MONTRÉAL – Il aurait été audacieux de prédire cet énoncé, mais les Alouettes de Montréal constituent la plus belle surprise à mi-chemin dans la Ligue canadienne de football. Plus que jamais, l’équipe peut croire en ses chances de renverser n’importe quel adversaire.

Forts d’un dossier de cinq victoires et quatre revers, les Alouettes se retrouvent en excellente position pour accéder aux éliminatoires pour la première fois depuis 2014. Si le cliché sportif affirme que « ça se joue sur le terrain », l’influence positive du nouvel entraîneur-chef Khari Jones demeure le facteur déterminant de ce retour en force.

S’il se dit satisfait des prestations actuelles de sa troupe, il planche sur les améliorations à déployer semaine après semaine face aux rivaux des deux sections du circuit canadien.

« Continuer d’être compétitifs, trouver des manières de gagner et surtout poursuivre notre croissance comme équipe. On a fait beaucoup de progrès, mais on a encore bien des choses à accomplir. Je veux qu’on grandisse et que ça rapporte en fin de la saison », a expliqué Jones par rapport à ses attentes pour la deuxième portion du calendrier.

Est-ce par excès d’humilité ou par franchise, mais Jones prétend que les Oiseaux peuvent encore cheminer sur différents aspects.

« Oh, il y en a plusieurs. La chose la plus importante serait de connaître de meilleurs départs autant offensivement que défensivement. On s’était creusés un trou de 16-0 au dernier match. Au moins, c’était bien de voir que personne n’a paniqué. Sinon, ce serait de colmater quelques petites brèches. Je pense qu’on a donné bien trop de verges par la passe et on aimerait réduire ça. On souhaiterait aussi recommencer à provoquer des revirements », a identifié l’ancien quart-arrière.

Le coordonnateur défensif Bob Slowik reconnaît que son unité doit réduire les verges aériennes concédées. À vrai dire, il assume une grande partie de la responsabilité.

« Je continue d’apprendre les particularités du football canadien. À mes yeux, on doit encore s’améliorer à certains chapitres comme d’exercer une pression constante sur le quart adverse et de ne pas allouer de jeux explosifs. Les gars ont vraiment travaillé très fort, c’est à moi de leur fournir de meilleures conditions pour s’illustrer davantage », a plaidé Slowik qui demeure prudent dans son recours au blitz. 

Chris Matthews : une bonne prise des Alouettes

Toutefois, au bilan, ce qui frappe, c’est que les Alouettes parviennent désormais à remporter des matchs. Peu importe la manière, ça demeure ce qui différencie les bonnes et les moins bonnes organisations sportives. Dans le cas des Alouettes, c’est un pas de géant par rapport aux années précédentes.

« On a tiré de l’arrière 16-0 et je n’ai senti aucune panique. Quand on s’est emparé de l’avance au dernier quart, ils ont riposté, mais ça n’a pas ébranlé personne. Voilà ce qu’on souhaite. Les gars ont surmonté de l’adversité durant les matchs. L’idée serait de ne pas avoir à composer avec autant d’adversité et qu’on connaisse de meilleurs départs tout en conservant un niveau élevé pendant tout le match », a réagi Jones qui entrevoit une suite emballante si ça se produit.

L’idée serait évidemment d’entamer la deuxième moitié en disposant, vendredi soir, des Lions de la Colombie-Britannique. 

« Je me suis assuré d’indiquer aux joueurs qu’on a une fiche de 0-2 après nos deux premières semaines de repos », a insisté l’entraîneur pour éviter que ça ne se reproduise.

Afin de hausser les probabilités des siens, Jones a dévoilé que les entraîneurs allaient tenter de nouvelles approches pour favoriser un rendement plus convaincant de Vernon Adams fils en début de rencontre. Bref, la proactivité des entraîneurs se veut rassurante. Et comme Jones le dit lui-même, s’il devait choisir entre un lent départ et une fin dominante, il aurait choisi la deuxième option comme ce fut le cas contre Toronto et Calgary. 

Terminé la friture pour Stanback

 

Lentement, mais sûrement, le talentueux porteur de ballon William Stanback développe des habitudes de vie dignes d’un vrai professionnel.

 

Celui qui détient les atouts pour accéder à la NFL a eu l’honnêteté d’admettre qu’il a dû changer son alimentation récemment.  

 

« Je dois m’assurer que mon corps soit ma priorité, bien m’alimenter. Je sentais que je ne mangeais pas assez bien auparavant et que ça prolongeait quelques blessures », a avoué Stanback, mardi.

 

Pourtant, à 25 ans, on aurait pu croire que cet apprentissage avait déjà été assimilé. On présume que son talent lui avait permis de se gâter plus souvent que ses coéquipiers et adversaires. Cette fois, il a dû se rendre à l’évidence.

 

« J’ai commencé à préparer mes repas. J’essaie de ne pas manger de friture et de ne pas dépenser de l’argent à tout le temps manger au restaurant. J’ai aussi arrêté de manger du steak tout le temps comme je le faisais. Les McDonald’s et les Wendys, je dois écarter ça », a lancé Stanback avec le sourire d’un enfant qui avait de la misère à résister à la tentation.

 

L’autre bonne nouvelle pour les Alouettes, c’est que Stanback semble définitivement remis de sa dernière blessure. À l’entraînement, il était bien plus explosif que lors de son retour graduel contre les Argonauts. Il ressemblait à l'athlète qui a terrorisé plusieurs défenses en 2019. Ça, c’est la mauvaise nouvelle pour les autres équipes de la LCF en vue de la deuxième moitié de saison.