Par Alban Quénoi

L’annonce avait fait grand bruit durant la BlizzCon 2016 : après avoir fait partie intégrante du développement de l’esport à travers la franchise Starcraft, Blizzard décidait de lancer son propre projet pharaonique autour de sa nouvelle licence, Overwatch. Système de franchises, géolocalisation des équipes, et surtout protection des joueurs en termes de contrats, et tout cela avec l’appui des plus grands investisseurs de la NFL ou la NBA, les ambitions sont immenses.

Un peu plus d’un an plus tard, le premier match officiel aura donc lieu ce soir, opposant en ouverture les San Francisco Shock aux Los Angeles Valiant à 19h, suivi des Dragons de Shangai face aux Gladiators de Los Angeles à 21h, et enfin les Dallas Fuel fermeront la soirée face aux Dynasty de Séoul.

Un calendrier sous Ana-bolisants

C’est un programme chargé qui attend les amateurs pour les six prochains mois à venir. Cette saison inaugurale se découpe en quatre étapes, d’une durée de cinq semaines chacune, et entrecoupées d’une pause d’une dizaine de jours environ.

Les matchs auront lieu du mercredi au samedi, à raison de trois matchs par soir.

Première semaine, Overwatch League

Chacune des douze équipes engagées disputera deux rencontres par semaine, pour un total de quarante sur la saison. Chaque fin d’étape sera clôturée par deux matchs entre les trois meilleures équipes au classement, pour une prime supplémentaire de 125,000USD, histoire de pimenter la saison avant d’atteindre les séries éliminatoires de juillet. Celles-ci seront constituées des deux équipes en tête de leur division, qui iront directement en demi-finale, puis des quatres autres formations suivant au classement général.

Enfin, la grande finale devrait se situer à la fin du mois de juillet, aux alentours du 26 et du 28, le format définitif n’étant pas encore annoncé par Blizzard. En bout de ligne, un million de dollars pour l’équipe victorieuse, tandis que les finalistes repartiront avec 400,000USD. Au total, ce sont 3,5 millions de dollars qui seront distribués entre les douze formations sur la ligne de départ.

Twitch Mei le paquet

L’un des dernier détails et non des moindres se situait au niveau de la plateforme de diffusion de la ligue. Alors que Blizzard avait déjà conclu une entente avec Twitch l’an passé sur ses autres franchises, la diffusion des matchs de présaison de l’OWL le mois passé sur le site de la Major League Gaming avait fait jaser. C’est finalement Twitch qui rafle le contrat, déboursant au passage quelques 90 millions de dollars pour l’exclusivité sur les deux premières saisons selon certaines sources. Une somme impressionnante, qui n’est pas sans rappeler les 300 millions de l’entente passée entre Riot et BAMTech pour la future plateforme des LCS de League of Legends, contrat s’étalant jusqu’en 2023.

La plateforme propriété d’Amazon conserve donc la main sur Overwatch, alors que 2017 avait vu la progression de Youtube Gaming sur plusieurs compétitions comme la Pro League de CSGO.

L’Overwatch League, test grandeur nature

De nombreux doutes se sont soulevés à travers ces quatorze mois d’attente, qui parurent une éternité pour une industrie qui connait une l’évolution fulgurante comme celle du sport électronique : il n’y a qu’à voir l’incroyable explosion de PLAYERUNKNOWN’S BATTLEGROUND, qui en quelques mois seulement aura conquis des millions de joueurs pour en être convaincu. Entre les relations houleuses avec les structures existantes, comme l’organisation OGN qui a annoncé il y a peu l’arrêt de son circuit APEX, et les sommes mirobolantes versées pour obtenir le précieux sésame d’entrée dans le club très fermé des équipes au lancement de l’OWL, le projet aura fait sourciller plus d’un observateur de la scène.

L’aspect géolocalisation, rattachant chaque équipe à une ville indépendamment de la provenance des joueurs, sera la principale évolution dans les prochaines saisons : alors que tous les matchs auront lieu à partir des studios de Burbank apprêtés par Blizzard, les prochaines saisons devraient voir de véritables matchs aller-retour, hébergés par chaque équipe. Une composante inédite en sport électronique, et une prise de risque impressionnante de la part de l’éditeur.

Rendez-vous donc ce soir, 19h, pour un coup d’envoi historique.