MONTRÉAL – Déjà que la victoire échappée face au Rouge et Noir d’Ottawa était difficile à digérer, les Alouettes de Montréal ont dû reprendre l’entraînement sans le quart-arrière Vernon Adams fils et le porteur de ballon William Stanback.

La troupe de Khari Jones était donc privée de ses meilleures armes offensives présentement. Tout porte à croire qu’Adams devra s’absenter de la prochaine rencontre qui aura lieu, vendredi soir, face aux Roughriders de la Saskatchewan.

« Il suit le protocole des commotions cérébrales. Il se sent bien, mais il doit compléter le tout. De ce que j’en sais, ça l’empêchera de jouer ce match », a indiqué l’entraîneur-chef.

Après la partie, Adams avait mentionné à son coéquipier Matthew Shiltz qu’il ne croyait pas avoir subi de commotion cérébrale. Cela dit, Jones ne voulait surtout pas remettre en doute la présence de ce protocole qui ne fait que protéger les joueurs de ce fléau.

Ce qui retient encore l’attention dans ce dossier, c’est plutôt la gestion du coup sournois effectué par J.R. Tavai à l’endroit d’Adams. Trois jours plus tard, bien des membres de l’organisation des Alouettes s’expliquent mal qu’aucune punition n’ait été imposée même après la révision de la séquence par les officiels.

« Ces contacts ne devraient pas être permis au football. Quand un adversaire est en train de tomber, il n’y a aucune bonne raison de l’attaquer à l’arrière de la tête. Mais c’est un peu comme la guerre sur le terrain. Personne n’aime voir un autre joueur se blesser de cette façon sauf qu’on comprend que ça fait partie du jeu », a commenté Jeremiah Johnson, un vétéran de six saisons dans la LCF.

Aux yeux du porteur de ballon réserviste des Alouettes, c’est une évidence que les arbitres ont gaffé.

« Bien sûr. Ils viennent nous voir au camp d’entraînement et ils nous avertissent que des punitions seront imposées pour des jeux similaires. Quand on voit un coup comme celui-ci, on s’attend à voir une punition. Il ne pouvait même plus avancer et il se fait ramasser par un coup à la tête. Les arbitres doivent s’occuper de ces dossiers. Les joueurs n’y peuvent rien outre exprimer leur frustration », a ajouté l’adjoint de Stanback.

Le quart-arrière Antonio Pipkin, qui aime également courir avec le ballon, se grattait encore la tête pour comprendre le verdict final.

« Il me semble que, particulièrement quand l’observateur exige sa sortie du match, il faudrait au moins qu’une punition soit imposée. Quand un joueur se fait frapper de cette façon à la tête, on devrait être protégé », a soumis celui qui n'a pas été en mesure de mener les siens à la victoire.

Le message aurait été encore plus puissant de la bouche de l’entraîneur des Alouettes, mais Jones a préféré la prudence dans ses propos.

« Je ne veux pas trop commenter le tout, c’était un coup très puissant. Je vais m’arrêter ici. J’ai vu des coups similaires qui ont été punis, mais je ne veux pas en dire plus », a-t-il déclaré.

Un confrère l’a relancé sur l’évidence d’une bourde étant donné qu’Adams doit se soumettre au protocole des commotions cérébrales. Ce journaliste remettait en cause la pertinence d’un centre des commandes pour réviser les séquences si de tels gestes ne sont pas punis.

« Je n’irai pas plus loin que votre commentaire. Je ne connais pas les règlements menant à des amendes, j’ai deux adolescentes à m’occuper la maison », a-t-il justifié en souriant.

Selon Jones, Adams se sent bien et il aurait probablement pu affronter les Roughriders s’il n’avait pas eu à respecter les étapes de ce protocole.

À quoi s’attendre pour Stanback

Dans le cas de Stanback, rappelons qu’il a eu besoin d’aide pour quitter le terrain après son échappé qui a confirmé la victoire du Rouge et Noir. De plus, il avait peiné à retraiter au banc des siens lors du troisième quart à la suite du touché qui a été refusé à Quan Bray. On sait également que le porteur de ballon a été embêté par une blessure à la hanche plus tôt cette saison et qu’il se plaignait de douleurs au cou et près des tempes à la fin du duel contre Ottawa.

Bref, vous aurez compris le portrait.

« Il est un peu amoché donc il ne s’entraîne pas et on verra mardi. En espérant qu’il pourra être là », a noté Jones en précisant que ce ne serait pas sa hanche qui est en cause.

Dans de telles circonstances, deux scénarios semblent plausibles : Stanback pourrait bénéficier d’un repos vendredi ou d’un mandat plus limité pour cette partie. C’est donc logique de croire que Johnson sera au cœur de la stratégie offensive des Oiseaux.

Jusqu’à maintenant, l’athlète de 32 ans a dû se contenter de huit courses en deux matchs. Il souhaite démontrer qu’il peut accaparer une partie importante du déploiement offensif.

« Absolument. Je me sens déjà privilégié de faire partie de cette équipe et je suis heureux de pouvoir obtenir le ballon quelques fois. Ça devrait être bien amusant », a répondu le numéro 24.

À sa première année avec les Alouettes, Johnson semble s’être intégré à merveille. Les bons mots ont été nombreux à son sujet et particulièrement de la part de Stanback.

« Il est comme mon frère, il m’a accueilli avec les bras ouverts. J’essaie de l’aider avec quelques aspects sur le terrain et à l’extérieur », a expliqué Johnson à propos de son poulain qui est plutôt bâti comme un pur-sang.