MONTRÉAL - Des meneurs et meneuses de claques auditionnaient samedi pour faire partie de l'équipe de saison des Alouettes de Montréal et les candidats masculins étaient nombreux pour les postes convoités de « stunters », ces athlètes qui portent les meneuses de claques dans leurs acrobaties.

Depuis l'an dernier, l'équipe des Alouettes a ajouté une section de « stunt », les acrobaties impressionnantes que font les meneuses de claques, ce qui a attiré des garçons pour la première fois de l'histoire. Avant, l'équipe n'était constituée que de filles, qui effectuaient uniquement de la danse.

L'an dernier, sur 32 membres de l'équipe, on comptait 7 garçons qui étaient tous parmi les « stunters ».

Cette année, l'équipe aimerait recruter des hommes en danse, a indiqué Annie Larouche, directrice de l'équipe des meneuses de claques.

« On veut avoir vraiment tout le monde représenté dans les deux volets », a-t-elle confié en entrevue avant le début des auditions.

Mais l'objectif n'est pas de choisir des hommes à tout prix, précise-t-elle.

« Notre idée, c'est d'avoir le meilleur monde possible, le monde le plus talentueux. »

Samedi matin, plus de 150 personnes s'étaient inscrites aux auditions et plusieurs garçons étaient parmi les candidats. L'équipe devait choisir ses athlètes d'ici la fin de la journée.

Dans la première vague d'auditions, qui comptait une vingtaine de personnes, on dénombrait environ sept jeunes hommes.

En entrevue avant leur audition, plusieurs garçons reconnaissaient qu'il y avait encore beaucoup de préjugés sur leur sport. Selon eux, les gens qui les jugent ne connaissent tout simplement pas le « cheerleading ».

« J'adore mon sport, je trouve que c'est vraiment complet et la seule chose que j'ai à dire (à ces gens), c'est : "Viens l'essayer. Tu vas voir que finalement c'est moins girly que tu penses" », a témoigné Yan, âgé de 27 ans.

« Quand quelqu'un fait des commentaires, je leur dis : "Moi je fais du cheer avec 20 filles et toi, tu vas prendre ta douche avec 20 gars". On va voir la différence », a renchéri Maxime, âgé de 22 ans, avec un grand sourire.

Le sport est très demandant pour ces athlètes qui doivent concilier leurs études et leurs emplois avec les entraînements, les pratiques, en plus des performances qu'ils doivent offrir aux matchs des Alouettes.

L'une d'entre eux, Chloé, a même perdu son emploi à un moment de sa vie en raison de son horaire de cheerleading.

« Les relations amoureuses aussi prennent le bord », a ajouté Stéphanie.

Il faut donc être vraiment passionné pour pratiquer ce sport, a expliqué Léa, qui a 12 ans d'expérience et qui a fait partie de l'équipe l'an dernier.

« Ce n'est pas comme d'autres sports, les pratiques, c'est vraiment obligatoire que tout le monde soit là. Au hockey, tu peux juste remplacer quelqu'un, mais nous on a pas la chance d'avoir cette dynamique-là dans ce sport », a-t-elle soutenu.

Yan, qui travaille dans le domaine de la santé, doit parfois demander à des collègues de le remplacer lorsqu'il a des activités de cheerleading la fin de semaine. Et ses vacances, il les passe parfois à pratiquer son sport.

« Mon quota de quatre semaines par année passe pas mal pour le "cheer" », a-t-il conclu.