MONTRÉAL – À travers les nombreux changements en défense chez les Alouettes, le rapatriement d’Alan-Michael Cash n’a pas suscité de grandes réactions. Mais Cash est le dernier à s’en plaindre : il se plaît dans l’ombre comme lors de ses belles années à Montréal et il est surtout heureux d’avoir recouvré la santé.

 

Au premier regard, Cash ressemble à un athlète de 30 ans au sommet de sa forme. Il paraît même plus svelte et musclé qu’auparavant. Pourtant, il revient de loin et il aurait sans doute pu songer à la retraite, mais sa persévérance a empêché cette idée de s’incruster dans son esprit.

 

Dire que l’opération à un genou devait être relativement banale. Une intervention pour nettoyer son articulation avait été planifiée en janvier 2017.

 

« J’ai dû retourner à l’hôpital quelques jours plus tard parce que c’était trop souffrant. On a découvert que j’avais une infection. Le médecin a fait une opération pour nettoyer le tout, mais j’ai eu à revenir parce qu’il a provoqué une autre infection et il a fallu refaire le processus », a raconté Cash qui pouvait afficher son sympathique sourire au terme du jour II du camp d’entraînement des Alouettes.

 

« C’était vraiment terrible et plutôt fou comme histoire... », a admis le colosse de six pieds deux pouces et 275 livres.

 

Lorsqu’on considère que Cash préfère s’éloigner des réflecteurs et qu’il détourne la plupart des questions sur son rendement, on comprend mieux la portée de sa prochaine réponse.

 

« Ce fut vraiment une période éprouvante de ma vie. J’ai été à l’hôpital pendant 12 jours et j’ai dû ingérer des antibiotiques pendant une longue période de temps. C’était déprimant, mais je pouvais apercevoir une petite lumière au bout du tunnel », a témoigné celui qui a porté l’uniforme des Alouettes de 2012 à 2016.  

 

Les blessures ont déjà poussé des milliers de joueurs de football à la retraite. Cash aurait pu songer à cette éventualité.

 

Alan-Michael Cash« Non, parce que je savais que j’allais surmonter cette épreuve. C’est simple, j’aime ce sport, je ne voulais pas qu’une blessure à un genou provoque la fin de ma carrière. J’ai beaucoup travaillé pour rebâtir ma force et je suis revenu. Je savais que si je pouvais compléter ma remise en forme, je serais capable de retourner sur le terrain », a expliqué l’Américain aux aptitudes physiques idéales pour la LCF.

 

À ce moment, Cash appartenait aux Argonauts de Toronto et ce sont eux qui ont dû patienter pour sa guérison. Au final, il n’aura été en mesure que d’enfiler son équipement pour un petit match – contre Montréal par un beau hasard – en 2017.  

 

« C’est comme si la remise en forme ne voulait pas finir. Je n’étais pas rétabli à 100 % avec eux. J’ai été en mesure de m’entraîner davantage à un certain point et je commençais à devenir plus fort », a expliqué Cash qui a perdu environ 25 livres dans le cadre de cette mésaventure.

 

Une fois que Toronto a libéré Cash, les Alouettes n’ont pas hésité longtemps à lui faire miroiter un retour là où il s’est forgé une enviable réputation auprès de ses pairs. Après tout, le cœur de la ligne défensive des Alouettes ne s’était jamais remis de son départ.

 

Si les Argos ont gagné au change avec Montréal sur les dossiers de S.J. Green et Bear Woods, peut-être que les Alouettes pourront se reprendre dans le cas de Cash qui assure pouvoir retrouver son niveau de 2015 et 2016.

 

« Je peux définitivement le faire. Mais je suis avant tout un joueur d’équipe. Je vais faire ce qu’on me demande que ce soit de m’occuper de deux gars au centre de la ligne ou d’autre chose. Gagner, c’est tout ce qui compte pour moi », a indiqué le coéquipier fort apprécié.

 

Ceux qui ont suivi les Alouettes avec beaucoup d’intérêt ont remarqué que Cash devait composer avec un rôle ingrat. Son mandat était avant tout d’embêter deux joueurs au centre de la ligne offensive adverse pour laisser ses coéquipiers s’imposer autour de lui. Malgré tout, il excellait contre la course et il trouvait le moyen de récolter quelques sacs sans oublier deux interceptions en 2015.

 

Cette fois, il revient dans un tout nouveau système défensif, celui chapeauté par Rich Stubler. Il ne voulait pas le dire aussi directement pour ne pas écorcher personne, mais c’est comme si on venait de lui enlever la laisse qui le menottait.

 

« Je l’aime beaucoup, ce système te laisse jouer, te laisse être le joueur que tu es. Tout est à propos de la pénétration et d’accomplir des jeux. C’est tout », a ciblé Cash avec un immense sourire qui voulait tout dire.

 

La philosophie défensive sera donc différente, du moins pour la ligne défensive.  

 

« Oh oui, il te laisse appliquer de la pression sur le quart-arrière à tous les jeux. Dans le temps, je ne pouvais pas faire ça, j’aime vraiment ça », a conclu Cash qui espère faire des ravages auprès de Jamaal Westerman, John Bowman et des autres joueurs qui se tailleront une place sur la ligne défensive.

Westerman sera un joueur clé