Alors que la Ligue canadienne de football s’apprête à reprendre ses activités à la suite de l’annulation de la dernière saison en raison de la pandémie de COVID-19, les grands enjeux chez les Alouettes sont clairs : le nouveau coordonnateur défensif Barron Miles doit tenir le coup, le quart-arrière Vernon Adams fils doit progresser et les nouveaux venus doivent s’imposer.

En attendant le premier match de la campagne 2021 contre les Elks d’Edmonton le 14 août prochain, voici cinq batailles qui ont marqué le dernier camp d’entraînement des Alouettes.

Bloqueur à droite : des maux de tête avec le ratio?

Pour l’instant, Landon Rice occupe le poste de bloqueur à droite partant au sein d’une ligne à l’attaque à 80 pour cent canadienne. Acquis dans la mégatransaction qui avait également permis d’obtenir les services du quart-arrière Johnny Manziel, Rice avait été ensuite rapidement libéré par les Alouettes avant d’éventuellement revenir dans l’entourage de l’équipe en juillet 2019.

Âgé de 33 ans, Rice est un athlète polyvalent qui peut évoluer aux positions de bloqueur et de garde, mais qui n’a jamais réussi à s’établir comme partant depuis le début de sa carrière dans la LCF. Chez les Tiger-Cats de Hamilton, il était principalement utilisé comme sixième homme pour les formations musclées. Il sera très intéressant de voir comment il réagira à la pression adverse.

Si les choses ne se déroulent pas bien pour lui, les Alouettes pourraient alors être obligés de se tourner vers Chris Schleuger, un Américain, ce qui chamboulerait le ratio canadien. Rappelons que chaque club doit utiliser un minimum de sept joueurs canadiens sur sa formation partante.

C’est pour cette raison que les Alouettes étaient si déçus quand Jason Lauzon-Séguin a annoncé sa retraite au début juillet. L’ancien du Rouge et Or de l’Université Laval aurait été un candidat de choix pour remplacer un joueur blessé ou un autre qui ne répondrait pas aux attentes sur la ligne à l’attaque. Bref, cette situation pourrait causer de nombreux maux de tête aux Alouettes.

Botteur : la tendance reversée

Depuis plusieurs années, les Alouettes misaient sur un seul homme pour les bottés de dégagement et de précision. Mais cela ne sera pas le cas en début de saison, étant donné que David Côté s’occupera des bottés de précision et Joseph Zema de ceux de dégagement.

Côté, qui a eu le dessus sur Félix Ménard-Brière au camp d’entraînement, aura néanmoins de la pression pour être constant. Il ne possède pas d’expérience à ce niveau, mais il ne peut pas se permettre d’être inconstant. Il devra connaître du succès dès le commencement de la saison.

Quant à Zema, un Australien, il possède une jambe canon et est capable de botter de différentes manières. Il possède une polyvalence propre aux joueurs de football australien. Ces athlètes sont d’ailleurs de plus en plus courtisés par les clubs de la LCF et de la Ligue nationale football.

Les équipes de la LCF doivent avoir un minimum d’un joueur international dans leur formation de 46 joueurs et il est intéressant de constater que Zema ne jouera pas un rôle de figurant, contrairement à Diego Kuhlman, un joueur de ligne à l’attaque qui a très peu joué.

Maraudeur : Cranston cause la surprise

Puisqu’il a fait partie de l’organisation des Packers de Green Bay à la suite d’une carrière phénoménale avec les Carabins de l’Université de Montréal, Marc-Antoine Dequoy semblait promis au poste de partant à la position de maraudeur. Mais les choses ne se sont pas déroulées ainsi et c’est plutôt Ty Cranston, un modeste choix de 7e ronde en 2017, qui a gagné la bataille.

Cranston agit comme un bon général sur le terrain, ce qui est extrêmement rassurant pour un nouveau coordonnateur défensif comme Miles. Par son travail, Cranston inspire la confiance et il mérite amplement le poste de partant. Mais tout n’est pas perdu pour Dequoy pour autant.

Dequoy aura assurément du temps quand des formations à deux maraudeurs seront utilisées, ce qui lui permettra de gagner en confiance et montrer ce dont il est capable. Dequoy possède les qualités athlétiques pour réussir, mais Cranston est le meilleur maraudeur pour le moment.

Ailier défensif : un ajout de taille

Antonio Simmons a connu une bonne première année aux côtés de John Bowman en en 2019 réussissant trois sacs du quart, mais il devra démontrer des signes de progrès cette saison. Il possède le gabarit et le poids pour augmenter substantiellement son nombre de sacs du quart.

Pour l’épauler, Simmons pourra compter sur Nick Usher, qui s’est joint aux Alouettes à titre de joueur autonome. Il s’agit d’une excellente mise sous contrat, car il a réussi six sacs du quart avec les Elks en 2019. Usher est un athlète énormément polyvalent qui peut autant reculer en couverture avant de blitzer que mettre de la pression un peu plus traditionnelle.

Il faut être honnête : le manque de pression de la ligne défensive a été l’une des grandes faiblesses des Alouettes en 2019. Dans une ligue qui préconise le jeu aérien comme la LCF, il est difficile de connaître du succès si la défense n’est pas en mesure de se rendre au quart adverse.

En cas de défaillance, les Alouettes pourront toujours se tourner vers l’ancien des Zips de l’Université d’Akron Jamal Davis II. Davis fait présentement partie de l’équipe d’entraînement.

Calendrier : les premières semaines importantes

Cette saison, les Alouettes ont la chance – ou la malchance – de profiter d’une semaine de congé dès la première semaine d’activités de la saison. Il s’agit d’une occasion en or de voir les autres équipes à l’œuvre et d’en tirer profit à leur premier match contre les Elks à Edmonton.

La semaine suivante, les Alouettes seront à Calgary pour y affronter les Stampeders – toutes les rencontres sont toujours difficiles dans l’Ouest – avant de revenir à Montréal pour y retrouver les Tiger-Cats, la meilleure équipe de la Ligue sur papier. Puis, les Alouettes recevront la visite du Rouge et Noir d’Ottawa – un rival de la division Est – avant leur deuxième et dernière semaine de repos.

Évidemment, la saison des Alouettes ne se jouera pas sur cette courte période de temps, mais il sera important d’aller enregistrer quelques victoires pour capitaliser sur le niveau d’énergie qui est en ce moment très bon. Il faut trouver un moyen de reprendre là où ils avaient laissé en 2019.

*Propos recueillis par RDS.ca