MONTRÉAL – Les Alouettes de Montréal et leurs partisans auraient souhaité que Johnny Manziel puisse faire de la magie dès sa première saison avec l’équipe. S’il est parvenu à réussir quelques tours ici et là, l’Américain se dit totalement investi en vue de la saison prochaine pour propulser son jeu à un autre niveau.

Comme il l’avait révélé à notre collègue Didier Orméjuste, samedi, durant le dernier match de la saison contre les Tiger-Cats de Hamilton, Manziel a été agréablement surpris par la Ligue canadienne de football.

« Je ne savais pas trop à quoi m’attendre quand je suis arrivé, mais la LCF a excédé mes attentes en ce qui concerne le talent et la qualité de l’organisation. C’est aussi vrai pour les gars qui sont dans ce vestiaire.

« Ce fut une bonne expérience d’apprentissage, ça ne s’est pas passé exactement comme je l’aurais souhaité pour ce qui est des victoires et du rendement sur le terrain, mais je me sens plus confortable à chacun de mes départs. Je comprends mieux les nuances de la LCF, les différences dans les couvertures et les tracés. J’ai bien l’intention d’être capable de tout déchiffrer ça bientôt », a exposé Manziel dans le cadre du bilan des joueurs.

En attendant celui des dirigeants, qui aura lieu jeudi selon toute vraisemblance puisqu'un contingent dirigé par le président Patrick Boivin sera à Toronto pour déposer une offre en vue d'une présentation de la coupe Grey à Montréal en 2020 (une première depuis 2008), Manziel s’est fait demander s’il envisageait la possibilité de jouer ici pendant quelques années.

« Je suis heureux ici présentement. Je repensais à ça et le football a probablement été à propos de l’argent pour moi à un certain point de ma vie. Mais je suis confortable ici dans un bon groupe de coéquipiers et dans une belle ville comme Montréal. Est-ce que le feeling serait le même dans une autre ligue ou une autre équipe ? Je ne sais pas. Je suis content de l’occasion que j’obtiens ici », a-t-il répondu.

Avant de se voir dérouler le tapis rouge par les Alouettes, Manziel n’avait pas foulé un terrain professionnel pour un match régulier depuis décembre 2015. Au lieu de se battre pour hériter d’une audition, il sait enfin à quoi s’attendre.

« J’ai enfin un plan, un endroit où je vais revenir. Je possède un contrat pour la prochaine saison, ça ne m’est pas arrivé depuis assez longtemps. Je suis all in avec cette équipe, je suis all in pour revenir l’année prochaine. Je suis déjà affamé de me replonger dans du matériel relié au football. On doit améliorer des choses et j’ai l’impression que je peux progresser dans différents aspects », a noté Manziel qui aurait pu chercher une manière de s’extirper de ce contrat pour tenter l’aventure de l’Alliance of American Football.

Invité à procéder à son bilan personnel, Manziel a été réaliste.

« Je suis plus content, mais je ne dirais pas que je suis fier de moi. Je suis heureux de pouvoir jouer de nouveau et je continue d’essayer de progresser. […] J’ai essayé de signer une entente plus tôt dans la LCF, mais ça n’a pas fonctionné pour certaines choses hors de mon contrôle. Considérant la courte saison que je viens de connaître avec la transaction, j’ai essayé de m’ajuster de mon mieux et je trouve que ça s’est assez bien passé », a exposé le numéro 2.

Manziel ne voulait pas trop s’emballer avec performances. D’abord, il a eu besoin d’attendre à son septième départ pour savourer sa première victoire. Ensuite, il ne se sent pas encore comme un poisson dans l’eau dans cet univers différent. Il constate tout de même un grand progrès depuis sa première sortie précipitée (quatre interceptions) contre Hamilton.

« C’est vraiment que je me sens plus confortable. Je remarque une grande différence dans mon exécution par rapport aux jeux que j’ai pu exécuter des milliers de fois et ceux qui sont nouveaux. Je suis devenu plus à l’aise en m’habituant à ces jeux au fil de la saison. Ça m’a permis de mieux me sentir et je me suis senti plus confortable avec l’ensemble du cahier de jeux. Pendant un certain temps, je devais plus me concentrer sur une certaine partie des jeux. Éventuellement, j’étais plus confortable et le jeu ralentissait à mes yeux. Je pouvais enfin m’amuser, effectuer mes lectures et jouer librement. Dans mes premiers départs contre Hamilton et Ottawa, je n’avais pas cette latitude », a admis Manziel.

Plusieurs observateurs considèrent que l’arsenal de Manziel cadre à merveille avec le jeu canadien. Il a bien l’intention d’atteindre cette prévision.

« Je peux voir ça, mais il faut arriver au point de jouer librement, rapidement et de manière intelligente. Ça n’arrive pas toujours quand tu es un peu confus ou que tu ne vois pas précisément ce qui se passe sur le terrain. C’est une ligue différente dont je ne connaissais pas les nuances. Ça m’a pris du temps pour bien voir le déroulement du jeu et j’ai appris de mes erreurs contre Hamilton et Ottawa. Oui, il y a eu des épreuves à travers ça, mais je sens vraiment que je serai meilleur pour la suite des choses », a-t-il souligné.

Manziel a complété son premier chapitre avec les Alouettes avec 106 passes complétées sur 165 (64%) pour 1290 verges, cinq passes de touché et sept interceptions. En disposant d’un camp d’entraînement avec les Oiseaux, il prévoit un rendement « bien meilleur ». Il faudra voir s’il passera de la parole aux actes puisqu’il ne s’était pas encore engagé aussi fermement envers Montréal.

« Je ne savais pas à quoi m’attendre au départ. J’avais plus l’impression que les gens venaient dans cette ville à 18 ans pour faire la fête et boire un verre. Mais c’est une ville magnifique et j’ai hâte de revenir. J’ai la chance de jouer dans une belle ville comme Montréal et je n’échangerais pas ça contre rien au monde », a conclu Manziel qui a plus souvent qu’autrement l’habitude de bien peser ses mots dernièrement.