MONTRÉAL – Un imposant test se dresse pour le caractère des Alouettes de Montréal avec l’ouverture locale, jeudi soir, face aux Tiger-Cats de Hamilton, qui ont fini par les piétiner au compte de 41-10 vendredi dernier. La troupe de Khari Jones n'a guère le choix que de plancher sur plusieurs correctifs pour s’adjuger une première victoire en 2019.

 

Parmi les chantiers urgents auxquels s’attarder, on peut cibler : les pépins de la ligne offensive, l’absence de pression sur les quarts adverses, le manque d’efficacité de l’attaque, les nombreuses verges concédées par la défense et le travail pas assez convaincant des unités spéciales. C’est un peu comme si des travaux devaient être effectués en même temps sur le nouveau pont Samuel-De-Champlain, le pont Mercier et l’autoroute 40. Attendez une seconde, c’est exactement ce qui se passe à Montréal cet été.

 

Heureusement, l’attention est détournée vers la « semaine Luc Brodeur-Jourdain » dans l’environnement des Alouettes, alors que ce vétéran fort respecté a annoncé qu’il s’agirait de son dernier match. Le départ de cet ancien pilier de la ligne offensive rappelle cependant que cette unité en arrache encore.

 

Le côté droit de la ligne offensive en arrache particulièrement et les entraîneurs semblent préconiser de nouveau l’utilisation de quatre partants canadiens malgré les ennuis observés à Hamilton.

 

Lors de l’entraînement de mardi, Tyler Johnstone s’est entraîné comme bloqueur à droite, ce qui laisse présager qu’il sera de nouveau le partant avec Sean Jamieson comme garde du même côté. L’option de remplacer Johnstone par Spencer Wilson n’a pas été concluante durant la plus récente défaite. Ainsi, on aurait pu présumer que l’état-major des Oiseaux trouverait une manière de ramener Chris Schleuger, un Américain, parmi les partants, mais ça ne semble pas être le cas.

 

Mais n’allez surtout pas croire que l’entraîneur Jones blâme sévèrement la ligne offensive pour les six sacs alloués au front défensif de Hamilton.

 

« Certains sacs sont imputables à la ligne offensive, mais une grande part de responsabilité repose sur les quarts. Je suis exigeant envers eux pour une raison bien précise : ils doivent être meilleurs et ils vont y parvenir. Je n’impute pas autant les sacs à la ligne offensive que certains peuvent le faire. J’associe plus souvent le tout aux quarts qui doivent savoir ce qui se passe sur le terrain. Prenez Danny McManus, peu importe les joueurs qui le protégeaient, ils n’encaissaient pas souvent de sacs, c’est la même chose pour Bo Levi Mitchell et Trevor Harris. Ce sont des quarts qui savent quoi faire avec le ballon. On doit progresser dans cette facette », a tenu à préciser l’entraîneur en précisant que Vernon Adams fils et Matthew Shiltz ont parfois trop tardé ou précipité leurs gestes.

 

L’attaque aurait grandement eu besoin du rapide receveur DeVier Posey, mais il s’est blessé à une cheville, ce qui a limité son utilisation pendant la rencontre. Posey n’a pas pu s’entraîner mardi, mais il est venu rejoindre ses partenaires en deuxième moitié de séance. Sa présence pour la première partie à Montréal apparaît improbable et c’est Quan Bray qui a hérité des répétitions offensives à sa position.

 

Du côté défensif, les adversaires des Alouettes parviennent à se promener avec nettement trop d’aisance. Les verges obtenues après l’attrapé constituent un fléau pour l’unité du nouveau coordonnateur Bob Slowik. À cet égard, on ne peut pas lui attribuer tout le fardeau.

 

« Ça fait partie des bases du football, on doit plaquer de manière efficace. Nos joueurs le savent et on n’a pas besoin de leur répéter parce qu’ils comprennent quand ça ne se passe pas bien. Je sais que ce sont des athlètes fiers. C’est dommage parce qu’on a accompli de belles choses comme des revirements et on a bien contré la plupart de leurs courses surtout tôt dans la rencontre. C’est le temps de démontrer du progrès et je crois que ça se produira », a maintenu Jones.

 

En théorie, en accomplissant quatre revirements, les Alouettes auraient dû être dans le coup au pointage final. S’il a vanté ces jeux clés, l’entraîneur-chef considère que sa défense doit démontrer plus de constance.

 

« Quand on a joué agressivement et qu’on a imposé de la pression, on a forcé leur quart-arrière à lancer pas exactement où il le désirait. Il s’agissait de bons jeux de notre part sur les interceptions grâce à une couverture serrée et non des jeux trop risqués. D’un autre côté, on n’a pas été autant agressifs sur d’autres jeux et quelques joueurs ont erré dans leurs tâches. Ils ont fini par se retrouver hors position sur des longues passes », a cerné Jones.

 

Les nombreuses verges accumulées par les Eskimos et les Tiger-Cats ont incité quelques joueurs défensifs des Alouettes à vouloir trop en faire. Au final, l’unité au complet a fini par payer malgré de bonnes intentions.  

 

« On veut que les gars se concentrent sur leur tâche et qu’ils aient confiance envers leurs coéquipiers. On devrait bien s’en sortir ainsi », a témoigné l’entraîneur.

 

Évidemment, la perte du maraudeur Taylor Loffler a été difficile à encaisser. Cela dit, Loffler est déjà en mesure de s’échauffer, ce qui s’avère une nouvelle rassurante. Un retour à l’action dans deux ou trois semaines devient plausible.

 

L’état de santé du quart-arrière Antonio Pipkin progresse également de belle manière. Pipkin a pu accompagner ses coéquipiers sur le terrain sans effectuer de répétitions aux commandes de l’attaque, mais c’était déjà encourageant. Jones a confirmé qu’il ne serait pas en uniforme jeudi et son cas sera évalué de nouveau la semaine prochaine.