MONTRÉAL – Luc Brodeur-Jourdain n’est pas du style à se tourner les pouces à la maison. Au lieu de redescendre calmement de son nuage de sa belle retraite de joueur en sirotant quelques breuvages locaux à son domicile, il s’est lancé tête première dans le défi de devenir entraîneur.

 

C’était écrit dans le ciel comme scénario, mais on avait refusé de lire entre les lignes puisque Brodeur-Jourdain avait raconté la semaine dernière que l’horaire exigeant d’entraîneur ne cadrait pas pour l’instant avec sa réalité familiale.

 

Pourtant, cinq jours après avoir quitté le terrain du stade Percival-Molson tel un héros, il a repris l’entraînement avec les siens, mais dans le rôle d’entraîneur adjoint de la ligne offensive.

 

« L’organisation a été très clémente envers moi en ce qui a trait à l’horaire quotidien. Veux, veux pas, j’ai le feu sacré et je veux aider l’équipe au maximum de mes capacités. Je vais aider pour la préparation des matchs et la vision du jeu avec Coach (Paul) Dunn. On va travailler ensemble pour connaître la meilleure saison possible », a-t-il confié.

 

Comme blaguait un confrère, les négociations ont sans doute été plus complexes avec sa conjointe, la mère de trois enfants.

 

« Elle a aussi été très clémente à mon égard, a lancé LBJ en riant. Il fallait voir si c’était possible dans la réalité de tous les jours. Heureusement, on a un bon système de ressources à la maison pour nous épauler. C’est certain que c’est beaucoup plus de pression sur ses épaules, mais je vais lui retourner la faveur durant la saison morte. »

 

Les pourparlers étaient déjà passablement avancés avant qu’il n'accroche ses crampons.  

 

« Ce n’était pas encore parfaitement élaboré, ça s’est dessiné de manière plus claire la journée du dernier match. Mais il fallait quand même que je puisse m’asseoir pour en discuter avec ma femme de manière plus approfondie. L’idée, c’est de continuer la saison 2019 dans un rôle différent, mais d’être là », a expliqué celui dont le leadership est reconnu au sein de cette organisation.

 

Le nouvel entraîneur de 36 ans avait plus particulièrement commencé au cours des dernières semaines à épauler Dunn en multipliant les conseils aux joueurs et en se glissant dans la peau d’un adjoint. Tout de même, la marche vers le terrain extérieur du Stade olympique a été plutôt particulière psychologiquement.

 

« Je marchais avec Khari Jones (l’entraîneur-chef) et je lui disais que c’était tellement bizarre, que j’avais l’impression qu’il me manquait mon casque et mon chandail et que j’avais envie d’aller les chercher », a admis l’ancien numéro 58 en souriant.

 

De nature perfectionniste, Brodeur-Jourdain s’est plongé dans un univers qui requiert tout un investissement de temps. Il s’en doutait, mais il le réalise maintenant.

 

« En tant que joueur, ta journée est planifiée pour toi, tu sais exactement vers quoi tu te diriges. Tu n’as qu’à lire le tableau et suivre le plan. Quand tu es dans les souliers d’un entraîneur, tu dois fabriquer cet horaire et préparer un plan pour l’entraînement. Ça exige une quantité astronomique de temps pour regarder les vidéos. En tant que joueur, tu te prépares pour tes adversaires et leurs techniques, mais tu dois te préparer pour tout comme entraîneur », a reconnu Brodeur-Jourdain.

 

Il sera intéressant de constater si sa venue comme entraîneur rehaussera le niveau de jeu de la ligne offensive. Dunn possède plus de 35 ans d’expérience comme entraîneur et il est rempli de bonnes intentions, mais il ne s’agit que de sa deuxième saison sur la planète LCF. Le bagage de plus d’une décennie de Brodeur-Jourdain devrait être bénéfique.

 

« En termes de connaissance, sa façon de travailler au quotidien avec les joueurs est bonne. Pour le football canadien, je vois un ajustement qui se fait encore. [Par rapport à notre relationn] c’est plus l’inverse, c’est un entraîneur qui a plus de 30 ans d’expérience. J’ai beaucoup plus à apprendre dans la préparation, c’est une facette que je ne connaissais pas. Pour moi, c’est un nouveau monde. C’est une chose de donner des conseils sur le terrain, mais c’est une tout autre chose de planifier les réunions, fabriquer le plan de match et avoir les idées à déployer », a commenté celui qui se faisait taquiner par quelques joueurs à propos de ses nouvelles fonctions.

 

Bien sûr, il fallait connaître son avis sur le groupe actuel qui protège les quarts. Après tout, la ligne offensive a connu plus de succès quand il était lui-même sur le terrain face aux Tiger-Cats.

 

« Je pense que c’est une unité qu’on pourrait voir pendant plusieurs années. On compte aussi sur quelques bons jeunes joueurs (Chris Schleuger, Diego Kuhlmann et Zach Wilkinson) qui demeurent dans un rôle obscur même dans les joueurs repêchés qui ont retranchés dont un (Samuel Thomassin) qui est retourné à l’Université Laval et qui a un bel avenir devant lui. J’aime beaucoup nos joueurs, mais il y a énormément de travail à faire du côté technique tout au long de la saison. Au niveau de la cohésion, c’est un groupe qui travaille ensemble depuis trois ou quatre semaines donc on peut encore améliorer cet aspect », a-t-il conclu.

 

Pipkin reprend l’entraînement, Bray demeure dans l’équation

 

Le début de la semaine d’entraînement des Alouettes a été ponctué par plusieurs autres éléments d’actualité. Mercredi, on reviendra sur le retour de Chris Ackie avec le club et la nomination de William Stanback parmi les joueurs de la semaine.

 

En attendant, Antonio Pipkin est parvenu à participer à quelques répétitions. Vernon Adams fils demeure le partant le plus probable pour le match de samedi au domicile du Rouge et Noir, mais la semaine est encore longue. Matthew Shiltz et Brandon Bridge ont également dirigé l'attaque à quelques occasions. 

 

Notons que Sean Jamieson n’est pas blessé sérieusement puisqu’il s’est entraîné avec les partants. Les nouvelles sont nettement moins réjouissantes à propos du secondeur Glenn Love dont la saison pourrait être terminée. Son nom a été placé sur la liste des blessés pour six matchs.

 

Le receveur DeVier Posey devrait renouer avec l’action samedi à Ottawa. Ça ne veut pas dire pour autant que Quan Bray cèdera sa place. Il a assez impressionné pour que les entraîneurs lui créent de l’espace dans la formation. D’ailleurs, l’attaque s’est souvent entraînée avec cinq receveurs américains mardi (Posey, Bray, Eugene Lewis, B.J. Cunningham et Jake Wieneke).

 

Bray a également pu s’exercer sur les retours de botté derrière Stefan Logan et le nouveau venu, Marcus Taylor, un très petit marchand de vitesse.

 

Terminons en précisant que le demi de coin Tommie Campbell a hérité d’une journée de congé pour soigner une blessure mineure dont Jones n’a pas voulu dévoiler la nature.

 

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Luc Brodeur-Jourdain; l'Homme du peuple