MONTRÉAL – Ruben Carter se cherche une niche dans le football professionnel depuis plus de deux ans. C’est tout le contraire pour Trey Rutherford qui pourrait aider les Alouettes de Montréal dès sa saison recrue.
 
Étant donné que la formation montréalaise doit composer avec quelques pertes sur la ligne offensive même si son camp d’entraînement n’est pas vieux d’une semaine, l’attention s’est tournée vers ces deux athlètes.

Carter a été le premier à intégrer la première unité cette semaine. Il a convaincu les entraîneurs de miser sur lui-même s’il n’a pas joué de matchs en 2016 et 2017. L’Américain de 25 ans n’a pas chômé pour autant. Après un parcours universitaire avec Florida State et Toledo, Carter n’a pas été en mesure de fouler le terrain avec les Dolphins de Miami, les Stampeders de Calgary, les Cowboys de Dallas et la Brigade de Baltimore (Arena Football League).
 
« Ce fut tout un parcours. Je me suis retrouvé avec quelques équipes et, maintenant, je veux juste trouver une maison. Je suis prêt à jouer une saison complète », a exprimé le sympathique colosse de six pieds quatre pouces et 312 livres.
 
« C’était beaucoup d’adversité. À un certain point, tu deviens vraiment morose et tu demandes si le football est bien la voie pour toi. Mais je suis un compétiteur, je ne voulais pas abandonner », a ajouté Carter qui a souvent été surnommé Hurricane en référence à son nom très similaire à l’ancien boxeur Rubin Carter dont la vie a inspiré un film.   
 
Son manque d’action ne semble pas l’affecter pour l’instant. D’abord un garde, Carter s’est plutôt bien débrouillé comme bloqueur à droite, jeudi, durant un entraînement de quatre heures.
 
« On expérimente à différentes positions avec lui.  Il s’est bien ajusté, ça fait seulement quelques jours qu’il est ici. On s’attend à de grandes choses de sa part », a décrit Paul Dunn, le nouvel entraîneur de la ligne offensive.  
 
« Je me sens bien sur le terrain, j’ai la chance d’être dirigé par de bons entraîneurs, ça me permet de m’habituer. Je veux montrer comment je peux bien assimiler les jeux et présenter le niveau de compétition recherché », a-t-il expliqué.
 
Dans le contexte d’un camp d’entraînement, les temps libres pour explorer notre ville d’adoption sont pratiquement inexistants. Carter a tout de même l’intention d’approfondir ses recherches sur l’histoire de Montréal, un milieu francophone qui l’intrigue.
 
Ce n’est pas seulement l’endroit qui l’attire, c’est l’ouverture des vétérans à son endroit.
 
« Je suis vraiment reconnaissant d’avoir des gars autour de moi qui sont prêts à m’aider. Dans la NFL, les autres joueurs pensaient à eux avant tout. Je me sens plus à la maison ici », a constaté Carter en soulignant l’apport de Kristian Matte, Luc Brodeur-Jourdain, Philip Blake et Xavier Fulton.
 
Carter se sent donc investi dans la relance des Alouettes sous les commandes de Mike Sherman. Venu à Montréal, dans la LCF, pour apprendre, il pourrait s’établir au Canada. Comme il l’a fait remarquer, la coïncidence serait intéressante avec Rubin Carter qui a passé la dernière partie de sa vie en sol canadien.
 
Rutherford progresse rapidement

Repêché au deuxième rang, le 3 mai, Trey Rutherford avait l’intention de se hisser parmi les partants dès sa saison recrue. L’objectif n’est pas impossible considérant sa progression depuis le lancement du camp d’entraînement.  
 
« Ça s’est définitivement amélioré pour moi depuis la première journée. C’est de l’apprentissage jour après jour. Je suis entouré de vétérans de la LCF qui savent comment se comporter, je ne fais qu’apprendre », a raconté Rutherford.
 
Cet apprentissage se fait en accéléré. Si les joueurs ont profité d’une pause entre les deux séances, mardi et mercredi, les joueurs ont été conviés à un entraînement condensé de près de quatre heures, lundi et jeudi.
 
« Ce sont les deux plus longs entraînements de ma vie », a reconnu, en souriant, Rutherford qui mesure six pieds cinq pouces et pèse 289 livres.  
 
Paul DunnAprès trois saisons à l’Université Connecticut, Rutherford ne s’imaginait pas que la marche serait aussi imposante particulièrement au niveau de la vitesse du jeu.
 
Le premier rapport sonne toutefois très positif à son endroit.
 
« Je ne sais pas encore s’il pourra être prêt dès sa première saison, mais il progresse dans la bonne direction pour y parvenir. Quand la saison approchera, on aura une meilleure idée de son statut, mais il fait beaucoup de progrès », a jugé Dunn.
 
Celui qui a notamment dirigé la ligne offensive des Texans de Houston et des Falcons d’Atlanta apprécie l’apport de Rutherford, mais il aurait quand même souhaité éviter la valse de rebondissements hâtifs sur son unité.
 
« Oui, c’est compliqué, mais ça peut arriver durant les matchs de devoir procéder à des ajustements. On essaie donc de faire la même chose présentement. Ça se produit plus tôt qu’on le souhaitait, mais les gars ont vraiment bien pris la relève jusqu’à présent. Ils ont été employés à différentes positions et ils ont dû faire des choses pour lesquelles ils sont moins habitués », a conclu Dunn.

Une défense remodelée chez les Alouettes