MONTRÉAL – Avec la nomination de Thierry Henry à titre d’entraîneur-chef de l’Impact jeudi, les Alouettes de Montréal ont décidé de reporter leur bilan annuel à vendredi. On s’attendait alors à ce que l’organisation en profite pour confirmer que Khari Jones a paraphé une nouvelle entente pour diriger le club.

 

Mais non, il faudra patienter encore quelques jours. Il ne resterait que des détails à finaliser selon le président Patrick Boivin.

 

Jones a changé la culture des Alouettes

« Je m’attends à ce que Khari soit de retour avec l’équipe la saison prochaine comme entraîneur-chef. Ce n’est pas possible pour nous de confirmer simplement parce qu’on doit régler des détails de paperasse. On aurait voulu le faire, c’était l’intention. Ça va prendre encore un peu plus de temps. On travaille dans l’idée qu’il sera de retour », a expliqué Boivin aux médias présents pour l’occasion.

 

« Je crois que c’est évident, j’aime cette équipe et cette ville. Il y a beaucoup de bonnes choses ici qui ont été établies pour accomplir un long parcours rempli de succès. J’ai seulement besoin d’être où je suis désiré avec un contrat juste. Je ne cache pas mes sentiments par rapport à cet endroit », a confié Jones qui aurait pu se laisser désirer par d’autres organisations de la Ligue canadienne de football.  

 

On a d’abord cru que les mains de Boivin pouvaient être partiellement liées puisque l’équipe n’a pas été vendue par la Ligue canadienne de football à de nouveaux propriétaires. L’autre option était que l’agent de Jones soit trop gourmand dans ses demandes.

 

« Ni un ni l’autre. On a entamé les discussions il y a plusieurs semaines. On a décidé la semaine dernière de prendre une pause par respect pour le match qu’on avait à disputer. On a laissé la poussière retomber et on a repris de manière très cordiale en milieu de semaine. C’est vraiment une question de détails, pas de budget ni d’agent », a indiqué Boivin pour réfuter ces deux hypothèses.

 

« Mon mandat me permet d’opérer cette organisation et j’ai le devoir de m’assurer que cette équipe soit prête pour la prochaine saison », a-t-il ajouté pour confirmer sa latitude.

 

Le président a ajouté que lui et Jones devaient procéder à des « discussions philosophiques » par rapport aux valeurs de l’équipe et sa structure ce qui a également accaparé du temps.  

 

Il n’en demeure pas moins que c’est particulier comme contexte pour le bilan. La déduction devient que les Alouettes pourront profiter d’une autre journée de couverture médiatique en procédant à ce bilan et à l’annonce du contrat à une date ultérieure.

 

La bonne nouvelle, c’est que les Oiseaux miseront enfin sur de la stabilité avec un entraîneur qui a fait ses preuves même s’il ne détient pas la réputation internationale de son nouveau voisin du Stade Saputo.

 

Depuis déjà un certain temps, ils ont été plusieurs joueurs des Alouettes à faire campagne afin que Jones demeure en poste. Ce n’était donc pas si surprenant de voir certains membres du club assister au point de presser pour témoigner leur appui à Jones. On peut nommer Vernon Adams fils, DeVier Posey et Félix Faubert-Lussier.

 

En ce qui concerne leurs messages d’amour à son endroit, Jones reconnaît qu’il a été touché.

 

« C’est un honneur et je ressens la même chose envers eux. Ils le savent et c’est plutôt cool. Après la saison, personne ne voulait vraiment partir. En les voyant ici, je n’ai que le goût de recommencer à les diriger. Ce n’est pas toujours le cas dans chaque organisation et c’est excitant. On veut conserver cette sensation à long terme », a réagi le sympathique entraîneur.

 

Les dossiers du directeur général, de la vente et des besoins sur le terrain

 

Logiquement, le dossier du contrat de Jones a retenu l’attention ce qui a réduit les questions plus axées sur le football. On a tout de même appris quelques éléments intéressants quant à la quête du nouveau directeur général alors que Boivin s’est trouvé un allié de taille.

 

« J’ai embauché Wally Buono comme conseiller et on a déjà entamé le processus il y a quelques semaines. On croit bien qu’on pourra compléter le tout d’ici le prochain mois », a dévoilé Boivin.

 

Étant donné qu’il a été l’élément clé de la relance des Alouettes, il serait normal que Jones ait son mot à dire sur les décisions à propos de son effectif. Ça semble être le plan souhaité par l’état-major.

 

« Oui, je prône la collaboration et je crois que Khari aura un rôle qui se rapprochera de celui de cette année. Mais tout ça doit être discuté avec un directeur général éventuel, mais il faut que ça concorde. On croit énormément en ce qu’on a créé cette année. On a un noyau, ce qu’on a besoin pour bâtir », a convenu le président.

 

« Notre intention est que le directeur général soit en mesure de bien comprendre les progrès qui ont été effectués cette année. On considère qu’on ne se retrouve plus en situation de reconstruction », a-t-il ajouté.

 

Jones a surtout insisté sur la qualité de la relation de travail avec l’homme qui devra s’intégrer à l’équipe dans un rôle d’envergure.

 

« Je veux surtout être en mesure de bien travailler avec la personne qui sera embauchée. Je trouve qu’on a accompli du bon travail cette année avec le groupe actuel (Joe Mack et Éric Deslauriers). Quant à son identité, si Patrick veut que je sois impliqué, je le serai. Sinon je vais lui laisser la décision », a déclaré l’entraîneur.

 

Bien sûr, il aurait été impensable de ne pas questionner Boivin sur le dossier de la  vente du club. Là encore, la patience est requise sans que le plan soit que ça s’éternise.

 

« La bonne nouvelle, c’est qu’il y a encore un intérêt. Je n’ai pas de mise à jour (à annoncer), mais je conserve un bon espoir qu’on pourra finaliser quelque chose d’ici la fin de l’année. C’est l’intention, la LCF ne tient pas de continuer à opérer une équipe », a rappelé le gestionnaire.

 

Parlant de gestion, l’équipe a eu le bonheur de revoir à la hausse ce qu’elle avait estimé pour l’année 2019.

 

« On n’est jamais rentrés dans les détails, mais je peux dire qu’on aura une meilleure année que nos projections et ça va créer un élan pour la saison prochaine. Pour la première fois en sept ans, on aura une croissance quant aux billets de saison après sept ans de réduction. Ensuite, le potentiel peut devenir exponentiel, mais on travaille avec une pente qui date de sept ans donc elle n’est pas facile à remonter », a admis Boivin.

 

Le président des Alouettes a confirmé que la configuration réduite des sièges au stade Percival-Molson a été concluante pour l’atmosphère.

 

Terminons le tout avec un sujet football. Les prochains mois serviront à élaborer une équipe encore plus menaçante pour 2020, mais Jones n’a pas voulu partager sa « liste d’épicerie » ou sa « liste pour le Père Noël ».  

 

« Je ne regarde pas les choses de cette façon. Je ne crois pas qui nous manquait tant d’éléments. On doit simplement continuer de grandir par rapport à notre niveau de la saison 2019. Notre situation est enviable, mais on va poursuivre notre progression », a-t-il conclu.

Pas de confirmation, mais...