MONTRÉAL – Non, Johnny Manziel n’a pas repris l’entraînement avec les Alouettes de Montréal, mais ça pourrait se produire cette semaine. En attendant, l’attaque appartient à Antonio Pipkin qui en a étonné plus d’un, samedi dernier, dans la défaite face aux Eskimos d’Edmonton.

La situation de Manziel progresse donc de manière intéressante. Le scénario qu’il puisse être en uniforme, vendredi soir, pour la visite des Argonauts de Toronto, n’a pas été écarté de l’équation. Tout dépendra de sa réaction aux prochaines journées.

« Il est à l’intérieur, il a participé aux réunions. Je pense qu’il aura le feu vert pour sortir demain (mercredi) ou peut-être jeudi. Mais de ce que je sais, il se sent bien et les tests vont bien.

« Je m’attends à ce qu’il puisse reprendre l’entraînement cette semaine. Mais il faudra attendre, ce sera la décision des médecins », a expliqué l’entraîneur Mike Sherman.

L’option logique – et surtout prudente – serait de laisser les rênes de l’unité offensive à Pipkin pour cette rencontre qui approche à grands pas. La réflexion aurait pu être différente si la partie avait été présentée dimanche ce qui aurait conféré deux jours supplémentaires.

De plus, Pipkin s’est pratiquement mérité un autre départ avec sa prestation encourageante à son premier départ dans la LCF, faut-il le rappeler.

« Dans l’ensemble, il a fait vraiment un bon travail dans ce match. Il a fait de bonnes choses qui auraient pu nous permettre de gagner le match. Évidemment, il avait obtenu peu de préparation avant ce match. Toutefois, la période avant la saison a été utile pour lui. Sans ça, la situation aurait sans doute été plus difficile », a déclaré Sherman.

Le quart-arrière de 23 ans fascine par son calme sur le terrain et à l’extérieur de celui-ci. Délégué comme partant en l’absence de Manziel, Pipkin n’avait pas affiché beaucoup de nervosité avant le lancement du match et ça s’est confirmé durant l’action.

Pour l’instant, il s’assure de jouer la carte de la modestie. Ses réponses sonnent comme celles d’un meneur, ce qu’il a été à l’Université Tiffin.

« On aurait pu mieux exécuter quelques jeux qui auraient pu changer l’allure de la rencontre. Il faut continuer de cliquer encore plus comme équipe », a-t-il noté.

Le grand enjeu sera de découvrir si Pipkin pourra rivaliser avec Manziel pour le poste de partant quand ce dernier reprendra le collier. Aux dires de Sherman, « ça dépendra de sa façon de jouer ».

Cependant, les dirigeants des Alouettes ont déjà affirmé qu’ils n’avaient pas procédé à cette transaction pour laisser Manziel patienter sur le banc.

Sutton sera absent, mais John Bowman reviendrait déjà

L’attaque des Alouettes devra surmonter un autre changement de taille, on dirait que c’est inévitable cette saison. Après les incessantes modifications au poste de quart et sur la ligne offensive, c’est au tour de Tyrell Sutton de devoir s’absenter.

Le porteur de ballon s’est blessé (quadriceps) face aux Eskimos d’Edmonton et il ne pourra pas se mesurer aux Argos de Marc Trestman. Le ballon sera donc confié à William Stanback, une recrue de 24 ans, qui détient des atouts différents.

Tout comme Sutton, Stanback ne craint aucun contact. Par contre, Stanback jouit d’une charpente plus imposante, une qualité qui peut valoir son pesant d’or dans la LCF contre des adversaires moins costauds qu’au sud de la frontière.

« Oui, je pense que je peux profiter de cette situation. J’ai découvert quel était mon véritable style avec le temps. Je suis plus costaud et un peu plus grand que la plupart des porteurs tout en ayant la vitesse et les mains. Je pense que ça m’aide », a répondu celui qui se décrit comme un receveur assez potable alors que Sutton excelle à ce chapitre.

Un autre guerrier devrait toutefois être déjà de retour à son poste. Il s’agit de John Bowman qui n’aurait ainsi raté que deux parties à la suite d’une déchirure partielle d’un biceps.

« Il voulait même jouer le dernier match, mais on l’a retenu. Il se sentait assez bien pour ça. Les médecins croyaient que ce serait mieux d’attendre un peu pour protéger sa blessure », a rapporté Sherman.

« C’est vrai que c’est un peu plus rapide que je l’avais prévu, mais je suis différent. Quelques personnes ne peuvent pas jouer en ressentant de la douleur. Dans mon cas, ça me fait sentir vivant. Je suis plus du style old school », a confié Bowman, une inspiration pour ses pairs.

Les satanées punitions et les passes échappées

À mi-chemin de leur saison régulière, les Alouettes doivent se contenter d’un dossier d’une victoire et huit défaites. Malgré tout, la bonne humeur régnait à l’entraînement. Les entraîneurs ont voulu renverser la vapeur en déterminant que la deuxième moitié du calendrier était une nouvelle saison, une nouvelle année.

Chose certaine, pour que ça se traduise par des résultats plus convaincants, les receveurs devront échapper moins de ballons et les punitions devront être réduites autant que possible. Quel est le pire poison selon Sherman ?

« Des punitions sur des passes échappées ! Ce sont des choses qui te rendent fou. En général, on peut quand même avoir un peu plus de contrôle sur certaines punitions. Les passes échappées, c’est comme si ça devenait contagieux quand ça se produit. Je mets l’accent là-dessus à l’entraînement, il faut capter toutes les passes.

« On a eu des punitions dans les premières semaines. Ça s’était replacé par la suite, mais on a eu des punitions stupides dans ce match. On a abordé le sujet dans la réunion, on ne peut pas tomber dans ce piège. On est des professionnels et il faut quitter quand ça chauffe trop. On ne peut pas sacrifier un objectif collectif pour son ego. Je suis pas mal certain qu’ils ont compris le message », a indiqué Sherman qui a dû s’enflammer sur ce sujet.

Le pire exemple a été celui d’Adarius Bowman qui a asséné un coup de poing à un rival. Il a eu droit à une conversation avec son entraîneur.

Quant aux ballons échappés, le receveur T.J. Graham est celui qui a payé en étant libéré par la formation. Graham a trop souvent commis cette erreur quand il a eu la chance de jouer. Est-ce un message pour les autres receveurs ?

« Tout le monde doit être responsable de ses actions. T.J. est un bon jeune, je l’aimais beaucoup, c’est une bonne personne et je ne lui souhaite que du bien, mais je suis certain que ses coéquipiers ont compris ce qui s’est passé, le facteur qui a mené à ce geste », a reconnu Sherman.

Le demi de coin partant, Joe Rankin, a également été libéré après un bref passage à Montréal. Michael Hill (ligne défensive) a subi le même sort tandis que Tresor Buama-Mafuta (ligne défensive) et Jamari Staples (receveur) ont été ajoutés sur l’équipe d’entraînement.

Avec les départs de Graham et Rankin, les Canadiens George Johnson et Tevaughn Campbell étaient de la formation partante. Ce n’est pas tous les jours que des Américains sont remplacés par des Canadiens.