MONTRÉAL – Malgré l’incessant roulement du côté des joueurs, des entraîneurs-chefs et des coordonnateurs offensifs, le même manège se répète année après année pour les Alouettes : l’unité offensive ne parvient tout simplement pas à s’imposer.

 

Les membres de l’attaque avaient le visage terriblement long au terme de cette défaite contre les Stampeders de Calgary. La déception se comprend car leurs partenaires de la défense leur avaient donné sur un plateau d’argent la victoire, mais ils ont encore failli à la tâche avec une minuscule production de six points.

 

« C’est vrai qu’on était proches, mais ça ne compte pas. C’est très frustrant offensivement de ne pas être en mesure de marquer des points. On continue de faire les mêmes erreurs, on ne parvient pas à atteindre le prochain niveau. C’est pourtant simple, on devrait avoir fini le football 101 après le camp d’entraînement. On devrait jouer du football 301 ou 401 comme les autres équipes, mais on dirait qu’on reste bloqués à du football 101 pendant toute l’année. Il faut vraiment … je ne sais même pu quoi dire », a déploré le joueur de ligne offensive, Kristian Matte.

 

Ce constat a été relayé à l’entraîneur Mike Sherman qui a tenu à apporter ce bémol.

 

« Je ne dirais pas ça parce qu’on avait quand même une chance de gagner sur le dernier jeu contre la meilleure équipe. De plus, la semaine dernière, on a failli battre une autre puissance. On est près, mais on n’a pas encore atteint ce niveau. Je trouve qu’on a fait un gros pas vers l’avant dans ce match et le précédent », a argué Sherman.

 

Même s’il se dit frustré par bien des choses, Sherman, qui vit son année recrue dans la LCF,  ne peut pas ressentir autant de frustration que les vétérans du groupe.

 

Assis tout près de Matte, Luc Brodeur-Jourdain a présenté le même problème sous une autre facette.

 

Stampeders 12 - Alouettes 6

« On a été une équipe compétitive cette année, la défense et les unités spéciales ont tenu le coup et on a été impliqué dans plusieurs matchs serrés. Mais, le plus frustrant, c’est notre incapacité de marquer des points. On parvient à marquer des points avec des jeux surprise, notre pain et notre beurre ne produit pas assez de points, on devrait peut-être diversifier nos choses, je ne sais pas… c’est au-dessus des pouvoirs des joueurs », a réagi Brodeur-Jourdain en soulevant le manque de productivité offensif.

 

Cet élément n’aurait pas permis de produire une tonne de points, mais il aurait pu mener à la victoire. On parle ici du fait que Manziel tarde parfois à décocher ses passes. Bien sûr, le contexte varie sur chaque jeu, mais sa prise de décisions n’est pas encore idéale.

 

« On a eu de la misère sur la protection pour les passes et Johnny aurait dû lancer le ballon plus rapidement quelques fois. Ça viendra avec l’expérience. Ici, dans ce niveau, les joueurs de ligne défensive courent aussi vite que lui ce qui n’est peut-être pas le cas partout. D’autres fois, la pression est arrivée trop vite sur lui », a ciblé Sherman.  

 

Les Alouettes officiellement éliminés

« Dernièrement, j’ai encaissé des sacs qui ont été coûteux pour nous en empêchant des possibilités de placement. J’essaie donc de lancer plus vite et d’accepter qu’un dégagement n’est pas la pire option, mais je veux aussi créer des choses. Comme je l’ai déjà dit, ça exige un effort complet en attaque pour battre la pression adverse », a commenté Manziel à ce propos.

 

Manziel dit vrai, il aurait eu besoin d’un peu plus d’aide à certaines occasions.

 

« La protection joue pour beaucoup offensivement. Moi, le premier, je n’ai pas connu mon meilleur match à ce chapitre », a admis Patrick Lavoie.

 

Inévitablement, la frustration finit par s’emparer d’une unité offensive et Manziel pouvait bien se dépêcher de retourner sur les lignes de côté sans avoir le sourire aux lèvres.

 

« Il y a de la frustration dans le jeu de tout le monde quand tu n’obtiens pas de succès. En ce qui concerne un quart-arrière qui se dépêche à aller s’asseoir, j’ai vu ça très tôt dans ma carrière », a exposé Brodeur-Jourdain en faisant référence à Anthony Calvillo.  

 

Le reste de la saison des Alouettes se résume donc à trois petites parties axées sur l’avenir de la formation.

 

« Il reste trois matchs, il faut continuer de pousser. La saison sera finie en novembre et on ne pourra pas jouer avant juin prochain. Je savoure chaque match, chaque moment avec l’équipe parce qu’on n’a pas atteint le niveau nécessaire pour se rendre plus loin. C’est un feeling merdique, mais il faut continuer de travailler fort. Je ne vois personne jeter l’éponge », a assuré Manziel.

 

D’ailleurs, le quart-arrière restera dans la métropole pendant la dernière semaine de répit du club qui disputera son prochain match le 20 octobre.

 

« Il y a trop de choses à faire et à améliorer », a-t-il conclu sans pouvoir nier l’évidence.