MONTRÉAL - Josh Freeman et les Alouettes se courtisent depuis un certain temps. Cette fois, le moment était propice aux rapprochements entre l'ex-premier choix de la NFL et la formation montréalaise.

Quand Freeman s'est amené à Lennoxville pour lancer quelques ballons au dernier camp d'entraînement des Alouettes, ceux-ci venaient d'octroyer un contrat de trois ans à Darian Durant pour être leur général en attaque.

« Le "timing" est très important de ce genre de situations, souligne le directeur général des Alouettes, Kavis Reed. Nous sommes chanceux que nous ayons pu nous entendre. »

« Je ne sais pas pourquoi ça n'a pas fonctionné l'an dernier, a noté Freeman au cours d'un entretien téléphonique avec La Presse canadienne. Ce qui m'a fait revenir par contre, ce sont les gens au sein de l'organisation. Ils comptent sur plusieurs personnes de qualité. »

« Nous avons Josh en haute estime, poursuit Reed. C'est un individu de grande classe et un quart-arrière qui a obtenu de très bonnes statistiques. Quand nous l'avons fait venir l'an dernier, nous pensions réellement qu'il pourrait contribuer, mais ça n'a pas fonctionné. Je suis heureux que nous ayons gardé contact. De son côté, il a continué de s'entraîner, il a perdu du poids et nous avons pensé qu'il était temps de consommer ce mariage. »

Mais attention: Reed n'a rien promis à Freeman et les Alouettes continueront d'explorer leurs options pour dénicher le prochain quart no 1 de l'équipe.

« Josh Freeman fait partie de notre plan de mettre le plus de gens possible en place afin de lutter pour ce poste, explique Reed, qui n'a pas voulu dire si le dossier Johnny Manziel était chose du passé. Il n'a pas été nommé quart no 1: il devra se battre pour le poste. (...) Notre objectif est de fournir le meilleur quart possible à notre personnel d'entraîneurs. »

« Non, on ne m'a rien promis, confirme Freeman. Les Alouettes veulent gagner, être compétitifs. Je serai du mini-camp en Floride et j'espère, du camp d'entraînement. Ce qu'on m'offre, c'est une opportunité de me battre pour le poste de partant. Comme compétiteur, c'est tout ce que vous demandez. »

L'avocat du diable : Josh Freeman est-il la solution?

C'est peut-être en raison de son inactivité qu'on ne lui a pas fait de promesse. Son dernier match de football remonte à plus de deux ans, alors qu'il a amorcé le dernier match de la saison des Colts d'Indianapolis, le 3 janvier 2016. Plusieurs observateurs et partisans se demandent comment les Alouettes ont pu embaucher un quart "inactif".

« C'est normal: c'est comme ça que ça fonctionne dans le sport professionnel, admet Freeman. Les gens veulent savoir ce que vous avez fait. Même si je n'ai pas de statistiques à l'appui, je n'ai pas quitté le football. Je me suis entraîné, j'ai joué, j'ai participé à des séances d'entraînement. Je me suis gardé en grande forme. (...) À mon dernier départ dans la NFL, cela faisait près d'un an que je n'avais pas joué, mais nous avions gagné ce match. »

« Je prendrais l'autre approche en disant que parfois, prendre un peu de recul vous offre une nouvelle perspective, nuance Reed. Et il faut regarder son âge. On dit souvent que c'est à 30 ans que les quarts débloquent et que leurs meilleures années suivent. Josh a 30 ans. Il est en excellente forme. Il a livré deux excellentes séances d'entraînement devant notre personnel. Nous croyons qu'il peut offrir de très bonnes performances. »

« Quand je regarde ses matchs de la NFL, on remarque son bras extrêmement puissant. Mais plus que la puissance de son bras, c'est sa prise de décision qui impressionne. C'est cette prise de décision qui lui permet de lancer des passes aussi précises. Nous sommes confiant qu'ils s'acclimatera rapidement à la LCF en raison de cela. »

« Je pense qu'avec mes habiletés, j'aurai l'occasion de me familiariser rapidement avec le style de jeu pratiqué ici, avance Freeman. J'ai un bras puissant. Je me considère comme un gars intelligent. (...) Une fois que je serai à l'aise avec ces différences, je pense que ce sera un bel endroit pour m'épanouir. »

Freeman n'a jamais joué pour l'entraîneur-chef Mike Sherman, bien qu'il l'ait affronté une fois avec l'Université de l'État du Kansas et en quelques occasions dans la NFL. Il se rappelle toutefois d'une anecdote qui démontre tout le respect qu'il éprouve pour lui.

« Il m'avait écrit une lettre après le match que nous avions remporté contre lui, dans laquelle il me disait que j'étais un bon joueur, de continuer de travailler fort. (...) C'est rare qu'on voit ça. Ça ne m'est arrivé qu'une seule autre fois dans ma carrière universitaire. Je pense que ça en dit long sur son amour, sa passion du football, mais aussi sur le genre d'homme qu'il est. »

« Je sais qu'il est très respecté dans le football. J'ai bien hâte de jouer pour son équipe. »