les compétiteurs et toutes les compétitrices. Même si aucune des ligues esportives majeures n’exclut formellement les femmes, rares sont celles qui arrivent à s’y tailler une place, notamment en raison des barrières sociales décrites par Chiquitae126. À l’instar de Geguri, dans l’Overwatch League, et de la canadienne Scarlett, championne du tournoi de StarCraft 2 qui s’est tenu en marge des derniers Jeux Olympiques, elles sont toutefois lentement, mais sûrement en train de se tailler une place dans cette industrie très largement dominée, encore aujourd’hui, par les hommes.