MONTRÉAL – Les Alouettes de Montréal ont procédé à une autre décision audacieuse en confirmant l’embauche de Bob Slowik à titre de coordonnateur défensif. Fort d’un parcours de 21 saisons dans la NFL, Slowik ne possède toutefois aucune expérience dans la Ligue canadienne de football.

 

En fait, pour être bien précis, Slowik s’était immiscé dans l’entourage des Alouettes durant quelques semaines en 2018 en tant qu’entraîneur invité.

 

La nomination de Slowik s’ajoute ainsi à : celle de Kavis Reed qui a obtenu son premier poste de directeur général à la suite d’une carrière de joueur et d’entraîneur, celle de Mike Sherman, un entraîneur de renom qui arrivait toutefois de la NFL ainsi que celle d’investir à gros prix sur Johnny Manziel dans le rôle de quart-arrière alors qu’il s’est surtout démarqué dans la NCAA. 

 

Ce dernier choix, celui de Slowik, a donc provoqué quelques critiques, mais l’entraîneur de 64 ans se dit bien prêt à relever le défi du football canadien.

 

« J’ai passé les trois derniers mois à étudier et regarder des choses de la LCF. J’ai observé le travail effectué par Jerry Glanville (coordonnateur défensif des Tiger-Cats en 2018) à Hamilton, pour savoir comment il a pu connaître du succès sans expérience dans la LCF. On pourra aussi conserver certaines choses de la saison dernière, donc ce ne sera pas si différent », a exposé Slowik au RDS.ca.

 

« Pour être honnête, ma réaction à ces critiques n’est pas importante présentement. Ce qui compte, ce sont uniquement les résultats si bien que ça se jouera sur le terrain. Je peux comprendre que des gens aient des doutes envers moi, mais les bases et les concepts se ressemblent beaucoup entre la NFL et la LCF. Ce n’est pas comme si je devenais ingénieur demain. J’ai été entraîneur au football pour presque toute ma carrière professionnelle », a poursuivi Slowik qui se dit prêt à écouter les avis de collègues plus expérimentés en sol canadien.

 

Comme il le dit lui-même, ce sera à lui de le prouver, mais il se croit capable de relever ce mandat.

 

« Absolument, je sais que je peux réussir. Je n’ai aucun doute que je peux accomplir ce travail et de belle façon. C’est assurément un défi parce que c’est différent, mais je suis passionné par cette nouvelle aventure », a-t-il assuré.

 

Slowik a profité de l’occasion pour préciser qu’il n’était pas retraité depuis son dernier poste avec une équipe (les Redskins) en 2013.

 

« Je suis resté impliqué dans le jeu surtout en enseignant à des joueurs et à des entraîneurs. Je préparais des espoirs pour le repêchage notamment et j’aidais des entraîneurs du côté stratégique. Quand tu n’es pas associé avec une équipe, tu possèdes plus de temps pour travailler sur plusieurs aspects plus généraux. J’ai pu me plonger dans de nouvelles stratégies et revoir des anciennes. Je considère que ça m’a aidé à progresser », a déclaré l’homme originaire de Pittsburgh.

 

Durant ses 21 saisons dans la NFL, de 1992 à 2013, Slowik a contribué à mener ses équipes en éliminatoires à huit occasions. Il a d’ailleurs aidé les Cowboys de Dallas à remporter le Super Bowl dès sa première saison alors qu’il agissait comme assistant en défense. Ensuite, il a occupé le poste de coordonnateur défensif de 1993 à 1998 avec les Bears de Chicago.

 

Il a poursuivi son chemin avec les Browns de Cleveland pendant une saison avant d’accepter l’offre de Mike Sherman avec les Packers en 2000. De 2001 à 2004, le duo Sherman-Slowik a permis aux Packers de participer aux éliminatoires en plus de mériter trois championnats de division consécutifs.

 

Évidemment, Slowik reconnaît que la présence de Sherman demeure un facteur déterminant dans sa décision.

 

« J’ai tant de respect pour son leadership, sa discipline et son sens de l’organisation. Ayant travaillé avec lui, je sais quel genre d’équipe il veut envoyer sur le terrain. Pour sa deuxième année, je sais comment on va s’améliorer par rapport à la première », a proposé Slowik.

 

En terminant, Slowik a conservé certaine discrétion à propos de son style afin de ne pas perdre ce petit avantage de la nouveauté. Cependant, il affirme qu’il aime le côté agressif pas seulement pour les stratégies et les schémas, mais aussi pour l’approche des joueurs dans le but qu’ils défient les attaques adverses.