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RÉSULTATS

Danny Maciocia a songé à quitter les Alouettes de Montréal

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MONTRÉAL – On le comprendrait à moins, mais Danny Maciocia admet avoir songé à quitter le nid des Alouettes, lors d'un moment de frustration provoqué par cet autre chapitre surréaliste affectant l'organisation montréalaise. 

« Je l'ai considéré à un moment donné, mais il faut vraiment faire attention quand tu te trouves dans un tel état. Je me suis posé la question pendant peut-être 30 secondes, pendant que je ressentais de la frustration », a expliqué Maciocia qui se claquait un voyage de recrutement alors qu'il voyait le château de cartes s'effondrer autour de lui. 

Car oui, pour la deuxième fois depuis 2019, les Alouettes se retrouvent sous tutelle de la Ligue canadienne de football dans le but de vendre l'équipe à de nouveaux propriétaires. 

Ça faisait déjà quelques mois que la succession de Sid Spiegel (qui détenait 75% du club) et Gary Stern (actionnaire à 25%) tentaient d'attirer des investisseurs locaux ou de vendre l'équipe. L'option de la vente devenait la plus logique, mais le processus s'est étiré et la LCF a repris les droits de l'équipe afin d'accélérer le tout. 

Comme rien ne se fait facilement dans la LCF, cette phase d'incertitude est survenue dans la période cruciale menant à l'ouverture du marché des joueurs autonomes. Maciocia se retrouvait donc avec les mains liées pendant que ses homologues se lançaient dans les dépenses. 

« Ça fait plusieurs semaines (que ça durait). À un moment donné, j'ai reçu un courriel disant que je ne pouvais plus dépenser de sous alors c'est là que la frustration et d'autres questions me sont passées par la tête », a commenté, mercredi, le directeur général. 

Heureusement, Maciocia savait que cette contrainte mènerait au transfert du club à LCF. 

« Je devais être patient, mais, chaque jour, c'est sûr que ça devenait un petit peu plus lourd », a-t-il admis. 

Comme bien des partisans, Maciocia s'est demandé plusieurs fois pourquoi ce processus ne s'est pas conclu plus vite. Il n'a plus le temps d'y songer, mais il comprend le désarroi ressenti par ceux qui ont les Alouettes à cœur. 

« Je pouvais seulement imaginer ce que nos partisans vivaient pendant cette période-là. J'ai grandi dans cette organisation, j'y ai fait du bénévolat en 1996 et 1997. Quand je regarde tous les joueurs qui proviennent du Québec, qui obtiennent des bourses aux États-Unis ou qui gagnent leur vie grâce au football, je suis plus que convaincu qu'il y a une place pour une équipe de la LCF à Montréal », a-t-il commenté.  

« Ça m'a donné le jus pour continuer de me battre avec les employés de tous les départements. Il y a de bonnes nouvelles qui s'en viennent puis on a été en mesure de sauver quelques meubles (des joueurs) du côté football », a poursuivi le DG. 

Cette tangente plus positive s'est amorcée mardi matin, à 9 h, quand Maciocia a reçu la confirmation que la LCF contrôlait la suite des choses, ce qui lui permettait de boucler des ententes avec quelques joueurs comme Walter Fletcher, Greg Ellingson et Jumal Rolle. 

« Je travaille déjà dans un monde particulier avec des agents et des joueurs. Avec la confirmation obtenue à 9h, je suis très fier des gens en haut qui ont travaillé comme vous ne pouvez même pas imaginer pour parapher tous ces contrats. C'était toute une expérience, ce qu'on a vécu mardi », a insisté Maciocia. 

Sans Lewis et Harris, une équipe de cols bleus 

Dans un monde idéal, les Alouettes auraient retenu ou du moins tenté de retenir les services du quart-arrière Trevor Harris et du receveur Eugene Lewis. Par contre, rien n'assure que Maciocia aurait accepté de verser 500 000$ à Harris et plus de 300 000$ à Lewis. 

Le DG sonnait particulièrement déçu pour le dossier de Harris. 

« C'est extrêmement frustrant car on n'a pas senti qu'on a eu une chance, voilà la partie qui est frustrante. On n'avait juste pas les ressources », a réagi Maciocia. 

Aussi dommage que ça peut l'être de perdre Lewis, un joueur extraordinaire, l'équipe pourra aisément se payer deux bons receveurs pour ce salaire. 

Par conséquent, Maciocia a dû ajuster le tir. 

« On aura probablement une équipe bâtie autour de cols bleus. Et, quand tu vas au combat avec de tels joueurs, tu ne sais pas à quoi ça va ressembler, mais tu sais que ce sera intéressant », a-t-il convenu. 

Des cols bleus, au football professionnel, ce sont des joueurs qui n'ont pas - ou plus - un statut de vedette ainsi que des joueurs qui doivent confondre les sceptiques. À commencer par le quart-arrière Cody Fajardo qui devient la solution de remplacement.

« Cody va arriver avec des choses à prouver, notre entraîneur-chef (Jason Maas) aussi tout comme Rolle qui a été libéré et Ellingson qui n'a pas reçu de nouveau contrat. Ça vaut également pour notre organisation. On va attacher notre ceinture et foncer vers les autres », a exposé Maciocia avec ce qui deviendra assurément le discours de motivation au camp d'entraînement. 

Fajardo, 30 ans, a éprouvé des ennuis en 2022 étant même relégué à un poste de réserviste en fin de saison. Son bilan médical serait toutefois rassurant alors qu'il a joué en dépit de blessures la saison dernière. 

Au final, ça reste que les Alouettes doivent procéder à une refonte imposante alors que ce n'était pas le plan. 

« On n'était qu'à un touché d'accéder au match de la Coupe Grey, c'est la réalité. Voilà ce qui me revient sans cesse en tête. Mais je suis excité de notre équipe, j'ai hâte de les voir jouer », a cerné Maciocia qui magasine pour d'autres receveurs, demis défensifs et une quatrième option au poste de quart-arrière. 

Le DG avait donc ce message à soumettre aux partisans. 

« Si on obtient le bon support, et je suis convaincu que ce sera le cas, notre équipe ne va pas décevoir. On va tout donner sur le terrain chaque semaine », a-t-il conclu.