MONTRÉAL – Le DJ a résumé à merveille la partie et la saison des Alouettes quand il a lancé les paroles : « I’m only happy when it rains, I’m only happy when it’s complicated » du groupe Garbage. Sans que ce soit parfait, la formation montréalaise l’a emporté pour conserver une possibilité de disputer un match éliminatoire à domicile.

Une leçon de danse après un faux pas

La troupe de Khari Jones a obtenu une victoire de 28-14 devant 12 605 spectateurs qui ont bravé les conditions automnales. C’est survenu aux dépens d’un adversaire qui avait choisi de reposer neuf partants de haut niveau dont le quart-arrière Zach Collaros qui avait cédé sa place à l’inexpérimenté Sean McGuire. 

Alors qu’on croyait que les Oiseaux ne laisseraient aucune chance aux visiteurs, ils ont plutôt cafouillé d’entrée de jeu pour se compliquer la vie. Adarius Pickett a échappé le ballon sur le botté d’envoi pour l’offrir en cadeau aux Bombers (11-2) qui ont inscrit six points quelques secondes plus tard. 

« Je ne me soucie pas de leur formation, je trouve qu’on a disputé un match plutôt solide dans la plupart des aspects. Outre le premier jeu, j’ai aimé nos unités spéciales et on a évité les punitions sur les retours, ce qui est bien », a souligné Jones. 

Mais on le disait, les Alouettes (7-6) n’aiment pas avoir la vie facile. Ils ont attendu ce déficit et que la pluie soit plus intense pour rebondir grâce à un jeu défensif déterminant, une interception de Najee Murray provoquée par une pression imposée par Patrick Levels. 

Interception en défense, touché spectaculaire de Lewis!

Deux jeux plus tard, Trevor Harris (18 en 25 pour 144 verges et 3 passes de touché) a repéré Eugene Lewis qui a réussi un autre attrapé spectaculaire pour son huitième touché aérien de la saison. Il s'est empressé d'aller remettre le ballon à son meilleur ami d'enfance qui s'était déplacé à Montréal pour la partie. 

L’excellent receveur ne voulait pas s’arrêter là, il a ajouté un autre majeur au deuxième quart sur un jeu qui a prouvé sa chimie grandissante avec Harris. Du même coup, Lewis a rejoint son coéquipier, Jake Wieneke, au sommet de la LCF. 

« Les occasions étaient présentes (pour cibler Lewis). Sur l’une des passes, c’est un ajustement durant le jeu. C’est encourageant de voir que nos receveurs peuvent le faire quand je peux prolonger le jeu avec mes jambes », a expliqué Harris. 

Lewis demeure au deuxième rang du circuit pour les verges (964) et il s’approche dangereusement du plateau des 1000 verges en vue du dernier match de la saison régulière, vendredi prochain, alors que le Rouge et Noir d’Ottawa sera à Montréal. 

Encore Lewis, encore tout juste à l'intérieur!

Ce duel pourrait permettre aux Alouettes de grimper au deuxième échelon de la section Est, le critère nécessaire pour présenter la demi-finale à Montréal. Il faudrait toutefois gagner ce match et assister à une défaite des Tiger-Cats de Hamilton contre les Roughriders de la Saskatchewan. 

« On y pense assurément, on veut jouer ici. On aime notre foule et c’est ici qu’on veut jouer. On jouera pour gagner et on joue avant (Hamilton) de toute manière. On verra ce qui se passera. La chose la plus importante demeure de jouer un match solide comme on vient de le faire », a expliqué l’entraîneur qui n'entend pas reposer plusieurs joueurs. 

« On va le faire intelligemment selon comment la semaine ira et quels joueurs sont amochés », a précisé Jones

« J’adore nos partisans et jouer dans le nid. Mais je vais jouer n’importe où que ce soit dans la rue ou sous la pluie. Mais nos fans méritent ça, on veut tout faire en notre pouvoir pour que ça se produise », a ajouté Lewis à ce sujet.  

Jones prétend ne pas avoir reçu de message, subtil ou non, de la haute direction, à savoir qu'un match à Montréal a une énorme valeur financière. 

« Non, mais je le sais, on n’a pas besoin de me le dire. J’avais dit que ça ne me dérangerait pas de jouer dans un stade adverse, mais pour être bien clair, je veux jouer à la maison. J’aime l’ambiance et j’aimerais que le stade soit plein », a précisé Jones. 

On verra la suite, mais si l’on se fie à la première séquence offensive des Alouettes au dernier quart, ils seront menaçants pour bien des opposants. Ils ont d’abord orchestré un superbe jeu truqué du bras de Lewis qui a repéré Quan Bray qui s’est illustré à son tour pour capter le ballon. Sans tarder, Harris a rejoint, avec précision, Reggie White fils pour le touché. 

Cette poussée a mis fin à la séquence de cinq matchs des Blue Bombers sans accorder de point au dernier quart. 

White trouve la zone de but d'un seul pied

Mais on doit revenir à notre prémisse. Les Alouettes ont ensuite alloué un touché rapide aux Bombers pour que l’écart soit réduit à 24-14. Et vous savez quoi ? Les représentants montréalais ont encore riposté notamment avec trois interceptions d’Ahmad Thomas, Chris Ackie et Greg Reid contre McGuire. Ajoutons que le retourneur de Winnipeg, Shaquille Cooper, a cafouillé avec le ballon trois fois !  

En terminant, la ligne offensive doit retrouver tout son aplomb. L’ajout d’un deuxième bloqueur américain, Nick Callender, n’a pas été suffisamment convaincant. Cela dit, le centre Sean Jamieson devrait renouer avec l’action la semaine prochaine.  

« On a eu des ratés et on a alloué un peu plus de sacs ou de pression que je le souhaite, mais la ligne a tenu le coup dans l’ensemble. Je suis plutôt content contre Winnipeg qui demeure un bon front défensif malgré les absences », a évalué Jones. 

Néanmoins, les Alouettes savourent cette victoire contre Winnipeg qui avait eu le dessus, la semaine dernière, 31 à 21. 

Équipe B ou pas, les Alouettes ont livré la marchandise