Il n’y a pas mille façons de l’analyser : c’est une bien mauvaise nouvelle que l'on a apprise mercredi après-midi, alors que les Alouettes de Montréal n'ont eu d'autre choix que de mettre fin à leur association avec le quart-arrière Johnny Manziel.

Comme l'indiquait le communiqué envoyé par la haute direction de l'équipe, Manziel a enfreint une des conditions figurant à son entente lui permettant d'être admissible à évoluer dans la LCF. Cette entente était confidentielle, de sorte qu’on n’en connaît pas les tenants et aboutissants.

Ce bris de condition était-il lié à des problèmes de consommation, ou à son comportement hors terrain de manière générale? Il y a encore un flou à ce sujet, mais chose certaine, la tournure des événements est déplorable pour toutes les parties impliquées.

Avant tout, on retiendra de ce fiasco que les Alouettes avaient payé aux Tiger-Cats de Hamilton un prix astronomique pour finalement ne pas obtenir grand-chose du quart, qui était arrivé dans le giron de l’équipe en juillet 2018.

Pour obtenir les services de Manziel et des joueurs de ligne offensive Tony Washington et Landon Rice, Kavis Reed avait cédé des choix de premier tour aux repêchages de 2020 et 2021, le receveur Chris Williams, ainsi que l’ailier défensif Jamaal Westerman. C’était déjà beaucoup à la base; ça le devient encore plus maintenant qu’on sait que Manziel ne disputera pas la deuxième année de son contrat.

Selon les informations que j’ai obtenues, les Alouettes avaient été mis au courant depuis un bon moment du fait que Manziel avait contrevenu à son entente. L’équipe aurait bien sûr aimé trouver un compromis avec la ligue et l’Association des joueurs pour que l’Américain de 26 ans puisse faire amende honorable et jouer, mais ce mystérieux bris d’entente était semble-t-il trop important pour qu’on puisse faire marche arrière. C’était une situation irrémédiable.

À mon sens, cet épisode nous indique que Johnny Football n’est simplement pas enclin à s’aider. Il n’est pas prêt à remettre sa vie sur les rails, à se dévouer à son sport sans concession, à être un professionnel, avec tout ce que ça implique.

C’est un œil au beurre noir non seulement pour l’organisation des Alouettes, mais aussi pour Manziel lui-même. Je ne vois pas en quoi ce dénouement pourrait l’aider à démontrer son sérieux aux équipes des autres circuits.

Il restait une année au contrat de Manziel dans la Ligue canadienne de football. Il aurait eu beau jeu de prouver qu’il a finalement les idées à la bonne place, et ainsi faire taire les éternels sceptiques à son endroit. Ce qu’il a fait mercredi ne sert pas sa cause; il offre plutôt du matériel supplémentaire à ses détracteurs.

* propos recueillis par le RDS.ca

Les Alouettes doivent libérer Manziel
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