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RÉSULTATS

Eugene Lewis, le joyau mal exploité par les Alouettes et la LCF

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MONTRÉAL – Comment se fait-il que la LCF et Alouettes de Montréal ne maximisent pas le joyau que représente Eugene Lewis? Et bien, le spectaculaire receveur se pose la même question et il veut signer son prochain contrat avec une équipe qui l'impliquera dans les décisions stratégiques.

 

Même si vous n'aimez pas la LCF ou que vous ne suivez pas les activités des Alouettes de façon régulière, vous avez sans doute déjà vu un attrapé sensationnel du numéro 87.

 

Mais voilà où est le problème. Pourquoi la LCF et/ou les Alouettes n'ont jamais capitalisé sur cette mine d'or qui éblouit les terrains du circuit depuis son éclosion en 2018? Pourtant, la NFL montre l'exemple en exposant le talent de ses joueurs d'une tonne de façons et à l'échelle internationale. C'est donc possible de s'inspirer de ce modèle.

 

Ça faisait un bout de temps que l'auteur de ces lignes cherchait une explication. Le bilan des joueurs était donc l'occasion idéale de lui poser.

 

« Ouais, c'est une bonne question et je suis content que tu la soulèves. J'ai remarqué le tout dans les dernières années. Je crois que c'est en partie relié au fait que les Alouettes n'ont pas eu à gérer un tel dossier (un joueur de son calibre) depuis un certain temps. Ensuite, la connexion entre la LCF et les Alouettes n'est pas ce qu'elle devrait être », a réagi Lewis en toute franchise.

 

« Parce que je vois d'autres équipes publier des choses et la LCF également. Mais ouais, je joue en tentant d'élever la réputation de cette ligue et générer de la croissance. Je souhaiterais qu'ils le fassent, en espérant que ce soit le cas désormais avec ce que j'ai accompli cette année », a poursuivi celui qui était en verve.

 

Au final, comme Lewis l'a si bien dit, il est ici pour que la LCF se développe dans le but qu'elle fasse plus d'argent et que ce soit la même chose pour lui.

 

« Je crois que ça aiderait beaucoup la LCF de promouvoir ses joueurs les plus talentueux, faire savoir aux gens que nous avons, nous aussi, de très bons joueurs. Quand les gens sont enthousiastes à propos de certains joueurs et des équipes, c'est là que le potentiel de croissance n'a plus de limite, comme on le voit avec la NFL », a ciblé l'athlète de 29 ans.

 

Un mot à dire dans les décisions

 

Ce n'était que le début de ce que Lewis avait à dire pendant ses 15 minutes avec les journalistes.

 

Avant d'aller plus loin, précisons qu'il s'agissait de la dernière année de son contrat. Ce qui signifie que les Alouettes devront le payer une somme considérable pour le garder à Montréal, la ville qui est ancrée dans son cœur.

 

Mais ce n'est pas tout, les dirigeants devront l'impliquer dans les décisions.

 

« À ce stade-ci de ma carrière, je veux être impliqué dans des décisions importantes, je veux connaître l'identité du prochain entraîneur-chef, de l'entraîneur des receveurs et être au courant des plans pour les échanges et les joueurs libérés », a insisté celui qui n'acceptera pas de revenir avant de savoir qui dirigera le club en 2023. 

 

Car il ne faut pas se le cacher, Lewis a dû composer avec une tonne de changements et de mésaventures chez les Alouettes au fil des ans. Sa réponse était donc facile à prédire au sujet de ce qui manque pour mériter les grands honneurs.

 

« Je la dirais la stabilité… Je suis à Montréal depuis plusieurs années et j'ai eu quelques entraîneurs, quelques directeurs généraux, des entraîneurs de position, des quarts partants, des propriétaires… C'est comme si j'étais immunisé face à tout ça. J'ai été en mesure à jouer à un niveau de manière constante avec tout ce qui s'est produit autour de l'équipe. J'en suis bien fier et je trouve que ça me démarque de plusieurs joueurs de la LCF », a prononcé celui qui vient de connaître des saisons de 827, 1133, 964 et 1303 verges.

