MONTRÉAL – Khari Jones a retrouvé son équipe et son sourire, mardi, et il revient à un moment important alors que les Alouettes de Montréal doivent chasser l’inconstance qui s’accroche à leur jeu cette saison. 

L’entraîneur-chef des Alouettes, qui a été confiné à la maison pendant plus d’une semaine puisqu’il a contracté la COVID-19, était encore plus joyeux qu’à l’habitude. 

« C’était assurément difficile d’être à l’écart de l’équipe, pratiquement comme une torture. J’espère que ça n’arrivera plus jamais. Je faisais ce que je pouvais à distance, mais c’est différent de ne pas être là et de manquer un match. C’était douloureux », a reconnu Jones. 

Pour ce contexte très particulier, Jones était incapable de s’asseoir pendant la partie. Dire qu’il a fait les 100 pas dans son appartement serait nettement insuffisant.  

« J’ai regardé la partie sans le son en essayant de comprendre ce qui se déroulait. Dans un certain sens, il y a eu un peu de positif de suivre le tout à la télévision, c’est une perspective que je n’ai pas souvent », a-t-il décrit.

Il ne cache pas que le jour de la partie et le précédent ont été particulièrement pénibles. 

« Je me suis déjà déchiré le tendon d’Achille et j’étais sur les lignes de côté. Alors c’est probablement la seule chose qui pouvait m’empêcher d’y être. Mais André (Bolduc, qui l’a remplacé pour cette partie) a fait un boulot fantastique pour que ça se passe sans anicroche. C’était bon de voir les entraîneurs travailler de cette manière pour que le bateau avance. Il faut juste remporter les matchs à notre portée », a commenté Jones en soulignant l’apport de Rico Morotti, le coordonnateur vidéo, qui lui a fourni tout le nécessaire pour préparer le plan de match. 

Autant que Jones est soulagé de fouler le terrain de nouveau, il doit trouver les solutions pour éloigner les erreurs du jeu de son équipe. 

« On a réussi plusieurs bonnes choses, on avance bien le ballon et on a eu plus de 400 verges offensives et notre temps de possession était bon. Bref, il y avait bien des indicateurs positifs pour gagner le match. Ce sont simplement deux ou trois jeux qui auraient pu mener à un résultat bien différent. Je sais qu’on va les compléter et il faut que ça arrive maintenant. J’ai aimé la sélection des jeux et on avait les possibilités d’en profiter. On va atteindre notre but », a argué Jones. 

En tant qu’ancien quart-arrière, Jones comprends parfaitement l’inconfort ressenti par Vernon Adams fils ces temps-ci et il a réitéré sa confiance envers lui. 

« Il va placer les pièces au bon endroit, je suis entièrement confiant à ce sujet. Une fois que ce sera fait, ça va demeurer dans son jeu », a noté Jones. 

À ne pas en douter, le quart des Alouettes était heureux de revoir celui qui joue le rôle d’entraîneur-chef, mais aussi de coordonnateur offensif et entraîneurs des quarts. 

« C’est lui qui me garde calme, je suis content de le retrouver. C’était bien, l’énergie était là. Mais il ne nous a pas lâchés, doit être meilleurs et il s’assure qu’on fasse tout de la bonne manière », a déclaré Adams fils. 

Lundi, Bolduc a visé dans le mille en indiquant que la deuxième interception commise par Adams fils avait trop affecté le club alors qu’il restait pourtant assez de temps pour obtenir la victoire. 

« On doit travailler sur notre façon de rebondir aux situations négatives ou celles qui ne tournent pas en notre faveur. Je veux m’assurer qu’on soit assez forts pour le faire surtout que c’était l’une de nos forces en 2019. On ne jouait pas de manière parfaite, mais je savais qu’on allait se battre. Parfois, il faut traverser des ennuis comme ceux-ci », a acquiescé Jones en utilisant l’exemple des Blue Bombers de Winnipeg qui ont appris d’un parcours similaire. 

Sa troupe doit aussi s’ajuster au niveau aérien. Adams fils aurait eu tout intérêt à tenter plus de courtes passes contre les Lions au lieu de viser sans cesse le coup de circuit.

« On en a parlé. De petites passes peuvent se transformer en longs gains et il faut choisir nos moments. Je ne suis pas le plus intense sur la statistique du pourcentage de passes complétées, mais on doit être plus haut que 50%, ce qu’on avoisine présentement (54,5% au dernier rang de la LCF) parce qu’on tente beaucoup de longues passes », a convenu Jones alors que les passes dans le flanc étaient à l’honneur à l’entraînement mardi. 

Cinq matchs de suite face aux rivaux de l’Est

La défaite de 27-18 face aux Lions, samedi dernier, ajoute un peu de pression sur les Alouettes (2-3) qui entament une séquence de cinq matchs contre des clubs de l’Est. 

« Je pense juste à Toronto, je me concentre là-dessus. Si on gagne celle-ci, on sera exactement là où on doit être », a rétorqué Jones qui ne sonnait pas intimider par le retour de Chris Jones avec les Argonauts. 

Un nouveau quart-arrière s’ajoute, Alford blessé à long terme

Il est encore trop tôt pour s’inquiéter, mais les Alouettes ont tout de même ajouté du renfort à la position de quart-arrière avec l’embauche de Shea Patterson qui a passé les cinq premières semaines de la saison avec les Lions de la Colombie-Britannique. 

Son arrivée a provoqué le départ de Nick Tiano et il faudra voir s’il peut d’abord déloger Matthew Shiltz comme quart-arrière réserviste. 

Par ailleurs, les Alouettes devront se débrouiller sans le spécialiste des retours Mario Alford qui a subi une fracture à une cheville. Son nom devrait être ajouté à la liste des blessés de six semaines

Terminons avec deux petites notes : Jake Wieneke a réussi un attrapé sensationnel à une main pour un touché vers la fin de l'entraînement. C'était si spectaculaire que même les joueurs défensifs l'ont félicité. Le joueur de ligne défensive Michael Wakefield était de retour avec le club alors que sa famille vient d'accueillir un nouveau bébé.