MONTRÉAL - Avec leur revers de 30-27 subie aux mains des Argonauts de Toronto vendredi, les Alouettes se retrouvent à 2-4, mais surtout à quatre points des Argos et des Tiger-Cats d'Hamilton, qui partagent le sommet dans l'Est.

Avec son prochain duel à Hamilton, où les Ti-Cats n'ont pas perdu sous la gouverne d'Orlondo Steinauer, les Alouettes sont-ils déjà le pétrin?

« Nous ne sommes pas inquiétés par notre fiche. On pense au prochain match. On va oublier ce match. Nous devons nous débarrasser de ce poids sur nos épaules, a indiqué le secondeur Patrick Levels. L'histoire de cette saison ne sera pas nos défaites, mais la façon dont nous aurons fait tourner le vent.

« Nous sommes très près de botter le derrière de nos adversaires. Nous sommes très près d'être une équipe invaincue, a-t-il ajouté. Quand on trouvera notre jeu, nos adversaires nous craindrons. J'espère que nos adversaires ne nous prendrons pas à la légère, car nous leur montrerons de quel bois on se chauffe. »

« Il y a un sentiment d'urgence de trouver une façon de gagner, a admis l'entraîneur-chef, Khari Jones. Mais je comprends ce que Patrick veut dire quand il dit que ce n'est pas dramatique d'être à 2-4. Ce sont des détails qui causent nos défaites et je crois qu'on voit, je déteste ce mot, le potentiel de cette équipe.

« Nous avons les éléments en place pour faire un bon bout de chemin. [...] On domine le temps de possession, on amasse beaucoup de verges, on marque des points de façon correcte: nous devons trouver des façons de gagner ces rencontres. C'est frustrant, car ce n'est pas encore arrivé, mais je suis persuadé qu'on est sur la bonne voie. »

Reste que l'équipe trouve toute sorte de façons de se tirer dans le pied depuis le début de cette campagne. Quand ce ne sont pas des performances couci-couça de son quart-arrière, ce sont les receveurs qui échappent bêtement des ballons (comme B.J. Cunningham à la ligne de 10 des Argos vendredi), la défense qui se fait battre sur un long jeu de 45 verges avec quelques secondes à faire à la demie, ou encore l'indiscipline qui concède 129 verges sur pénalités à son adversaire.

« J'espère que ce n'est pas ce genre de saison, que nous puissions faire tourner le vent et mettre ça derrière nous, a déclaré Jones. Je cherche les réponses de mon côté aussi. C'est mon travail. C'est frustrant. Nous avons une équipe qui peut gagner des matchs de football. C'est le plus frustrant présentement. Si nous n'avions pas ce groupe, si nous ne courions pas avec le ballon comme nous le faisons, si nous ne lancions pas le ballon comme nous le faisons, les défaites feraient mal, mais on les accepteraient davantage.

« Nous continuons d'apprendre nos leçons à la dure. C'est très frustrant. Quand nous sommes capables de bien jouer dans toutes les phases et que nous ne donnons pas autant de verges sur pénalités, nous pouvons être une équipe solide. »

Levels admet que les pénalités jouent de vilains tours aux Alouettes cette saison.

« J'aimerais dire que les émotions n'ont pas le dessus sur nous, mais en même temps, c'est le cas. Si nos adversaires veulent jouer cette carte, on doit l'accepter. Ça arrive des deux côtés, mais on se fait prendre et on écope de pénalités. Nous n'avons qu'à jouer du football plus physique entre les coups de sifflet.

« Les gars qui répliquent ne sont pas des durs. Les durs sont ceux qui sacrifient leur corps pour l'équipe. Il faut qu'on trouve le moyen de mettre fin à cela. Nous avons plusieurs gars émotifs, je suis un gars émotif, mais il faut être capable de contenir nos émotions dans l'adversité. Ces pénalités sont probablement moins graves quand vous menez par 20 points. Mais quand vous perdez par 10, elles font bien plus mal. »

Les Alouettes ont beau identifier tous leurs pépins à régler, ils pourraient se retrouver avec un problème bien plus grave que tous ceux-là: Vernon Adams fils a été blessé aux côtés pendant la rencontre de vendredi et Jones n'était pas en mesure d'affirmer que le quart serait à son poste contre les Ti-Cats.

Si les Alouettes devaient perdre leur quart no 1 pour une longue durée, la saison pourrait être à la fois courte et très longue.