MONTRÉAL – Même si Jacques Chapdelaine a ramené l’ordre dans le nid des Alouettes, ce ne fut pas suffisant pour mener la formation montréalaise à deux gains consécutifs et l’accès aux éliminatoires devient encore plus improbable.

Grâce à une écrasante deuxième demie, les Eskimos d’Edmonton (8-7) l’ont aisément emporté au compte de 40-20 au Stade Percival-Molson et ils ont eu le dessus lors de leurs six confrontations les plus récentes contre Montréal.

Le scénario s’est donc répété après le triomphe encourageant contre les Argos. Plus tôt cette saison, les Alouettes avaient brillé face au Rouge et Noir et aux Roughriders avant de s’effondrer lors de chacune des parties suivantes.

« Malheureusement, c’est du déjà-vu… », a commenté Bears Woods sur un ton résigné. 

« C’est juste décevant, la même vieille histoire qui se répète. On domine quelqu’un et on se fait lessiver le match suivant. Ce n’est pas amusant, pas amusant du tout », a ajouté Duron Carter avec frustration.

Par conséquent, les Alouettes (4-10) ont raté l’occasion de se rapprocher à deux petits points des Tiger-Cats de Hamilton (6-8) et du deuxième rang de la section Est. Ce n’est pas tout, les Oiseaux auront à croiser le fer avec les dangereux – et pratiquement invincibles – Stampeders à Calgary dès samedi.

« Il y a un côté espoir et un côté mathématique (au portrait des éliminatoires). Du côté espoir, on y croit toujours, mais ça commence à nous rattraper mathématiquement. Il ne faut pas regarder les chiffres, ça minerait notre espoir », a reconnu l’entraîneur.

C’est donc dire que les Alouettes ne sont pas parvenus à savourer la victoire lors de deux matchs d’affilée depuis août 2015.

La troupe de Chapdelaine s’est avouée vaincue puisqu’elle a peiné à décoller en attaque en plus de subir les salves de la puissante offensive des Eskimos. En collaboration avec leur quart-arrière Mike Reilly, les nombreux excellents receveurs des Eskimos ont dominé la confrontation sans oublier la contribution du porteur de ballon John White (145 verges et deux touchés).

Reilly a réussi un 12e match de plus de 300 verges aériennes et il a franchi l’imposant plateau des 5000 verges cette saison.

Les Alouettes reviennent sur terre

« On peut analyser les choses de plusieurs façons, mais comme j’ai dit aux joueurs, j’ai failli à la tâche de les préparer de la bonne façon que ce soit psychologiquement ou physiquement. En fin de compte, la responsabilité revient à l’entraîneur-chef », a déterminé Chapdelaine.

Rakeem Cato, le vis-à-vis de Reilly, n’a pas aussi bien paru que la semaine dernière. Il faut dire que le duel était nettement plus imposant que face aux Argonauts de Toronto. 

« C’est beaucoup de pression sur un jeune homme de 24 ans comme Cato. S’il ne produit pas assez, ce n’est pas comme si je pouvais me tourner vers un vétéran pour le remplacer pendant un match. Ça n’aurait pas été correct de le sortir de cette partie », a exprimé le spécialiste de l’attaque.

Tirant de l’arrière 16-11 à la demie, les Alouettes étaient encore dans le coup. Cependant, Cato a été victime d’une interception très coûteuse sur la première poussée offensive du troisième quart à la suite d’une confusion de sa part sur l’ajustement à choisir par Kenny Stafford.

« Notre exécution n’était tout simplement pas à la hauteur. On avait encore une chance après la demie, mais l’interception était totalement de ma faute. J’ai mal lu ce qui est arrivé », a admis Cato.

Les Eskimos ont profité de l’occasion pour ajouter sept points dans le temps de le dire et ils ont contrôlé le reste de la rencontre à leur guise enfilant 21 points de suite au troisième quart pour mener 37-11. Durant ce quart, les Alouettes ont été limités à huit minuscules jeux offensifs.

Samuel Giguère a redonné un peu de vie à son club en captant une passe de touché de 26 verges tôt au quatrième quart sauf que la pente à remonter était beaucoup trop abrupte.

« On n’a pas pu trouver notre rythme comme la semaine dernière. Nos séquences se limitaient toujours à deux jeux et on dégage. On se retrouve en déficit et on doit lancer le ballon si bien que ça déséquilibre la situation, ils savent qu’on doit lancer le ballon », a déploré Stafford. 

Mike Reilly fidèle à lui-même

Brandon Rutley a inscrit le premier touché des Alouettes. Quand il a franchi la ligne des buts au deuxième quart, les siens menaient 8-3, mais les Eskimos n’ont même pas eu besoin de trois minutes pour répliquer avec un touché.

Anthony Fera a ajouté un placement et il en a manqué un. Fera s’est également blessé, mais il est revenu dans la partie sans trop tarder. Martin Bédard, le spécialiste des longues remises, a vécu une situation similaire. Kyle Graves et Jeff Perrett ont assumé la relève pendant leur absence.

Le joueur de ligne défensive DeQuin Evans a disputé son premier match avec les Alouettes. Il n’a pas trop fait sentir sa présence outre une punition d’indiscipline.

En 2016, les Alouettes se retrouvent avec un piètre dossier de 2-6 à domicile et ils auront une seule autre occasion – le 30 octobre -  de se faire pardonner devant leurs partisans. En effet, trois des quatre derniers matchs auront lieu sur les terrains adverses.

S’il veut demeurer aux commandes des Alouettes, Chapdelaine devra terminer la saison sur une meilleure note que cette prestation. De plus, le congédiement de Marc Trestman – comme coordonnateur offensif des Ravens de Baltimore – ne constitue probablement pas une bonne nouvelle pour lui si Trestman souhaite revenir à Montréal.

Woods récupère l'échappé de Bowman
Rutley donne les devants aux Alouettes
Superbe attrapé d'Adarius Bowman
Cato repère Giguère