L'animosité a débordé et les Alouettes ont protégé leur vestiaire
MONTRÉAL – Ce n'est pas la bagarre qui a éclaté aux abords du vestiaire des Alouettes qui a fait mal au club montréalais, c'est vraiment la défaite.
La semaine dernière, les Alouettes ont connu une sortie décevante à plusieurs chapitres. Samedi, les Oiseaux revenaient à la maison après trois matchs consécutifs sur les terrains adverses et ils n'étaient qu'à quelques secondes de rebondir avec une victoire les propulsant vers un dossier de 4-1.
Tout s'est effondré très rapidement et les joueurs des Alouettes ont ensuite eu à protéger leur vestiaire alors que Kemoko Turay, le numéro 58 des Lions de la Colombie-Britannique, aurait tenté de s'y aventurer après la rencontre.
« C'est comme si une personne tente de s'infiltrer dans ta maison, il faut se défendre, c'est inacceptable », a réagi le quart-arrière McLeod Bethel-Thompson.
Cela dit, le vétéran n'était pas renversé par la situation.
« J'ai vu tant de batailles dans ma carrière, j'ai même vu des bagarres à l'intérieur du vestiaire. J'ai vu une tonne de choses », a-t-il mentionné sans broncher.
De son côté, c'est le puissant plaqué encaissé au torse qui lui fera mal dans les prochains jours.
« Je vais sentir la douleur dimanche », a-t-il indiqué alors qu'un pied coincé dans la surface l'a empêché de glisser pour se protéger.
Si la défaite sera difficile à digérer, la punition imposée à Pier-Olivier Lestage passera tout autant de travers. Mais, dans une équipe, il importe de se soutenir dans les bons comme dans les mauvais coups.
« On doit rester unis et je veux qu'ils profitent tout de même de la semaine de répit. Quand ils vont revenir, cependant, je veux qu'ils soient prêts à travailler. On va continuer de bûcher, c'est le thème : bûcher pour la neuvième. Parfois, c'est dans l'adversité que tu découvres ton identité », a précisé l'entraîneur Jason Maas.
« C'est après des défaites douloureuses que tu vois vraiment si tu as une bonne chimie dans le vestiaire. La semaine de répit va faire du bien », a noté le maraudeur Marc-Antoine Dequoy.
« Je souhaite qu'on retrouve le bon état d'esprit, c'est le plus important », a ciblé le vétéran Shawn Oakman.
Quant à Lestage, il a eu droit à quelques mots de Maas dans le vestiaire et il a lancé ce souhait.
« Je n'ai aucun doute qu'on va se relever. »
« On doit tous être imputables. Je connais PO depuis plusieurs années, il ne voulait pas être égoïste. Mais il faut gérer le tout en équipe pour éviter ça se reproduise », a déclaré Dequoy.
L'histoire aurait pu être différente puisque les Alouettes ont raté quelques occasions qui sont devenues déterminantes. Les passes échappées arrivent au sommet de la liste.
« Je ne pense pas qu'aucun receveur ne veuille en échapper une de façon intentionnelle. Alors, chaque fois que ça arrive, c'est un manque de concentration ou le fait qu'ils n'ont pas vu clairement le ballon. Mais je m'attends qu'un ballon qui touche les mains d'un de nos receveurs soit capté. Mais je m'attends aussi à ce que les receveurs qui sont dégagés, nos quarts les trouvent. Ça va dans les deux sens. Une défaite par un point à deux dixièmes de seconde la fin, il y a plein de choses à corriger afin que ce jeu ne veuille rien dire », a résumé Maas.
Avec pertinence, Dequoy disait que certaines choses glissent parfois sous le tapis dans le cadre d'une victoire. Cette défaite changera la donne.
« Mais notre mentalité ne change pas, on se présente au travail chaque jour. Il faut retourner à la table à dessin. Ce n'est pas le temps d'appuyer sur le bouton panique », a insisté le vétéran Wesley Sutton.
Et pour les partisans qui n'ont pas aimé toutes les décisions des arbitres, voici la réponse de Dequoy.
« Les arbitres, on a parlé pendant tout le match avec eux. Tu ne peux pas contrôler ça. C'est comme la météo, tu ne sais pas ce qui va arriver. Ça ne sert à rien d'en parler », a-t-il conclu.