MONTRÉAL – Dans une organisation sportive professionnelle, ça vaut de l’or de pouvoir miser sur des ressources comme Byron Archambault et Brian Harelimana. Chacun à leur façon, ils ont relevé avec brio la commande plus imposante qui a atterri sur leurs épaules. 

Peu de temps avant le déclenchement du camp d’entraînement, Archambault a été parachuté dans le rôle de coordonnateur des unités spéciales. Cet ajout colossal de dernière minute venait compléter son mandat déjà chargé d’entraîneur des secondeurs et directeur du dépistage national. 

Puisqu’Archambault n’avait jamais dirigé les unités spéciales dans la LCF et que son expérience était limitée dans le circuit canadien, quelques observateurs ont craint un rendement décevant. 

Pourtant, les unités spéciales cartonnent depuis le début de la saison. Bien sûr, il y a eu la performance électrisante de Chandler Worthy sur les retours de botté, mais on doit aussi souligner le rafraîchissant retour de la discipline parmi ce groupe. 

Byron Archambault« Il fallait qu’on travaille fort et ensemble. C’est un peu cliché, beaucoup de personnes le disent, mais il s’agit de le faire pour vrai. Ça permet une attention aux détails et un accent sur la discipline. Au premier match, on n’a écopé d’aucune punition sur les unités spéciales. Ça m’a plus excité qu’un touché ou un botté bloqué. C’est rare que tu vois ça et ça veut dire que les gars ont adhéré à notre approche et qu’ils sont soucieux des détails. Maintenant, il reste à construire sur cette performance pour que ce soit récurrent pour notre équipe », a expliqué Archambault après avoir retiré son chapeau et son sifflet au terme de l’entraînement. 

Les résultats de plusieurs joueurs viennent démontrer son influence positive. À commencer par Worthy qui n’a pas maltraité les Roughriders de la Saskatchewan que grâce à son talent et sa vitesse. 

« On l’aime beaucoup comme joueur, mais on apprécie aussi grandement tout le travail qu’il investit dans sa préparation. Parfois, on ne remarque pas ça et les onze autres joueurs ont bien accompli leur travail à ses côtés », a indiqué l’ancien des Carabins. 

Par conséquent, Archambault et les entraîneurs des Alouettes se retrouvent avec un beau problème. Mario Alford, qui détenait ce rôle avant de se blesser, a repris l’entraînement mardi. Mais les premiers signes laissent croire que les dirigeants ne changeront pas la recette gagnante. 

« On ne dévoilera pas toutes nos cartes immédiatement. Mais c’est évident qu’il a exposé des arguments d’envergure, il a démontré ce qu’il pouvait accomplir dans le feu de l’action », a répondu Archambault qui se réjouit de la compétition qui existe maintenant à ce poste qui a été trop souvent été une faiblesse pour les Alouettes. 

Harelimana s'est déjà forgé un nom

Mais le véritable impact d’Archambault se mesure encore plus avec l’émergence de Brian Harelimana. Repêché en quatrième ronde (33e choix) en 2020, Harelimana n’a pas été mentionné régulièrement comme un candidat éventuel à un poste de secondeur partant dans la LCF. 

Pourtant, Harelimana a été fumant à son premier départ en remplacement de nul autre que Chris Ackie. 

« C’est un joueur extrêmement brillant, c’est l’équivalent d’avoir un coordonnateur défensif sur le terrain. Aux Carabins, il faisait la même chose. Il est capable d’annoncer les jeux, faire les ajustements, revenir avec une rétroaction sur le banc et te peindre un portrait exact de ce qui se passe sur le terrain », a vanté Archambault qui a été son entraîneur chez les Bleus.  

« Oui, on a des tablettes et on peut voir certaines choses, mais il est capable de tout t’expliquer de A à Z. Il est une présence rassurante sur le terrain, il peut calmer les jeunes », a même ajouté Archambault en parlant d’un athlète qui faisait ses premiers pas comme partant. 

Au fil des ans, Archambault a réalisé à quel point Harelimana avait une capacité fascinante à lire le jeu. 

« Le football se déroule un peu lentement pour lui. Il est donc capable de s’ajuster pendant la séquence selon ce qui survient. Il n’est pas perdu sur le terrain comme une poule pas de tête. Ce sont des choses qui lui permettent de réussir de belles performances comme celle-ci », a souligné l’ancien secondeur. 

Sa prestation de deux sacs – en plus de frôler une interception – était impressionnante. 

« Il a sa place sur ce terrain, au niveau de la LCF, et il l’a démontré dans ce match. En tant que son ancien entraîneur, je suis extrêmement fier de lui. Il a été à la hauteur et ça met son nom sur la map à travers la LCF », a jugé Archambault. 

« Quand un joueur comme Ackie tombe, on ne voit pas une grosse chute dans le rendement. En fait, s’il y en a une pour être plus précis », a-t-il enchaîné.

Dans une certaine mesure, on présume qu’il a surpris quelques spécialistes par la qualité de son jeu dès son premier départ. 

« Non, je n’étais pas surpris du tout, a cependant confié Jones. Je l’aime depuis le début, il était très actif dans les entraînements la saison dernière et on pouvait voir son potentiel. Il est simplement un joueur très intelligent, il voit très bien ce qui se passe sur le terrain. Il connaît le football ! Certains joueurs parviennent à s’en sortir avec les qualités athlétiques. Brian est un bon athlète aussi, mais il est en mesure de lire le jeu et ça aide beaucoup dans le système défensif de Barron Miles. » 

Archambault est très heureux pour son élève qui a eu l’intelligence d’apprendre les nuances entre les positions de secondeur du côté court et secondeur du côté large. 

Quand on demande à Archambault s’il se reconnaît un peu en Harelimana, dans le sens qu’il évoluait aussi comme secondeur et que les deux possèdent de bonnes « têtes » de football, il s’empresse de répondre ceci. 

« Il bouge mieux que moi et il a une meilleure tête de football. Il est beaucoup plus intelligent que je l’étais sur le terrain. Pour les similitudes, je ne sais pas, il est meilleur que moi, point », a-t-il conclu, humblement, en souriant.