MONTRÉAL – Hénoc Muamba ne s’est peut-être pas empressé de signer l’offre des Alouettes, mais la bonne nouvelle, c’est qu’il a fini par accepter ce pacte de trois ans pour revenir avec la formation montréalaise.
 
Disposant de plusieurs options pour poursuivre sa carrière – incluant des contacts avec des équipes de la NFL – Muamba a bien pesé les pour et les contre. Au final, il a jugé que la meilleure décision était de revenir avec les Oiseaux.

« La plus grande raison, c’est que tout ça avait beaucoup de sens. Toutes les personnes à qui j’ai pu parler ont été très bien, les Alouettes ont été patients avec moi. J’ai aussi regardé les hommes qui composent cette équipe et ce sont des personnes que je respecte », a soutenu Muamba, un secondeur intérieur de 29 ans, qui a eu de bons mots pour les nouveaux entraîneurs montréalais.
 
Mais pourquoi a-t-il eu besoin de mûrir autant cette décision?
 
« Il y avait beaucoup d’options pour moi sur la table. J’ai voulu prendre la meilleure décision pour moi-même. J’ai aussi une petite fille de deux mois et je me suis marié il n’y a pas longtemps. J’ai des gens à consulter, je voulais vraiment bien y réfléchir. C’est une décision bien calculée », a assuré le sympathique colosse de 6 pieds et 230 livres.
 
Muamba s’est amusé à dire que ce n’est pas lui qui a eu le dernier mot pour cette décision familiale.  
 
« J’ai d’ailleurs consulté ma petite fille. C’est elle qui a voulu prendre cette grande décision », a lancé en riant l’auteur de 82 plaqués défensifs en 2017, le huitième plus haut total de la LCF.
 
Mais il ne faudrait pas oublier les déboires traversés par les Alouettes depuis trois saisons. Le camp montréalais n’a pas encore prouvé qu’il était sorti de l’auberge, mais Muamba entretient un bel espoir en ce sens.
 
« D’abord, c’est la réalité de la LCF. Il y a toujours de grands changements d’une année à l’autre et on l’a encore vu avec les Argonauts la saison dernière. Je suis optimiste », a-t-il noté.
 
Ce n’est pas tout, Muamba aurait pu conserver un goût de sa première – et courte – association avec les Alouettes. Après avoir signé un contrat de deux ans, il a été libéré après la saison 2015 durant laquelle il n’a joué que quatre matchs avec Montréal.
 
« La chose avec le football, c’est que, quand les dirigeants changent, tu peux revenir dans le même stade et le même uniforme, mais les choses sont différentes. J’ai vraiment vu ça quand je suis venu ici. Je n’ai pas uniquement remarqué des changements dans les installations. Ce sont des personnes qui aiment le football et les individus. C’est l’une de mes passions, en plus de jouer au football, je veux grandir comme personne et aider les autres à faire la même chose », a exposé Muamba qui a laissé déduire qu’il ne serait pas revenu auprès de l’ancien état-major.

Le directeur général, Kavis Reed, se concentrait sur le positif puisque cette acquisition n’est pas banale. Déjà bien accueillie par la plupart des partisans de l’équipe, elle vient s’ajouter à d’autres ajouts intéressants en défense comme Jamaal Westerman, Mitchell White et Tommie Campbell.
 

Muamba revient avec les Alouettes

« On a la conviction qu’on représente une meilleure équipe avec lui sur le terrain et dans notre communauté aussi. Ça faisait partie de nos objectifs. On veut du talent, du leadership et du caractère. En tant que dirigeants, on croit qu’on a un rôle important dans cette communauté et on veut s’assurer d’agir en conséquence. On veut bien faire les choses », a répété Reed qui a exprimé ses sympathies à la communauté de Humboldt au nom de la famille des Alouettes.
 
Quelque part, la décision de Muamba de choisir la relance élaborée par Reed et ses collègues est révélatrice.
 
« C’est très significatif pour nous, nous sommes très heureux qu’il ait choisi Montréal », a admis Reed avec une première partie de réponse en français. « On voulait qu’il sente notre intérêt envers lui. On souhaitait lui présenter notre vision et non lui vendre parce qu’on désirait qu’il embarque s’il se reconnaît dans ça. »
 
Le football n’est pas un exemple de stabilité du côté contractuel, mais l’engagement de trois ans demeure intéressant.  
 
« Hénoc représente de la stabilité et c’est l’élément qu’on recherche pour obtenir du succès sur une base régulière », a réagi Reed.
 
Depuis le début de sa carrière, Muamba a toujours trouvé un moyen de monnayer sa valeur et c’est tout à son mérite. Les Alouettes doivent cependant se garder une marge de manœuvre en particulier s’ils souhaitent ajouter un quart-arrière établi dans la LCF éventuellement.  
 
« Tous les gars sont sous-payés! Je voyais passer tous les chiffres dans les médias et je me disais ‘Ouf, c’est probablement trop élevé pour nos moyens’. Mais on croit fermement que ce contrat cadre bien avec ce qu’on pouvait payer même s’il méritait davantage », a conclu Reed à propos de celui qui arborera le numéro 1.
 
Notes sur la carrière de Muamba
 
Il a été le premier choix du repêchage de 2011 par Winnipeg
Il a appartenu aux Colts d’Indianapolis en 2014 et 2015
Il a tenté sa chance de nouveau dans la NFL avec les Cowboys de Dallas en 2016
Il totalise 267 plaqués défensifs et 74 sur les unités spéciales en 73 matchs dans la LCF
Il a réussi six sacs du quart, 4 interceptions et provoqué 11 échappés en plus d’inscrire un touché
Il a joué son football universitaire avec les X-Men de l’Université St-Francis Xavier

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