MONTRÉAL – André Bolduc sera coiffé d’un nouveau titre lorsque s’entamera officiellement sa septième saison au sein du personnel d’entraîneurs des Alouettes, celui d’adjoint à l’entraîneur-chef Khari Jones.

Dans les faits, les responsabilités de Bolduc ne changeront que très peu, voire pas du tout. Mais l’Almatois de 47 ans souhaitait prendre du galon au sein d’un groupe dont il est le doyen.

« Le club a beaucoup progressé parce qu’on n’avait pas de stabilité. Je suis passé à travers six entraîneurs-chefs et six coordonnateurs offensifs, rappelait Bolduc mercredi dans le repère des Als au Stade olympique. L’année passée, enfin, ma passion a été rallumée un peu par Jones, avec sa facilité à communiquer et tout ça. Mais si je restais pour ma septième année, c’était important pour moi d’avancer. J’étais rendu à un point où il fallait que j’aie un titre plus gros que ce que j’avais. »

Bolduc a approché son supérieur pour lui faire part de ses ambitions en novembre, avant l’élimination des Alouettes en demi-finale de l’Est. Jones lui a répondu qu’il avait déjà commencé à envisager cette possibilité.

« Il ne voulait pas que je cherche d’autres emplois en attendant. Il me disait ‘Si je signe, c’est sûr que je vais te l’offrir’, alors je lui ai fait confiance », raconte Bolduc, qui a été confirmé dans ses nouvelles fonctions deux jours avant Noël.

Bolduc continuera donc d’être le bras droit de Jones sur les lignes de côté en 2020 en plus de garder les demis offensifs sous sa juridiction. Mais celui qui a dirigé le programme du Vert et Or de l’Université de Sherbrooke de 2007 à 2011 ne cache pas qu’un retour dans les fonctions d’entraîneur-chef fait partie de ses plans d’avenir.

« Je réévalue ça à chaque année. Maintenant, en étant assistant, je suis plus proche de la prochaine étape. Si j’ai à faire le saut, ça va être dans quelques années, quand mon contrat va finir, que je regarderai ça. Mais c’est sûr que je veux être entraîneur-chef, donc si je n’ai pas la chance de le faire dans cette Ligue, peut-être que ça sera au niveau universitaire. C’est certain que je ne fermerai jamais cette porte-là. »

Des atomes crochus pour Brodeur-Jourdain 

Luc Brodeur-Jourdain, lui, se prépare pour sa première saison complète dans son rôle d’entraîneur-adjoint de la ligne offensive. Après avoir eu Paul Dunn comme premier tuteur, LBJ travaillera désormais aux côtés de Marcel Bellefeuille.

Bellefeuille est un visage familier dans le nid des Alouettes. Il a été coordonnateur offensif de l’équipe pendant deux saisons avant d’accepter le poste d’entraîneur-chef des Tiger-Cats de Hamilton en 2008. Le natif d’Ottawa a porté à peu près tous les chapeaux dans sa longue carrière d’entraîneur et son nouveau poulain s’est dit ravi de le compter comme mentor.

« On se connaissait de réputation – il était entraîneur-chef des Tiger-Cats à ma saison recrue - mais on ne se connaissait pas en tant qu’individus. Ça fait maintenant quatre jours qu’on travaille ensemble en réunion et je peux vous dire que c’est quelqu’un d’extrêmement efficace, détaillé, structuré et qui a la même vision que moi par rapport au côté humain de notre sport. »

« C’est bien d’être avec quelqu’un de cérébral, un peu comme je le suis, mais c’est aussi le fun d’avoir le côté humain, poursuit Brodeur-Jourdain. Oui, on veut une production sur le terrain, mais il faut être respectueux avec nos hommes si on veut en tirer le maximum. Et s’ils veulent le meilleur de nous aussi, je crois qu’il faut être impliqué au niveau émotif. Je crois que Marcel et moi, on est dans la même barque. »

Au cours de la dernière semaine, les Alouettes ont annoncé le retour de trois joueurs de ligne canadiens qui étaient sur le terrain pour le match demi-finale de l’Est contre les Eskimos d’Edmonton en novembre. Le vétéran Kristian Matte devrait être de retour à la position de centre qu’il a occupée la saison dernière. Sean Jamieson, qui a surtout été utilisé au poste de bloqueur à droite l’an dernier, est décrit le polyvalent de l’unité. « Il est capable de jouer partout et c’est une tête de football, un étudiant du jeu. Il est toujours préparé de façon impeccable », vante LBJ.

Quant à Landon Rice, que les Alouettes avaient acquis dans la transaction impliquant Johnny Manziel, Brodeur-Jourdain a vu en lui un joueur qui est sorti de sa coquille l’automne dernier et dont le plein potentiel n’a toujours pas été atteint malgré ses 31 ans.

« On a un bon personnel, résume le sympathique colosse. Évidemment, ce qu’on recherche au camp d’entraînement, c’est évaluer notre contenu canadien.  On va avoir des jeunes Canadiens qui vont se joindre à nous, notamment Samuel Thomassin qu’on a repêché l’année dernière. [...] Mais ça sera aussi l’occasion de trouver notre profondeur américaine. La ligne à l’attaque est habituellement constituée d’un maximum de joueurs canadiens, mais un bon vieux sixième américain qui est capable de jouer partout, c’est une denrée rare. C’est ça qu’on va  chercher. »