Par Alban Quénoi - Dimanche dernier se déroulaient les finales du Dernier des Rois, le premier tournoi sur FIFA 18 commandité par la chaîne de restauration rapide Centrale Bergham. Une compétition au niveau relevé, et qui aura réservé quelques surprises aux habitués de la scène locale FIFA.

 

Après plusieurs semaines de compétitions et des phases de qualification dans les 12 succursales de la marque, les 32 finalistes étaient réunis au cabaret La Tulipe pour désigner le dernier des rois, et surtout se partager les 10,000$ mis en jeu. Ce sont 192 joueurs au total qui ont participé au tournoi, avec plus de 400 inscriptions enregistrées. Un franc succès selon l’organisateur de l’événement Alexandre Kénol, particulièrement pour un premier événement esport. La présence de plusieurs noms connus de la scène FIFA pouvait en attester, comme Lyes Ould-Ramoul, joueur représentant l’Impact et récent finaliste de la coupe eMLS.

 

 

 

Les favoris trébuchent

 

Il aura fallu attendre les huitièmes de finale pour avoir les premières surprises de la journée, avec justement l’élimination prématurée du joueur professionnel. Dans un match piège face à Chris Mapangou, Lyes s’est fait surprendre dans la première demi-heure de jeu, encaissant 2 buts rapidement. Il fera parler son expérience en allant chercher les prolongations à la 89e minute de jeu, mais finira par s’incliner 4-3. Une défaite bien évidemment décevante pour le vétéran de la scène, qui l’explique par le mode de jeu utilisé pour la compétition. Lyes prépare en effet sa prochaine participation aux phases finales de la eWorld Cup, qui se dérouleront à Amsterdam en juin prochain, et se concentre donc sur le mode FUT, à la jouabilité bien spécifique.

 

Autre élimination surprise par le même joueur, celle de Franck Delagneau en quart de finale, actuel leader dans la ligue FIFA Club Montréal. Chris Mapangou terminera son beau parcours en petite finale, finissant quatrième de la compétition.

 

Yan Bouzaglou met la barre haute

 

La grande finale opposait Yan Bouzaglou à Mehdi Benghalem, sous les yeux de Hassoun Camara, ancien joueur de l’Impact et désormais analyste pour TVA Sport, et Saphir Taïder, milieu de terrain pour l’Impact. Si Mehdi partait favori dans cette rencontre, poussé par ses supporters venus en nombre, c’est bien Yan qui a ouvert la marque, pour ce qui sera le seul but du match malgré une domination nette de son adversaire. Benghalem n’aura pas su concrétiser, lourdement handicapé par un carton rouge récolté à la 50’. Il frappera deux fois la barre transversale et une fois le poteau, pour finalement s’incliner 1-0. Yan Bouzaglou repart donc avec un chèque de 5000$, tandis que Mehdi Benghalem ramène 3000$ de son côté. Des montants particulièrement importants pour une scène naissante à Montréal, mais prometteuse. L’organisateur Alexandre Kénol a d’ailleurs confirmé que l’expérience devrait être reproduite par Centrale Bergham, pour ce qui sera peut-être un rendez-vous régulier pour les amateurs de FIFA.

 

En termes d’organisation, c’est un tournoi proprement orchestré qui a eu lieu. Les joueurs les plus assidus auront tout au plus regretté l’utilisation de télévisions plutôt que d’écran de jeu, plus réactifs. L’absence de rediffusion en ligne fut également remarquée, une décision due aux contraintes logistiques plutôt qu’un réel choix de la part des organisateurs.

 

 

Quand FIFA manque de forme

 

Mais c’est surtout le format compétitif qui est discutable, et assez récurrent sur la scène FIFA en général. Alors que la plupart des sports électroniques proposent des matchs reposant sur des séries en 3 ou 5 manches, un match unique déterminait le vainqueur ici. Un format d’autant plus problématique étant donné la supériorité de l’équipe du Réal sur FIFA 18, quasi systématiquement choisie dans la plupart des rencontres de la journée. Toutefois, cela n’aura pas empêché le vainqueur du jour de l’emporter avec Manchester United en finale.

 

La coupe eMLS en avril dernier avait d’ailleurs adopté un format imitant le soccer, avec des matchs aller et retour, et cumulant les scores des deux rencontres. À espérer que des évolutions s’opèrent à haut niveau du côté d’EA Sports.

À signaler également que la compagnie ne semble pas non plus céder face aux pressions concernant les fameuses loot boxes, ayant déclaré la semaine passée vouloir aller de l’avant avec le système controversé. Andrew Wilson, CEO d’EA, a insisté lors de la dernière conférence téléphonique avec les investisseurs sur le fait que les caisses de butin ne représentaient pas des jeux d’argent. Il y a fort à parier que les débats continueront dans les prochains mois sur le sujet.