MONTRÉAL – Vernon Adams fils a bûché pour atteindre le statut de quart-arrière partant dans la LCF. Les épreuves qu’il a surmontées lui ont fait comprendre que des contrecoups financiers surviendraient en raison de la COVID-19. En acceptant de sacrifier une partie de son salaire, il a permis de limiter les dégâts chez les Alouettes de Montréal. 

Concrètement, on parle d’une réduction salariale de 40 000$ en 2021 selon les informations de TSN. Aux yeux du directeur général, Danny Maciocia, ce geste a été déterminant. 

« Ça démontre son influence de meneur. [...] J’espère que les partisans des Alouettes réalisent son beau geste et ça devrait inspirer beaucoup de monde pour ce qui s’en vient. Ç’a donné l’élan pour que tout le monde embarque et voici le résultat. Il veut le meilleur pour la ville et les Alouettes », a convenu Maciocia lors d’une visioconférence avec Adams fils ainsi que Tony Washington et Eugene Lewis qui ont accepté un nouveau contrat d’une saison

Ce sacrifice a donné une marge de manœuvre pour retenir les services de Lewis et Washington, mais ceux-ci ont également eu à accepter un montant inférieur à leurs attentes. À 34 ans, Washington a vu neiger et il ne pouvait qu’accepter le contexte actuel. 

« Que les autres joueurs s’en attendent ou non, c’est notre réalité pour les prochaines années dans la LCF. Pour moi, c’était évident que je devais accepter. D’autres joueurs vont le réaliser parce que leur équipe respective aura besoin d’aide. On a besoin que quelques joueurs fassent un tel sacrifice », a déclaré le joueur de ligne offensive en lançant une forme de message. 

Pour Lewis, il sortait d’une année exceptionnelle permettant d’espérer plus d’argent. Il n’a eu besoin que de réfléchir pour comprendre que c’était la bonne décision de demeurer à Montréal.  

« Je pense surtout à l’équipe. Je me souviens d’avoir passé la première année sur l’équipe d’entraînement. Il faut comprendre le noyau que l’on souhaite conserver pour montrer le chemin aux plus jeunes, pour garder cette culture. C’est aigre-doux dans le sens que pour gagner un championnat, il faut sacrifier du côté salarial. Mais je n’aime pas perdre », a indiqué Lewis qui a développé une chimie indiscutable avec Adams fils. 

Maciocia évoque souvent le noyau qu’il veut conserver. Son plan progresse grâce aux signatures de William Stanback, Washington et Lewis. La restructuration acceptée par Adams fils, qui demeure la pièce maîtresse, lui a donné de l’optimisme.  

« C’est sûr que j’étais soulagé. C’est très important d’expliquer mon plan à Vernon pour que ça devienne notre plan. Au final, on partage la même vision et il fallait garder ce noyau en place. On sait que c’est impossible de retenir tout le monde », a constaté Maciocia qui est heureux de sentir que le quart de 27 ans souhaite pousser dans la même direction.  

Inutile de remonter bien loin pour se rappeler que de tels sacrifices étaient inimaginables, tout récemment, dans le camp des Alouettes. L’ascension d’Adams fils et l’entrée en scène de Khari Jones à titre d’entraîneur-chef ont changé la donne. Le volet financier a également été stabilisé avec les nouveaux dirigeants et la vision de Maciocia sonne rassurante auprès des joueurs. Il s’agit d’une autre preuve que ça change vite dans le sport professionnel. 

« Ça en dit beaucoup, ça me rappelle mon premier séjour avec les Alouettes de 1996 à 2001. Même après mon départ, il y avait beaucoup de stabilité, le noyau revenait chaque année et ça menait à du succès. Je vois des joueurs qui croient dans la direction vers laquelle on se dirige », a reconnu Maciocia avec bonheur. 

Son travail est loin d’être achevé, mais ça constitue une excellente nouvelle à travers cette pandémie. 

« Ça va attirer du monde parce que je suis convaincu que les joueurs sont les meilleurs vendeurs. On parle de la LCF, personne ne sera millionnaire ici. Quand on parlera à des joueurs autonomes, ils seront nos meilleurs vendeurs », s’est réjoui Maciocia.

La LCF a été gravement touchée par les conséquences de la COVID-19, mais cette pause inattendue n’est pas mauvaise pour tous les athlètes. Washington, un vétéran de la ligne offensive, l’a confirmé. À 34 ans, son corps n’a pas été épargné, mais ce répit semble bénéfique. 

« Je déteste dire ça, mais je crois que la situation de la COVID-19 m’aura aidé pour bien guérir mon corps. J’ai utilisé ce temps de la bonne manière. Ça finit par être une bonne chose pour moi, même si c’est dommage à dire avec le mauvais contexte qui affecte tant de gens. Je n’avais pas senti mon corps ainsi depuis longtemps, j’ai l’impression d’avoir 27-28 ans de nouveau », a reconnu le colosse qui adore Montréal et qui parvient à prononcer quelques phrases en français.