MONTRÉAL – Marcus Taylor est-il petit au point que les Alouettes de Montréal ont peiné à le trouver ? C’est la conclusion amusante avancée par le nouveau venu de l’organisation qui préfère en rire maintenant.
 
Selon sa version de l’histoire, les Alouettes étaient à sa recherche depuis le mois de janvier. Pourtant, le marchand de vitesse de cinq pieds huit pouces (possiblement un pouce de moins) et 160 livres est arrivé dans l’entourage de l’équipe uniquement cette semaine.

« C’est plutôt fou comment les Alouettes sont parvenus à me contacter. Ils m’ont dit qu’ils tentaient de me trouver depuis le mois de janvier. Ils ont déniché un agent du nord de la Virginie alors je suis originaire de Richmond qui se trouve plus vers le sud. Finalement, cet agent a repéré un gars qui avait joué contre moi. C’est ensuite lui qui m’a trouvé. Je ne croyais pas trop à ce récit au début », a raconté, en rigolant, Taylor qui est âgé de 22 ans.  
 
Les dirigeants des Alouettes ont eu l’impression de chercher une aiguille dans une botte de foin, mais Taylor veut prouver qu’il est davantage une perle rare dénichée en sol américain (voici un aperçu de ses faits saillants). Son souhait pourrait ne pas être si farfelu. Après tout, son physique rappelle plusieurs spécialistes des retours qui ont connu du succès dans la Ligue canadienne de football.

« Je l’aime, je vois de la vitesse. Il ressemble vraiment au profil classique des retourneurs dans la LCF ce qui veut dire qu’il est très petit, a lancé en riant l’entraîneur-chef Khari Jones. Mais il sait comment bouger sur un terrain et j’ai bien hâte d’en voir plus de sa part. On a pu constater qu’il capte bien les ballons, je le répète, il est un prototype typique de la LCF. »
 
L’ancien de l’Université Norfolk State affirme que le circuit canadien a toujours figuré parmi ses options. Il ne suffisait que le contact soit établi.
 
Marcus Taylor« Je suis simplement très reconnaissant parce que je patientais à la maison et je n’avais aucune idée quand la prochaine occasion allait se présenter. Je suis prêt à en profiter », a noté Taylor qui réfléchissait à la suite de sa carrière depuis la tenue de son pro day en mars.
 
Les Alouettes se fient sur le vétéran Stefan Logan pour une cinquième année de suite. À 38 ans, il demeure un rouage fiable, mais qui ne parvient pas à compléter des retours explosifs régulièrement. Cette semaine, Taylor et Quan Bray ont ajouté un degré de compétition à Logan lors des entraînements en effectuant des retours. Il fallait être vraiment distrait pour ne pas remarquer l’agilité des prétendants.
 
« Je ne veux vraiment pas sonner arrogant, mais je suis persuadé de pouvoir aider passablement cette équipe en commençant par ajouter beaucoup de vitesse ! », a insisté Taylor qui s’est illustré en athlétisme également.
 
L’envergure du terrain canadien rend aussi plus facile d’exploiter ses atouts de receveur alors que son profil cadre moins dans la NFL à ce chapitre.
 
« Je n’ai jamais joué sur un aussi grand terrain, mais c’est clair que je trouve que j’ai plus d’espace pour me détacher d’un adversaire une fois que j’ai le ballon ou même avant », a admis Taylor en tenant à préciser que Logan assure un rôle de mentor auprès de lui jusqu’ici.
 
Sanelli a mérité une audition rapidement
 
Un autre « petit » nouveau, Michael Sanelli, tentera d’aider les Alouettes à sa façon dès samedi alors qu’il obtiendra son premier départ dans la LCF. Son profil de son passage avec les Stingers de Concordia indique qu’il a déjà pesé 313 livres alors que le site des Alouettes le répertorie à 285 livres.
 
À cette position, son poids est important, mais le plaqueur de 25 ans se démarque avant tout d’une autre façon.
 
« C’est un jeune bourré d’énergie, il bouge bien aussi. Évidemment, il continue d’apprendre donc il va encore commettre des erreurs d’inexpérience, mais je sais que les entraîneurs parlent de lui très positivement. J’ai remarqué son bon boulot dans les entraînements avec ses atouts au centre de la ligne défensive », a vanté Jones.
 
Voilà justement le bruit qui courait. Sanelli est parvenu à impressionner ses entraîneurs presque chaque fois qu’on a misé sur lui. Le directeur général Kavis Reed n’a donc pas hésité à libérer Fabion Foote (un choix hâtif de deuxième ronde) qui devançait Sanelli dans la hiérarchie.
 
C’est déjà un aspect intéressant pour ce dernier car il a été repêché en cinquième ronde et il a souvent eu à confondre les sceptiques durant son parcours.
 
« Ce sera mon premier départ donc je suis définitivement emballé. Je vais tout donner tout ce que je peux sur le terrain. Je pourrais toujours mieux me débrouiller, mais je suis avant reconnu pour mon ardeur au travail. C’est ainsi que je peux me démarquer du lot », a confié Sanelli jeudi après-midi.
 
En plus d’être utilisé sur les unités spéciales, l’athlète originaire de Toronto devrait fouler le terrain en relève à Ryan Brown ou Woody Baron occasionnellement. On pourrait même dire que cette chance survient rapidement dans sa carrière.
 
« Oui, mais je travaille pour ce moment depuis mon enfance. J’ai fait et je continue de faire des heures supplémentaires pour me rendre à ce niveau si bien que je me sens prêt. J’ai l’intention d’en tirer le maximum », a-t-il répondu avec assurance.
 
La saison est encore jeune, mais il se voit comme un bien meilleur joueur qu’à son entrée dans le nid des Alouettes.
 
« Oh, c’est une grosse différence depuis mon arrivée. C’est clair que le jeu est nettement plus rapide et plus technique. Je considère que j’ai pu devenir un meilleur joueur particulièrement grâce au camp d’entraînement, c’est là que le progrès a commencé », a évalué le colosse.  
 
Étant donné que le front défensif des Alouettes doit parvenir à imposer plus de pression, Sanelli s’ajoute comme une option différente. Il s’est tout de même porté à la défense de ses partenaires.  
 
« J’apprends énormément de ces joueurs par les temps qui courent. Je trouve qu’ils accomplissent du bon boulot. J’ai le pressentiment qu’on parviendra à surprendre bien des gens dans les prochaines semaines à partir de cette partie », a lancé Sanelli.
 
Celui qui porte le numéro 95 n’aurait jamais fait la fine bouche pour l’endroit de son premier départ dans la LCF. Ceci dit, ça tombe très bien que ce soit à Ottawa pour rassembler famille et amis.  
 
« Il y aura assurément des gens de mon entourage. Mon père demeure mon plus grand partisan, il venait même assister à tous mes matchs à Concordia », a conclu Sanelli qui voudra leur faire honneur.