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Kristian Matte émotif, des changements à prévoir chez les Alouettes

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TORONTO – La tête basse, le cœur lourd, les joueurs des Alouettes de Montréal quittaient le terrain après la défaite à Toronto. Le colosse Kristian Matte s'est alors arrêté pour se laisser consoler d'un long câlin par son beau-père.

 

Quand on a demandé à Matte s'il acceptait de nous en dire davantage sur cette scène touchante, ses yeux ont été envahis par les larmes.

 

« Il est venu voir le match avec un ami. C'est un partisan de football depuis avant que je sois avec les Alouettes. Il me supporte énormément. Ouais, c'était un moment spécial… », a-t-il accepté de nous raconter avec émotion.

 

Matte avait le cœur qui chavirait pour plus d'une raison. Parmi celles-ci, ça lui faisait mal de savoir que ce groupe, qui avait « quelque chose de spécial », sera en partie démantelé.

 

« Les joueurs, quand ils prennent leur retraite, ils disent toujours que tu te rappelles de tes coéquipiers. Notre vestiaire était très proche. On s'amusait en jouant au football et c'est spécial quand ça arrive », a noté le sympathique gaillard.  

 

« Oui, après avoir commencé 2-6, ça prend de bons ingrédients pour remonter cette pente. Je fais mon positif ici, mais on n'a jamais lâché, on croyait en nous », a déclaré Matte qui a pu s'éloigner de la déception quelques secondes.

 

Quand notre équipe gagne la coupe Grey à notre saison recrue, on ne peut que penser que ce scénario euphorisant se reproduira une fois et même plusieurs fois.

 

Mais non, Matte n'a jamais eu la chance de revivre le match ultime depuis la conquête de 2010. À 37 ans, le vétéran joueur de ligne offensive possède une autre année à son contrat et il faudra voir si l'organisation retiendra ses services.

 

« Il faut aller chercher la bague. Je suis sous contrat, mais ce n'est pas toujours entre nos mains. Je trouve que je joue encore du très bon football. Le plan n'est pas concrétisé, mais je veux encore jouer », a répondu Matte sans laisser planer de doutes sur ses intentions.

 

Par contre, c'était la dernière année du contrat du receveur Eugene Lewis, un autre gros morceau – même très gros - des Alouettes. Sans surprise, la question monétaire sera liée à son sort.  

 

« J'aime Montréal et si quelqu'un doit me demander si mon cœur est à Montréal, il ne me connaît pas bien. Je sais que je suis joueur autonome, mais je n'y pense pas pour le moment. Pour l'instant, je veux seulement apprécier les derniers moments avec les joueurs de cette édition », a exposé le spectaculaire athlète dont la LCF devrait maximiser ses prouesses au plan marketing.

 

Lewis n'a pas caché que bien des joueurs ont essuyé des larmes avec ce revers.

 

« Ouais, on a vécu beaucoup d'émotions surtout qu'on réalise que la composition de l'équipe change chaque année. Mais j'irais au combat avec eux n'importe quand », a-t-il noté.

 

Si, à 29 ans, Lewis ne peut plus vraiment rêver à la NFL, son jeune coéquipier Tyson Philpot (22 ans) mérite d'y croire.

 

« Je serais surpris s'il est encore dans la LCF dans quelques années. Il est bon à ce point. S'il demeure dans la LCF, il va écraser ses adversaires. Au camp, il avait tout un élan. Il n'a pas commencé comme partant, mais il a saisi l'occasion ensuite », a encensé Lewis qui se range dans le camp du jumeau Philpot des Alouettes à savoir lequel est le meilleur.

 

Évidemment, ces dossiers seront gérés par Danny Maciocia qui n'entend pas déroger de son plan de quitter les lignes de côté pour se consacrer à son rôle de directeur général la saison prochaine.

 

« Je dirais à 99,99% comme j'ai toujours dit. Je me sens mal pour les gars dans le vestiaire, les dirigeants et tous ceux qui ont travaillé tellement fort cette année. C'était loin d'être une situation facile, on a vécu des choses que je n'ai jamais vécues en 26 ans de carrière. Sur le plan professionnel et personnel, c'était tout un défi », a admis Maciocia qui a parlé à ses joueurs.

 

« Je leur ai dit que j'avais apprécié cette aventure avec eux. Je me suis senti privilégié d'être associé à eux. »

 

Pour la succession de Maciocia, le scénario qui a été évoqué le plus souvent est celui d'accorder le poste à Noel Thorpe, le coordonnateur défensif. Anthony Calvillo, qui possède peu d'expérience comme entraîneur, et André Bolduc peuvent aussi représenter des options à l'interne.  

 

À titre d'entraîneur par intérim, Maciocia laissait une grande latitude à ses coordonnateurs ce qui a plu à plusieurs dont Lewis.

 

Pourquoi ne pas terminer avec la sagesse démontrée par Trevor Harris qui a relancé l'équipe depuis qu'il a remplacé Vernon Adams fils comme partant.

 

« J'ai tenté de prédire mon avenir depuis 2018 quand j'étais à Ottawa. Je me disais que je ne quitterais jamais cette organisation. Pourtant, je me suis retrouvé à Edmonton et j'ai pensé la même chose là-bas. Finalement, je suis arrivé à Montréal l'an dernier et les Alouettes ont accordé un nouveau contrat à Vernon donc je croyais que les Alouettes seraient la dernière équipe avec laquelle je jouerais cette année. Pour être honnête, je ne me lance plus dans ce jeu, tu ne sais jamais », a-t-il conclu.