MONTRÉAL – Au lendemain d’une pratique décevante qui avait été décriée par l’entraîneur Mike Sherman, l’attaque des Alouettes de Montréal a démontré de quel bois elle peut se chauffer.

 

La première unité offensive, menée par le quart-arrière Drew Willy, a complété de longs et spectaculaires jeux malmenant l’unité défensive pendant la majeure partie des confrontations. La domination était telle que la frustration se sentait du côté défensif.

 

Il ne s’agit que d’un contexte de camp d’entraînement, mais l’attaque des Alouettes a rarement paru aussi convaincante dans les dernières années lors des pratiques. Les Chris Williams, Eugene Lewis, Cameron Posey et Tyrell Sutton ont tous épaté la galerie plus d’une fois.  

 

« Oui, j’étais content parce que ça ne s’était pas très bien passé la veille. J’ai aimé la réponse de l’équipe. L’attaque a certainement eu le dessus cette fois, mais la défense aura la chance de se reprendre jeudi. C’est ainsi qu’il faut que ça se passe, on ne veut pas voir une unité dominer complètement. La défense avait eu le dessus dernièrement », a réagi Sherman qui a fait plaisir à quelques joueurs en se fâchant mardi.

 

« On vient juste de leur botter le derrière ! », a lancé Sutton avec force pour que ses rivaux de la défense entendent son commentaire.

 

Joe Burnett, un nouveau meneur de l’unité défensive, a été bon joueur en riant tout en ajoutant que Sutton semblait avoir oublié que le scénario inverse s’était produit plus souvent depuis le lancement du camp.  

 

« Personne n’était content de notre prestation mardi et Coach Sherman non plus. On s’est organisés pour rebondir, on ne voulait pas revivre ça. Ce n’était pas un entraînement parfait, mais c’était à des années-lumière de la veille », a ajouté Sutton.

 

Le joueur de ligne Jesse Joseph était surtout ravi de voir l’ambiance qui s’installe à l’entraînement, ce niveau de compétition élevé qui règne, mais dans le plaisir.

 

« Il faut aimer cette dose d’énergie, que ça vienne de l’attaque ou de la défense. Aujourd’hui, c’était l’attaque qui était partout sur le terrain. On les a vus célébrer et la défense voulait rebondir. Ils ont élevé leur jeu d’un cran et c’est maintenant à notre tour de faire la même chose », a commenté Joseph. 

 

« C’est le camp, c’est un processus. Tout le monde apprend et on aura tous de bonnes et mauvaises journées. Le point, c’est qu’on sait qu’on ne peut pas être mauvais, mauvais et mauvais trois jours de suite. Il faut plutôt enchaîner les bonnes sorties », a-t-il enchaîné.

 

Il faut l’admettre, l’attaque n’avait rien cassé depuis le Jour 1 de cette période d’évaluation. On pouvait plus observer quelques jeux intéressants ici et là, mais sans plus. Honnêtes, Sutton et Patrick Lavoie décrivent donc l’évolution de l’attaque de cette manière.

 

« Je dirais une progression graduelle. On ajoute et apprend encore à maîtriser de nouveaux trucs. Les gars apprennent aussi de nouvelles positions ce qui nous permettra de déplacer des joueurs ailleurs pendant un match sans que ça n’affecte personne », a indiqué le porteur de ballon.

 

« C’est constant comme progression. C’est un peu plus difficile pour la deuxième unité de décoller parce qu’il y a eu beaucoup de changements dans leur groupe avec la perte de quelques receveurs qui sont blessés. Mais la première unité a le vent dans les voiles et c’est le fun à voir. On est rendus ailleurs autant au niveau de la protection que des concepts de passe. On en ajoute plus et on fait plus d’ajustements, voilà quand ça devient intéressant », a exposé Lavoie.  

 

« Je suis très confiant qu’il n’y aura aucune restriction pour le premier match quant à l’application du cahier de jeux », a-t-il précisé.

 

En ce qui concerne son rôle spécifique, Lavoie se prépare à une utilisation différente des dernières années. Au lieu d’entamer la plupart des jeux à une position de receveur, il sera positionné plus près de la « boîte » offensive.

 

« Je m’attends à contribuer de bien des manières par la passe et la course. Étant donné qu’on a une bonne attaque au sol avec Sutton et une ligne offensive qui est capable de bouger du monde, ça va m’amener à bloquer plus. Je n’ai aucun problème avec ça et ça ne veut pas dire que je ne sortirai pas non plus pour capter des ballons », a témoigné le polyvalent numéro 81.

 

Un accent sur la discipline

 

En plus de savonner ses joueurs mardi, le nouvel entraîneur des Alouettes a insisté sur l’importance de la discipline. Sherman n’était pas du tout satisfait de l’effort à ce chapitre lors du premier match préparatoire et il en a même assumé une partie du blâme.

 

« J’ai dit aux joueurs que les punitions sont un reflet de l’entraîneur-chef, de la discipline qu’il inculque dans l’équipe. Je leur ai mentionné qu’on allait travailler très fort pour réduire ça », a exprimé Sherman qui ne veut pas bousiller bêtement la bataille du positionnement sur le terrain.

 

Par ailleurs, John Bowman s’est contenté d’un rôle limité étant ennuyé par une douleur au dos qui ne devrait pas l’empêcher de jouer samedi, face aux Tiger-Cats de Hamilton, à Montréal.

 

Quant à Ryan Bomben, il regarde encore les entraînements en tant que spectateur avec un plâtre à la main droite.

 

« On espère qu’il pourra jouer le premier match de la saison avec ce plâtre, il y a une chance que ce soit possible », a souhaité Sherman.

 

Le receveur B.J. Cunningham devrait pouvoir reprendre son poste pour cette partie, le 16 juin, contre les Lions à Vancouver, mais ça dépendra de son seuil de tolérance à sa blessure actuelle.

 

En terminant, Jean-Samuel Blanc a semblé se faire mal durant la séance tandis que le quart-arrière Antonio Pipkin (cuisse) n’était pas assez rétabli pour y participer.