 

Tout de même, Lewis a dû miser sur sa force mentale pour ne pas se laisser trop affecter en 2022. Le changement d'entraîneur-chef, Anthony Calvillo qui devient coordonnateur offensif, Trevor Harris qui remplace Vernon Adams fils qui se fait ensuite échanger, le propriétaire minoritaire qui doit s'évincer, le scandale impliquant Christophe Normand...

 

« Tant de choses sont arrivées cette année, ça va me prendre quelques jours pour décanter le tout. Ce fut sans doute l'une des années les plus éprouvantes depuis que je suis à Montréal. Dans le sens que je comprends désormais ce que les vétérans faisaient avec moi et les plus jeunes quand ils tentaient de nous motiver pour qu'on ne se laisse pas affecter. Maintenant, les jeunes regardent vers moi. »

 

Malgré tout ça, Lewis considère que la stabilité peut régner chez les Alouettes même s'il sait très bien qu'un nouvel entraîneur-chef dirigera le club. Il demeurera même à Montréal pendant quelques semaines ce qui laissera le temps à Maciocia d'établir le contact.

 

« Je ne vais pas mentir, c'est évident que d'autres équipes vont s'intéresser à mes services cette année. C'est la réalité, mais Montréal a une longueur d'avance, ce sera la première équipe qui pourra me parler. Je vais donner une chance aux Alouettes car c'est l'organisation qui m'en a donné une », a résumé Lewis en comprenant qu'il doit penser à son bien et celui de sa famille.

 

« C'est ce que j'ai travaillé si fort pour en arriver à ce point, peu de gens se souviennent mes débuts en 2017 et 2018. J'ai enduré plein de choses ici et je ne suis pas fâché à propos de rien. Tout ce que j'ai vécu m'a forgé pour surmonter l'adversité », a-t-il témoigné.

 

Dire que Lewis portait le numéro 73, un numéro qu'il détestait en tant que receveur et qu'il a eu à s'armer de patience avant de devenir une cible incontournable qui réussit des attrapés fabuleux avec des adversaires collés à lui.

 

Une saison de 2000 verges?

 

Lewis a été si épatant depuis quatre saisons – il est en nomination pour le joueur par excellence de la LCF contre Zach Collaros – qu'on croyait qu'il serait heureux de reproduire ses exploits. Il a plutôt osé lancer le chiffre de 2000 verges.

 

« Le truc, c'est que je peux accomplir beaucoup plus. Cette saison, j'ai eu des matchs de deux attrapés pour huit verges. Il a fallu que je travaille sur mon humilité. Pour moi, c'était frustrant, mais on gagnait donc il fallait que je vive avec ça », a-t-il admis.  

 

« Je sais que je peux accomplir une saison de 2000 verges, c'est réaliste. Il s'agit d'être dans le bon contexte car j'ai de grands objectifs pour les saisons suivantes. Le jeu a ralenti dans ma tête, je suis capable de réussir des jeux que peu de receveurs accomplissent », a assuré l'Américain.

 

Ce dernier point nous fait craindre son départ de Montréal. À moins que les Alouettes lui promettent de se tourner vers lui plus souvent, mais l'équipe veut une attaque très diversifiée. Pour un joueur qui parvient à capter le ballon peu importe la prouesse à effectuer, c'est difficile d'accepter de ne pas être visé souvent.  

 

À titre d'informations, Lewis n'est représenté par aucun agent présentement. Il a choisi cette avenue car d'anciens agents lui avaient prédit qu'il deviendrait un deuxième ou troisième receveur dans une équipe de la LCF.

 

De toute manière, à l'écouter parler avec autant d'aplomb et d'arguments, il n'a pas besoin de perdre pour se vendre. D'autant plus qu'il n'est qu'à trois crédits de compléter une maîtrise en Relations humaines.

 

Les partisans des Alouettes encaisseraient difficilement son départ.

ContentId(3.1415327):Alouettes : Eugene Lewis revient sur la dernière saison
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