MONTRÉAL – Est-ce que William Stanback s’imposera, cette fois, face aux Tiger-Cats ? Est-ce que Trevor Harris excellera à son seul duel de l’année contre Hamilton ? Est-ce que le receveur Eugene Lewis parviendra à jouer ? La demi-finale de l’Est devient de plus en plus intrigante. 

Avant d'aborder, en détails, les deux premières questions, précisons que Lewis n’a pas été en mesure de s’entraîner avec les Alouettes, jeudi. L’excellent numéro 87 ressent une douleur aux adducteurs depuis la séance de mercredi et l’entraîneur-chef Khari Jones se croise les doigts pour qu’il soit à son poste à Hamilton. Sinon, Dante Absher le remplacera. 

Il s’agit d’un enjeu de taille pour l’attaque des Oiseaux qui aurait bien besoin de son meilleur receveur afin que les Tiger-Cats ne se concentrent pas exclusivement à stopper les courses de William Stanback. 

Car aucun partisan de football n’a besoin d’un dessin pour comprendre que la confrontation cruciale se tracera entre Stanback et le front défensif de Hamilton qui trône au sommet de la LCF contre la course. 

« On doit simplement bien exécuter ce que l’on fait de mieux, avoir une attaque équilibrée et conclure nos séquences avec des touchés quand les occasions sont à notre portée. On trouve qu’on cadre bien contre eux. Nos deux matchs ont été serrés et c’est facile de prévoir la même chose », a souhaité Jones alors que chaque équipe a gagné le match sur le terrain adverse. 

Durant ces deux affrontements, Stanback a dû se contenter de deux petites récoltes de 40 et 59 verges sur sa production colossale de 1176 verges en 14 parties en 2021. 

« Ce n’est pas nécessairement ce qu’ils font comme leur plan de match. Ils ne veulent surtout pas vivre le même résultat qu’en 2019. Toutes les équipes qui concèdent plus de 200 verges dans un match vont procéder à plusieurs ajustements. Ce sera à moi de respecter notre plan, de ne pas m’embarquer dans une guerre verbale et de rester concentré sur la partie », a commenté Stanback en faisant référence à sa récolte de 203 verges contre Hamilton en juillet 2019. 

Le confrère Jean St-Onge l’a habilement relancé en lui disant que les Tiger-Cats doivent quand même accomplir quelque chose de spécial pour dominer le circuit canadien. 

« On fait plusieurs choses spéciales, nous aussi. On va le montrer dimanche », a rétorqué Stanback avec confiance. 

Le plan auquel Stanback fait allusion, André Bolduc le prépare depuis déjà une petite éternité. 

« Ils ont une super bonne défense. J’ai beaucoup de respect pour ce qu’ils font et ça nous mène à faire des recherches plus poussées. Personnellement, ça fait trois semaines que je travaille sur eux de fond en comble. Il y a des trucs à faire puis on va s’assurer de les exécuter dimanche », a précisé l’entraîneur adjoint et entraîneur des demis offensifs. 

Le discours de Bolduc était habile puisqu’il n’a pas perdu de temps à préciser que les Alouettes ne vont pas s’entêter ad nauseam avec la course si les résultats ne sont pas au rendez-vous. 

« On va faire ce qu’il faut pour gagner donc si leur plan c’est uniquement d’arrêter la course, on ne se tournera pas vers la course, tout simplement. Par contre, on veut continuer à faire ce qu’on réussit le mieux et on a couru pour plus de 2000 verges cette année. Bref, ce serait surprenant qu’on ne puisse pas gagner une verge dimanche. Jusqu’à maintenant, le plan semble efficace à l’entraînement », a soutenu Bolduc. 

Au passage, il n’a pas raté l’occasion de préciser que le rendement avait été ordinaire au premier choc contre Hamilton notamment parce que les Alouettes n’avaient couru que 18 fois avec le ballon, un nombre inférieur à leur moyenne. 

« C’était une petite déception de ne pas les avoir testés », a-t-il ciblé. 

Des stratégies plus élaborées grâce à Harris

Sans rien enlever à Vernon Adams fils ou Matthew Shiltz, les Alouettes peuvent désormais compter sur le vétéran Trevor Harris pour cette rencontre. Bolduc avoue que ça rend la dynamique encore plus intéressante. 

« On avait de jeunes quarts et on est rendus un peu plus expérimentés donc c’est agréable de dessiner d’autres choses. On évolue vraiment de ce côté en ce moment avec Trevor qui lit bien le jeu et qui ne conserve pas le ballon longtemps donc c’est vraiment plaisant », a précisé l’entraîneur et ancien receveur. 

Rappelons que Harris n’a pas affronté Hamilton en 2021 que ce soit avec Edmonton ou Montréal. Ses entraîneurs souhaitent sans doute que ça constitue un avantage. 

Si Stanback et Harris devront briller, tout dépendra encore une fois du rendement de la ligne offensive. Malheureusement, Jones a reconnu que le garde à gauche Philippe Gagnon ne semble pas assez rétabli pour jouer. David Foucault devra tenir le fort contre ce front qui excelle surtout au centre de la ligne défensive. 

Puisque Bolduc se prépare pour Hamilton depuis trois semaines, on présume que Luc Brodeur-Jourdain en fait tout autant avec son unité. La ligne offensive tient mordicus à gagner son affrontement.   

« Tout le monde sait qu’on aime courir et ils aiment stopper la course, ce sera le plus gros test. On veut être ceux qui vont dicter le match. On doit aussi être plus physiques qu’eux. C’est une fierté pour nous, particulièrement sur la ligne offensive », a témoigné le vétéran Kristian Matte. 

Le dernier élément de l’équation s’avère la position de centre-arrière. Christophe Normand, Spencer Moore et Regis Cibasu (en début de saison) ont permis à Stanback de s’exprimer plus librement. 

« Ils ont été merveilleux. On peut choisir n’importe quel jeu et ils vont s’ajuster sans problème. Il y a des joueurs très intelligents autour de William. Mais sans lui, on effectuerait probablement plus de passes », a conclu Bolduc. 

Levels garantit la victoire contre Hamilton
Mauvaise fin de saison, place aux éliminatoires!