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RÉSULTATS

Jonathan Sutherland avait trop de qualités pour le laisser passer

Jonathan Sutherland Jonathan Sutherland - PC
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En Jonathan Sutherland, les Alouettes de Montréal ont un premier choix de repêchage qui pourrait ne jamais jouer avec eux. Mais il n'y avait aucune chance que l'équipe le laisse passer avec la cinquième sélection du dernier repêchage de la LCF.

Le demi de sûreté, qui se fait également un point d'honneur d'exceller au sein des unités spéciales, a été choisi par les Alouettes même s'il a signé un contrat à titre de joueur autonome avec les Seahawks de Seattle de la NFL. Et ce, quelques heures seulement après la conclusion du repêchage du circuit américain en fin de semaine dernière.

« Ça fait plusieurs semaines qu'on visait Jonathan », a indiqué le directeur général Danny Maciocia dans les beaux nouveaux bureaux des Alouettes, au Stade olympique. « On a adoré [ce qu'on a vu de] ses films, ses exploits à Penn State, mais on est vraiment tombé en amour lors de l'entrevue. », ajoute Maciocia.

« C'est vraiment à ce moment-là qu'on s'est dit que s'il était disponible, nous allions le repêcher. Il restait seulement à aller chercher de l'information [des Seahawks] pour savoir quels sont leurs plans pour lui. On a pris un pari, un risque que je qualifierais d'assez calculé. On va voir ce qui va arriver. »

Et ce qui va arriver, à très court terme, c'est que Sutherland va se rendre dès jeudi prochain au mini-camp des recrues des Seahawks, pour une durée de trois jours. Il sera par la suite intégré aux activités obligatoires du club, ce qu'on appelle dans le jargon les « OTA's », ce qui fait qu'il passera le prochain mois sur la côte ouest américaine.

Son objectif est d'ailleurs très clair.

« C'est de me tailler une place au sein de la formation active des 53 joueurs et de participer activement aux unités spéciales. C'est important pour moi: j'y évolue depuis mes débuts au football », a souligné Sutherland, qui a toutefois rappelé qu'il n'avait aucun contrôle sur les décisions des dirigeants des Seahawks.

Il ne faut pas non plus croire que les dirigeants des Alouettes lui souhaitent la meilleure des chances en se croisant les doigts dans le dos. Tous, sans exception, lui souhaitent de connaître le plus de succès possible au sud de la frontière.

« D'abord et avant tout, je lui souhaite que le meilleur. Quand vous grandissez en jouant au football, votre rêve c'est de jouer dans la NFL et on comprend cela », a affirmé l'entraîneur-chef Jason Maas.

Quand vous appartenez à un grand programme de football et qu'une organisation comme les Seahawks vous met sous contrat, c'est un grand honneur. J'espère qu'il fera l'équipe et que nous ne le verrons jamais. Mais si jamais ce n'est pas le cas, nous l'accueillerons à bras ouverts.

« On ne peut choisir ce genre de joueurs que lorsqu'on est très à l'aise avec la formation que nous avons déjà sous la main, a ajouté Maas. Quand on regarde Jonathan, on est convaincu que ça vaudra la peine d'attendre sa venue. »

Exil

Celui qui réside à Ottawa et dont la mère est une Montréalaise francophone a le football dans la peau. À un point tel qu'il s'est exilé en Virginie à l'école secondaire, à l'Episcopal High School, une institution privée d'Alexandria, afin d'augmenter ses chances d'obtenir une bourse d'études dans une université américaine.

Ça a fonctionné. Quand il a reçu une offre du prestigieux programme de football de Penn State, il n'a pas hésité longtemps.

Il s'est rapidement imposé, au point d'être nommé capitaine au sein des unités spéciales dès sa première saison. Il le restera pendant son passage de quatre ans.

On lui a aussi fait l'honneur de lui donner le numéro 0. Le port de ce numéro n'est possible que depuis quatre ans au football universitaire américain. Penn State a décidé d'en faire une tradition et de le remettre à un joueur des unités spéciales qui représente le mieux les qualités de persévérance, d'abnégation et de sacrifice nécessaires à cette position.

« Ça a été un grand honneur d'être choisi par mes pairs pour porter ce numéro », a indiqué Sutherland, qui est jusqu'ici l'unique joueur à l'avoir porté.

Le fait qu'il se retrouve à Montréal pour rencontrer les membres de l'organisation et les médias démontre aussi quel genre d'homme il est hors du terrain. Sous contrat avec les Seahawks, il n'a absolument aucune obligation envers les Alouettes présentement.

« Je voulais leur montrer toute mon appréciation. Je joue au football depuis que j'ai 8 ans et c'est mon rêve de jouer au football professionnel. Je voulais démontrer que j'apprécie la confiance placée en moi. »

« C'est lui qui nous a appelés. Il était à Ottawa et il souhaitait venir rencontrer les gens qui avaient pris une chance avec lui, a ajouté Maciocia. « Ça confirme qu'on a une bonne personne entre les mains. »