Dans les dernières semaines, les Alouettes nous ont parlé beaucoup de progression. Ils nous ont aussi répété qu’ils avancent, qu’ils ont un plan. C’est  bien beau, mais encore une fois, ils se sont inclinés, contre l’autre pire équipe de la LCF, les Argonauts de Toronto.

Mes collègues Pierre Vercheval et Bruno Heppell ont déjà analysé en détail ce 13e revers en 16 matchs pour les Alouettes. Je ne m’étendrai donc pas sur le sujet, mais j’y ajouterai que mon grain de sel.

Encore une fois, l’attaque en a arraché et n’a inscrit que 17 points sur les 24 marqués au cours de la rencontre.

Encore une fois, Johnny Manziel, dont l’arme principale est l’improvisation, est sorti du cadre du jeu. Il nous démontre certes qu’il a plein d’habiletés, qu’il est rapide, qu’il a un bon bras, qu’il peut être précis par moment et qu’il est capable d’échapper à la pression, mais pour développer un quart-arrière et évaluer sa progression, il faut le voir évoluer dans le système. De toute évidence, ça ne fonctionne pas présentement.

Plusieurs facteurs peuvent être considérés, que ce soit le système, le quart-arrière lui-même ou la protection, mais au final nous avons sous les yeux une équipe qui ne progresse pas tant que ça.

C’est sans compter que nous avons été témoins de plusieurs décisions douteuses, notamment celle d’ajouter un sixième joueur de ligne. Plutôt que de faire comme la plupart des équipes de football font quand elles envoient un sixième joueur de ligne sur le terrain, c’est-à-dire l’employer comme ailier rapproché, les Alouettes ont plutôt opté pour un centre.

Bien qu’il s’agisse d’un vétéran, Luc Brodeur-Jourdain s’est donc amené pour faire une remise alors qu’il n’en avait pas encore fait dans la rencontre. Son arrivée a eu un effet domino sur toute la ligne. Le centre précédent a été déplacé au poste de garde, le garde a été déplacé au poste de bloqueur et le bloqueur a été déplacé au poste d’ailier rapproché. Bref, c’est l’équivalent de quatre changements sur la ligne offensive qui ont été effectués, ce qui est plutôt curieux.

Parlant de chose curieuse, pourquoi sortir Manziel en toute fin de match au profit d’Antonio Pipkin pour le dernier jeu de la rencontre? Ce jeu a lamentablement échoué, si bien que l’équipe se retrouve aujourd'hui au même stade que l’an dernier avec une fiche de 3-13. Tout cela après un match qu'elle aurait pu remporter.

Rien ne va plus à Jacksonville

Alors qu’on pensait que les Jaguars pouvaient aspirer aux grands honneurs et rivaliser avec les Patriots de la Nouvelle-Angleterre après une présence en finale d’Association l’an dernier, rien ne va plus pour le club floridien.

Les Jags éprouvent de sérieux problèmes en défense et on ne semble pas sur la même page. On parle de bisbille, de désaccords importants et même de bagarres dans le vestiaire. Cette équipe ne joue définitivement pas à la hauteur de son talent.

Le gros problème de cette formation réside toutefois au poste de quart. Blake Bortles offre des performances qui ne permettent pas de rêver à un championnat. C’est là où le bât blesse. Au terme de la dernière saison, alors qu’ils semblaient détenir tous les éléments pour viser le sommet, sauf un quart-arrière de premier plan, les Jaguars n’ont pas cru bon se lancer dans la course avec d’autres équipes pour enrôler un quart ne serait-ce que moyen et capable relancer leur attaque.

Parce que Bortles a connu quatre ou cinq bons matchs, on lui a octroyé un contrat de trois ans d’une valeur de 54 millions $ dont la moitié sont garantis. Il ne s’agit pas d’une somme faramineuse pour un quart no 1 dans la NFL, mais c’est tout de même un vote de confiance qu’ils lui ont donné alors que les résultats n’y sont clairement pas depuis le début de sa carrière.

Il a un ratio touchés/interceptions de presque un pour un depuis le début de la saison. En carrière, il a lancé 99 passes de touché contre 72 interceptions. Dans les trois dernières défaites encaissées par les Jaguars, Bortles a deux touchés et cinq interceptions à son dossier alors que l’attaque n’a inscrit que 28 points, si bien qu’il a été cloué au banc dimanche dernier face aux Texans de Houston.

Et dire que les Jaguars auraient pu tenter de mettre Teddy Bridgewater sous contrat, ou encore d'obtenir les services de Tyrod Taylor. Ils n'avaient même pas à se lancer à la poursuite de vedettes comme Case Keenum ou Kirk Cousins…

Aujourd’hui, ils en paient le prix.

Trop cher pour Amari Cooper

Les Raiders semblaient ne plus savoir quoi faire avec le receveur Amari Cooper. Ils n’étaient pas en mesure de le faire produire et c’est pourquoi ils l’ont échangé aux Cowboys de Dallas lundi.

