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RÉSULTATS

Perdre Trevor Harris ferait mal aux Alouettes de Montréal

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MONTRÉAL – Un nombre effarant de 17 quarts-arrières ont entamé au moins un match pour les Alouettes, en huit saisons, depuis le départ à la retraite d'Anthony Calvillo. Ainsi, est-ce que la formation montréalaise pourrait se permettre de perdre les services de Trevor Harris?

Si Harris, malgré ses 36 ans, devait s'entendre avec une autre équipe, les Alouettes devraient repartir à la case zéro, ou presque. 

Quelques signes nous laissent déduire que le directeur général Danny Maciocia ne tardera pas à régler ce dossier. Sans pouvoir aspirer à devenir le prochain Calvillo, qui a amassé près de 80 000 verges aériennes (ce n'est pas une erreur), Harris voudrait mener les Alouettes à la coupe Grey comme le numéro 13 l'a fait. 

« Dix-sept, c'est incroyable. Ça démontre encore quelle carrière exceptionnelle il a connu. Je ne serai pas le prochain Calvillo. Mais Scott Milanovich, l'un de mes mentors, m'a dit quand j'ai perdu le match ultime à 32 ans, que Calvillo avait gagné sa deuxième coupe Grey à 35 ou 36 ans (37 ans en fait). Il faut viser le plus haut que l'on peut », a réagi Harris. 

Le vétéran quart-arrière avait retrouvé sa vivacité d'esprit, lundi, lors du bilan des joueurs. La veille, son visage était atterré après la défaite des siens en demi-finale de l'Est. 

« En attaque, on avait les éléments nécessaires pour l'emporter. Je suis devenu très proche de plusieurs gars et tu réalises que tu ne joueras pas plus avec le même groupe. C'est émotif parce que je les avais visualisés en train de boire dans la coupe Grey. On sacrifie notre corps pour jouer et ça vient te frapper mentalement quand ça s'arrête », a expliqué Harris. 

Sans la crampe au cerveau de la défense sur le troisième touché des Argonauts, les deux équipes auraient cumulé 27 points. En analysant de plus près la performance offensive des siens, Harris s'arracher plutôt les cheveux de la tête en pensant à la fin de la première demie. 

En déficit 24-10, les Alouettes ont atteint la ligne de 10 des Argos, mais Harris a été victime de deux sacs consécutifs si bien que Montréal a dû se contenter d'un placement avant de retraiter au vestiaire. 

« Quand je réfléchis au match, cette fin de séquence me fâche sérieusement. C'était bien d'avoir des points avant la demie, mais ce n'était pas assez bon. Je suis tanné de simplement bien faire, je veux qu'on excelle », a confié Harris qui n'a pas blâmé la ligne offensive. 

Son autre grande déception a été vécue en fin de match quand les vainqueurs ont écoulé les quatre dernières minutes. Harris était persuadé d'obtenir le ballon une autre fois. 

« Ça me brisait le cœur. J'avais commencé à dire sur les lignes de côté qu'on allait reprendre le ballon, qu'on allait marquer un touché, qu'on ferait un converti de deux points et qu'on irait en finale. Je sais que Danny a un petit côté audacieux alors je lui avais demandé de réfléchir à son jeu pour le converti de deux points. J'avais cette vision qu'on y arriverait », a précisé le quart. 

Harris convient qu'il a connu des hauts et des bas pendant les premières semaines du calendrier, mais il considère qu'il a joué comme un quart-arrière du top-3 de la LCF par la suite. Ça s'explique notamment par la cohésion développée avec Calvillo qui a hérité du rôle de coordonnateur offensif après le congédiement de Khari Jones. 

« Au fil de la saison, on a bâti une belle communication et un lien de confiance. On l'a vu dans le dernier droit de la saison avec notre façon d'avancer sur le terrain », a-t-il dit. 

Harris a surmonté tout un défi cette saison. Embauché comme police d'assurance derrière Vernon Adams fils, il a sauvé l'année des Alouettes. 

« Durant la dernière saison morte, quelques équipes m'ont contacté et elles m'ont ensuite rappelé pour me dire qu'elles ne pouvaient pas m'offrir de contrat car elles ne croyaient pas que leur partant pourrait mentalement gérer le fait que je sois le réserviste », a dévoilé Harris.  

« Le fait que Danny ait voulu instaurer un climat de compétition, ça en dit long. Comme athlète, tu veux jouer pour une personne comme lui parce que le sport professionnel est basé sur la compétition. Si tu en as peur, tu es mieux de retourner à la maison », a-t-il enchaîné. 

« J'adorerais revenir avec les Alouettes. La dernière saison morte ressemblait à la chaise musicale et j'ai été le quart-arrière qui s'est retrouvé sans chaise. J'avais donc une motivation supplémentaire pour prouver que je suis dans le top-3 de la LCF et que je peux soulever la coupe Grey », a précisé l'Américain. 

Possible de garder Stanback et Fletcher?

Outre Harris, on sait que le receveur Eugene Lewis en était aussi à sa dernière année de contrat. C'est la même chose pour le porteur de ballon Walter Fletcher qui a exposé une magnifique éclosion. Mais les Alouettes devront déterminer s'ils peuvent se payer les services de Fletcher, qui obtiendra une importante hausse salariale, et William Stanback qui est sous contrat pour 2023. 

« Je ne suis pas certain avec le plafond salarial alors que plusieurs joueurs importants seront autonomes. Mais je suis persuadé que Stanback et moi pouvons coexister, on l'a prouvé en fin de saison », a commenté Fletcher.  

« Stanback m'a parlé après le match pour me dire qu'il allait tout faire en son pouvoir pour que je demeure ici. C'était merveilleux à entendre parce qu'il est une très bonne personne », a confié Fletcher. 

Stanback semble donc prêt à partager le boulot avec Fletcher. 

« Je le dis, Fletcher est une bête, il est tellement bon. Il faudrait qu'on parvienne à régler le tout pour que ça fasse du sens pour tout le monde. Je veux le meilleur pour lui et, à la fin, il devra prendre une décision car c'est une business », a commenté Stanback. 

Le porteur de ballon serait heureux de revoir Fletcher dans les parages puisqu'il apprécie redonner à son tour. 

« Tyrell Sutton a été merveilleux avec moi. Il traversait ses adversaires et c'était le style que je voulais déployer. Maintenant, je peux partager ce que Suttton et Jeremiah Johnson m'ont enseigné. Je suis content de pouvoir redonner et j'en retire de la fierté », a conclu Stanback. 

Puisque les Alouettes ont rapidement tiré de l'arrière 21-3, Fletcher n'a pas été visé une seule fois par la passe et il a dû se contenter de trois courses.