Nik Lewis n’a pas mâché ses mots après la victoire des Alouettes aux dépens des Argonauts de Toronto. Ses coéquipiers ont été plus tempérés dans leurs propos, mais personne dans le vestiaire montréalais ne se réjouissait de la performance offerte.

« On a joué de manière merdique ! », a lancé tout simplement Lewis.

« On n’a vraiment pas assez bien joué. Oui, on a subi des blessures dans le match, mais on doit mieux faire que ça. J’ai senti qu’on était satisfait de notre avance alors qu’on aurait dû exiger davantage. Créer une culture gagnante, c’est d’être capable de bien faire chaque semaine et on n’est pas rendu à ce point », a-t-il enchaîné.

Selon l’entraîneur Jacques Chapdelaine, c’est un signe positif que ses joueurs ne soient pas satisfaits de ce triomphe. À ses yeux, ça dénote le réalisme de sa troupe.

« C’est drôle, on vient de gagner, mais on utilise des mots comme malgré. La beauté de ça, c’est que les mots qui ressortent démontrent qu’on est réalistes par rapport à ce qu’on peut accomplir. On revient d’une semaine sans match et on a su jouer avec beaucoup d’intensité, mais on a échappé quelques opportunités », a exprimé l’entraîneur.

La situation aurait pu être différente si l’attaque montréalaise avait capitalisé plus souvent à proximité de la zone de buts torontoise.

« Nos punitions dans la zone payante sont encore le reflet d’un grave manque de concentration. C’est quelque chose qui revient pratiquement match après match. Il faut corriger ça parce que les choses récurrentes finissent par te rattraper. Tu peux manquer un bloc, mais on doit éliminer les erreurs de concentration », a insisté Luc Brodeur-Jourdain.

En faisant le tour du vestiaire des Alouettes, on a pu réaliser que les joueurs compensaient leur insatisfaction par l’importance de ce résultat. Le quart-arrière Darian Durant a résumé ce constat.
 

Alouettes 21 - Argonauts 9

« C’est vraiment une énorme victoire pour notre équipe. Quand tu joues pour la première place ou qu’il y a un enjeu similaire, tu sais que le match sera difficile. Je suis fier de notre sortie, mais c’est dommage de ne pas avoir été en mesure de marquer un touché quand on s’est avancé jusqu’à leur ligne d’une verge. En deuxième demie, on n’a pas avancé avec le ballon comme on l’aurait souhaité, mais on a fini la soirée avec la victoire et c’était le plus important », a-t-il déclaré.

Soyons honnêtes, les Oiseaux auraient été dans le pétrin si Ricky Ray avait été aux commandes de l’attaque des visiteurs. Ses deux adjoints n’ont cumulé que 142 verges aériennes dans la partie.

« On dirait qu’ils avaient un quart-arrière un peu rouillé. Je trouve qu’on a effectué notre boulot défensivement, on les a privés de leur première option. On n’a pas récolté une tonne de sacs, mais on a appliqué beaucoup de pression. Je n’ai jamais senti que leurs quarts ont été confortables dans leur pochette protectrice », a commenté John Bowman avec franchise.

Il faut préciser que les blessures n’ont pas aidé la cause des Alouettes. La perte de Philippe Gagnon sur la ligne offensive a fait mal. Il est à souhaiter que son absence ne se prolonge pas.

« Je ne sais pas trop encore, il faudra attendre les examens. Ça n’a pas l’air trop sérieux, mais je n’aurais pas été à 100% ce qui aurait pu nuire à mes partenaires », a expliqué Gagnon.

« Mais je n’ai pas l’intention de rester sur la touche longtemps », s’est empressé d’ajouter celui qui a été touché près du genou gauche.

Au sujet des blessures, Tyree Hollins semble avoir évité le pire. Alex Pierchalzski pourrait devoir s'absenter un match alors que le cas de Keith Shologan sera évalué de nouveau.

Woods lance une flèche, Green veut se racheter

Bear Woods et S.J. Green sont parmi les grands compétiteurs qui ont évolué pour les Alouettes depuis leur renaissance en 1996. Les deux joueurs auraient adoré quitter Montréal avec une victoire pour leur retour au stade Percival-Molson.

La frustration était donc palpable chez eux.

« On n’a pas été en mesure de les empêcher de pénétrer dans notre zone de buts en première demie. De plus, on n’a pas trouvé le moyen de provoquer des revirements », a déploré Woods qui ne voulait pas blâmer publiquement les quarts-arrières de sa troupe.

« Je me concentre uniquement sur la défense et mon travail. Je sais juste que 21 points alloués, c’est trop », a-t-il lancé.

Quant à la soirée spéciale de retrouvailles, il a saisi l’occasion de lancer une flèche au directeur général Kavis Reed.

« Je dois absolument dire que le support des partisans a été merveilleux. Même en marchant dans les rues de Montréal, jeudi soir, les gens m’ont arrêté pour m’encourager. Ils m’ont tous exprimé leur mécontentement de la direction et j’ai apprécié ça. J’ai hâte de raconter à ma femme que les gens m’ont supporté et même durant la partie », a raconté le secondeur américain.

La défaite était encore plus difficile à digérer pour Green qui a été limité à quatre attrapés pour 32 verges.

« C’est clairement une défaite difficile à avaler, on aurait pu se forger une avance intéressante au sommet de la division.

« La bonne nouvelle, c’est qu’on les retrouve de nouveau la semaine prochaine et je pourrai me racheter », a conclu Green qui peinait à retenir sa frustration.
 

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