Beaucoup de gens critiquent Jon Gruden pour ses récentes décisions – je suis l’un de ceux-là –,  notamment celle de laisser partir Khalil Mack ou encore celle de transiger pour faire l’acquisition de Martavis Bryant pour finalement le libérer à la fin du camp d’entraînement. Il y a de quoi rester incrédule.

Si les Raiders voulaient rompre leurs liens avec Cooper, c’est qu’ils remettaient en question son amour pour le football, son intensité et son éthique de travail. Bref, il y avait anguille sous roche et en cédant un choix de premier tour pour ses services, les Cowboys ont payé beaucoup trop cher.

Un choix de première ronde dans la NFL, c’est un joueur d’impact dès sa première saison. Oui, Cooper a été un choix de premier tour, 4e au total en 2015, mais il y a parfois des choix de première ronde qui ne s’avèrent pas être ceux que tu pensais. Ça semble être le cas de Cooper.

À l’instar des Jaguars, qui ont erré dans la gestion de leurs quarts-arrières, les Cowboys ont mal prévu le coup avec leurs receveurs, si bien qu’ils avaient un grand besoin à combler. On le savait, tout le monde le savait : ils n’avaient pas de receveurs. Ils ont toute même décidé d’amorcer la saison avec le modeste groupe de receveurs qu’ils avaient sous la main. Plutôt que de repêcher un receveur en première ronde au dernier repêchage, ils ont plutôt sélectionné un secondeur intérieur.

Un peu désespéré, ils ont donc cédé un choix de premier tour qui à l’heure actuelle serait le 10e choix au total du prochain repêchage. Ce n’est pas rien.

À titre comparatif, Jarvis Landry, un excellent receveur, a été acquis par les Browns de Cleveland en retour de choix de 4e et 7e rondes. L’année dernière, les Patriots ont échangé Brandin Cooks, un bien meilleur receveur que Cooper à mes yeux, aux Rams de Los Angeles en retour du 23e choix au total.

Autant pour Cooper, c’est beaucoup trop donner.

Patrick Peterson à bout

Les Cardinals de l’Arizona s’en vont nulle part. Avec un entraîneur-chef qui semble dépassé par les événements, ils ne gagneront pas grand-chose cette année.

C’est sans doute pour ces raisons que Patrick Peterson a demandé aux Cardinals de l’échanger. Avec eux, il ne gagnera certainement pas cette année ou dans les saisons à venir. Les Cards sont de toute évidence beaucoup trop faibles pour rivaliser avec les autres équipes. Considérant qu’il est un demi de coin étoile dans la NFL, il veut sans doute se joindre à une équipe en mesure de gagner.

Je comprends son désir de gagner. Le problème, c’est qu’il écoule la troisième année d’un contrat de cinq ans d’une valeur de 70 millions $. Ce sont donc les Cards qui ont le gros bout du bâton. Je serais donc surpris qu’ils échangent l’un des meilleurs demis de coin de la ligue autour duquel ils peuvent bâtir.

J’ai hâte de voir comment ses coéquipiers réagiront dans le vestiaire. Quand un gars commence à dire qu’il ne veut plus être là, le regard envers lui change. Ça ne va pas bien pour les Cards et ça ne risque donc pas de s’améliorer prochainement.

Vers la perfection?

Est-ce que les Rams ont des chances de conclure la saison avec une fiche parfaite de 16-0?

De la façon dont ils jouent présentement, on peut penser que oui. Ils sont pour l’instant parfaits à 7-0. Leur attaque roule à plein régime depuis le début du calendrier régulier. Après quelques lacunes en défense, ils se sont ressaisis sur ce plan au cours des dernières semaines.

Ils sont bons dans les trois facettes du jeu : en attaque, sur les unités spéciales et maintenant en défense, alors qu'ils comptent sur plusieurs bons joueurs, notamment Aaron Donald. Ce dernier a réussi quatre sacs du quart en fin de semaine. La chimie commence à se développer avec Ndamukong Suh et Marcus Peters. C’est sans compter Aqib Talib qui est blessé et qui devrait revenir au jeu sous peu. C’est une équipe qui à ce stade-ci n’a à peu près aucune faiblesse, sauf peut-être au poste d’ailier défensif. Mais pour l’instant, cela est compensé par le talent qu’ils ont à l’intérieur de la ligne défensive.

Il ne leur reste que deux tests. Seules deux des neuf prochaines  équipes qu’ils affronteront peuvent à mon avis mettre en péril leur quête d’une fiche parfaite : les Chiefs de Kansas City et les Saints de La Nouvelle-Orléans.

Chose certaine, les Rams ont ce qu’il faut pour répéter l’exploit réussi pour la dernière fois en 2007 par les Patriots.

* Propos recueillis par le RDS.ca