MONTRÉAL – Si Luc Brodeur-Jourdain, John Bowman et Stefan Logan parviennent à parler de leur avenir avec une certaine sérénité, Chip Cox continue d’être le mouton noir. Le vétéran des Alouettes de Montréal s’est emporté lorsque le sujet de la retraite a été soulevé.

 

La semaine dernière, au terme du dernier match à Montréal, Cox avait émis le souhait de poursuivre sa carrière en 2019. Lors du bilan des joueurs, il a été invité, de nouveau, à se prononcer sur son avenir et il n’a voulu laisser aucun doute.

 

« Regardez simplement les vidéos, regardez mes pourcentages, c’est évident que je peux encore jouer », a-t-il fait savoir.

 

« Personne n’a les pourcentages que je maintiens. Personne ne parlait de la retraite à Kobe Bryant ou à LeBron James à cet âge, donc arrêtez de m’en parler alors que je présente le même genre de statistiques, mais au football. »

 

« Laissez-moi tranquille avec ça. Je penserai à la retraite lorsque je jugerai que je sentirai que j’aurai vieilli et que je n’aurai plus d’aussi bons chiffres. Je ne parle pas uniquement des plaqués, mais aussi des couvertures serrées et le pourcentage de réussite lorsque le ballon est envoyé dans ma direction ou encore les plaqués ratés. Je ne vieillis pas. »

 

« J’ai sans doute raté six plaques cette saison. Nommez quelqu’un d’autre qui a fait la même chose », a poursuivi Cox dans une longue tirade alors qu’il a l’habitude de répondre aux journalistes avec un ou deux mots.

 

On savait que l’Américain affichait une grande confiance en ses moyens, pas de là à associer son nom à ceux de Bryant ou James. Cela dit, c’est vrai qu’il n’a pas connu une mauvaise saison, mais il n’a pas été aussi solide que par le passé et il a écopé de plusieurs punitions.

 

Nettement plus posé dans ses commentaires, Logan a confirmé qu’il poursuivrait sa carrière en 2019.

 

Bowman doit réfléchir à son avenir

 

Tout comme Cox, John Bowman est un homme entier, mais il s’exprime d’une manière bien différente. En fait, Bowman peine souvent à retenir ses larmes tellement il est émotif quant à son attachement au football.

 

Ce meneur respecté souhaite terminer sa carrière pendant qu’il joue encore du bon football. Il ne veut surtout pas être poussé vers la sortie en raison de sa médiocrité. La réflexion est donc bien entamée quant à la suite des choses et la dernière partie à Hamilton a suscité bien des émotions.  

 

« À ce stade-ci de ma carrière, chaque match est un grand moment de célébrer et quand la partie est terminée, je pense toujours aux gens qui m’ont aidé à me rendre ici. Parfois, ça me rend émotif, mais je n'ai pas pleuré, j'ai pu tout garder en dedans cette année! », a-t-il lancé en souriant.

«J'ai déjà abordé le sujet avec Bob (Wetenhall, le propriétaire) et Kavis (Reed, le directeur général) pour leur dire comment je me sens. Ils m'ont dit de prendre mon temps, car pour l'instant, toute ma concentration est mise sur la nouvelle convention collective, afin de mettre les choses en place pour les gars qui seront ici dans l'avenir. Ils le seront le plus rapidement possible. Maintenant, ce sera à eux de décider s'ils partagent ma décision avec vous », a poursuivi Bowman.

L’ailier défensif a aussi pris quelques secondes pour parler du congédiement de Marc Trestman, un entraîneur qu’il respecte au plus haut point.

« Je l'aime beaucoup, il m'a aidé à gagner deux coupes Grey et à devenir l'homme que je suis aujourd'hui. J'ai été surpris. Il a mené cette équipe qui n'était pas supposé gagner un match jusqu'à la conquête de la coupe Grey après une saison de 9-9, c'est un accomplissement énorme. Mais c'est le football, et une chose que j'ai apprise de 'Trest', c'est que le football n'aime personne. Vous pouvez l'aimer tant que vous voulez, mais le football ne vous doit rien. Rien n'est garanti. Je suis certain qu'il va rebondir. Il a trois coupes Grey en sept ans: c'est une fiche éloquente », a témoigné Bowman qui se promet d’aller boire une limonade avec Trestman.

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