En date du 31 mars, la Ligue canadienne de football amorce sa saison le 11 juin, comme prévu, et chaque équipe disputera 18 matchs. Le report des camps d’entraînement annoncé par la ligue, lundi, n’impacte pas, pour le moment, la saison régulière. Pour le moment…

Le président des Alouettes, Mario Cecchini, lors d’un entretien téléphonique, mardi matin, insiste toutefois sur une chose : « on n’est pas insensible à la situation actuelle. Mais pour le moment, on n’a rien annoncé en ce sens, c’est-à-dire que le début de la saison était reporté. » Pour le moment… il ajoute toutefois, vers la fin de la discussion, que « les deux, trois prochaines semaines seront déterminantes. »

Le report des camps n’avait pas d’impact direct sur le début de la saison, mais les probabilités sont grandes que les premiers matchs soient reportés. La ligue, en consultation avec les équipes et l’association des joueurs, n’exclut aucun scénario et l’option du 11 juin est toujours viable. « On pourrait décider avec la ligue que les camps soient plus courts, ce sont des scénarios envisagés, mais on n’en est pas là pour le moment », rappelle M. Cecchini. « On n’est pas rendu à dire qu’on va repousser la saison, mais on voyait mal commencer les camps le 11 mai. »

M. Cecchini affirme être en contact régulier avec ses confrères des différentes équipes, les dirigeants de la ligue et l’Association des joueurs, et selon ses dires les discussions sont ouvertes, directes et franches. Difficile tout de même d’établir un plan concret, dans ce contexte d’incertitude. « J’ai de la difficulté à utiliser des termes fermes, mais le scénario qu’on préconise, c’est une saison de 18 matchs sur 21 semaines », affirme prudemment le président des Alouettes. Et l’Association des joueurs est prête à collaborer. « Les joueurs veulent jouer! »  

Jouer en décembre ou une saison écourtée? À cette question, M. Cecchini répond : « vous n’aimerez pas ma réponse, mais c’est 50-50 », répond-il spontanément. « Nous avons choisi de ne pas faire trop d’hypothèses. On travaille dans le sens qu’on veut jouer un maximum de matchs, soit 18. Pour le moment on focalise là-dessus. »

« Jouons le jeu, je précise qu’on joue le jeu de la spéculation », précise M. Cecchini lorsqu’on lui demande si c’est possible de jouer au football partout au Canada, tard en décembre. « Jouer en décembre au Canada, pour moi ce n’est pas un enjeu. Dans la NFL, on joue à Cincinnati en décembre. On a tous vu des matchs sous la neige à Buffalo. On peut spéculer que de jouer des matchs au Canada, en décembre, ça se fait aussi. »

Pour le moment, c’est la prudence. On espère sauver la saison tout en respectant les directives imposées.  

Aucune inquiétude pour l’avenir des Alouettes

Mario Cecchini a le même discours qu’à son arrivée : « on est là pour le long terme! » Même si la situation actuelle est plus difficile. Et même si l’équipe a procédé à des mises à pied temporaires de son personnel, lundi. « Ces mises à pied n’ont aucun lien avec la situation des Alouettes », tient à rectifier M. Cecchini. « Plusieurs grandes compagnies, en situation financière enviable, procèdent de la même façon. C’est que les revenus s’effritent plus rapidement que prévu. » Et le président des Alouettes assure que ce n’est pas du tout dans les plans de procéder à d’autres coupures de personnel.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le mois d’avril était une période importante pour les revenus de l’équipe. « On avait une source de revenus importante qui allait débuter avec la vente des billets individuels, en avril », précise le président. « L’impact sera très important. En date du 31 mars, notre plan est toujours d’aller de l’avant, mais on va adapter notre stratégie. On va être attentif et très respectueux de la situation des gens », dit M. Cecchini, parfaitement conscient du contexte économique difficile.

Mario Cecchini est optimiste, il y aura du football de la LCF en 2020. Pour le moment, personne ne peut affirmer une date exacte, mais si celle du 11 juin tient… pour le moment.