Bonne nouvelle dans le camp des Alouettes : l’optimisme qui entoure l’équipe depuis qu’elle a gagné ses deux derniers matchs a pour répercussion que même durant la semaine de congé, on parle d’elle dans les médias.

Qui l’eut cru? Malgré une fiche de 3-8, les journalistes continuent de vouloir parler des Als, et c’est en grande partie attribuable à l’affaire Antonio Pipkin. Évidemment, les gens sont plus enthousiastes depuis que ces deux victoires consécutives ont été acquises.

Il y a quelques semaines, on était loin de se douter que l’émergence de Pipkin créerait une « controverse positive » au sein de la formation montréalaise. On se demande si Kavis Reed a bien fait de payer le gros prix pour obtenir Johnny Manziel.

Mais je vais vous donner mon point de vue sur la question : lorsqu’on gagne, il n’y en a pas de controverse!

À mon sens, ce n’est pas compliqué. Il faut envoyer Pipkin dans la mêlée jusqu’à ce qu’il fasse douter l’organisation de ses capacités de mener les siens à la victoire. On a ici une combinaison gagnante qui ne doit pas être changée.

Ça paraît chez les joueurs, les entraîneurs et les partisans : il y a de l’engouement qu’on n’avait pas vu depuis belle lurette. Qui plus est, on est trop avancés dans le calendrier régulier pour tenter des expériences à la position de quart.

Les deux derniers matchs ont replacé les Alouettes dans le portait éliminatoire. C’est complètement fou, me direz-vous, mais c’est la réalité de la LCF!

Oui, l’équipe n’a que trois victoires au compteur, mais les Tiger-Cats de Hamilton, classés deuxièmes dans l’Est, n’ont que deux gains de plus. Avec sept rencontres à disputer, les Montréalais sont certainement encore dans le coup, mathématiquement.

Ce n’est pas le temps d’argumenter que l’état-major a beaucoup offert aux Ti-Cats pour obtenir Manziel. Faisons passer les succès avant toute chose, et jusqu’à preuve du contraire, la composition actuelle de l’équipe fait le boulot.

Il faut faire comprendre à Manziel qu’on s’attend à ce qu’il agisse en professionnel; qu’il se prépare comme s’il allait être le partant semaine après semaine, et qu’il soit prêt à sauter sur l’opportunité si ou quand elle se présentera à lui, que ce soit en raison d’une blessure ou d’une contre-performance.

Je regarde cependant ce que Pipkin a amené aux Alouettes depuis matchs et je vous pose la question : s’il connaît un départ moins spectaculaire, voudra-t-on vraiment sortir le crochet sur-le-champ à son endroit? Sachant qu’il a gagné du capital de sympathie au sein de ses coéquipiers, je serais très hésitant.

Lorsqu’on entend un leader comme Henoc Muamba clamer « Pipkin for President! » en entrevue à la radio anglophone, ça nous donne une excellente idée du respect que lui portent ses coéquipiers, tant à l’attaque qu’à la défense. Il est pleinement conscient de l’effet positif qu’a le jeune quart de 23 ans sur le moral des troupes.

Tout indique que l’attitude du jeune homme est au rendez-vous aussi. On a entendu plusieurs vétérans de l’équipe raconter que même s’ils se présentent tôt aux séances d’entraînement, ce n’est jamais aussi tôt que Pipkin, qui met les efforts dans la salle vidéo.

C’est rare qu’un personnel d’instructeurs arrive à berner son vestiaire. Les joueurs ne sont pas dupes : ils comprennent bien la dynamique et l’importance qu’ont certains éléments de l’équipe pour garder cette dynamique intacte. Présentement, il serait mal avisé de retirer Pipkin de l’équation. Il faut avoir le courage de ses convictions!

Ça s’est déjà vu en 2014

Il y a quatre ans, les Alouettes avaient vu l’entraîneur Tom Higgins, le quart-arrière Jonathan Crompton et une unité défensive étanche jeter les fondations vers un revirement de situation aussi remarquable qu’inattendu.

Rappelez-vous que ce club montrait un dossier d’une victoire et sept défaites à un certain point. À ses 10 matchs suivants, il avait complètement renversé la vapeur avec huit victoires et deux défaites, pour une fiche cumulative de 9-9.

Je regarde l’état actuel des choses et je me dis : pourquoi pas en 2018 aussi?

Sans partir en peur – car il y a énormément de travail à faire – je veux simplement noter que ça s’est déjà vu, il n’y a pas si longtemps que ça.

Ce sera une grosse commande, c’est évident. Il faudra souhaiter que les dés tombent au bon endroit pour les Oiseaux. Par exemple, il faudra espérer que les Argonauts de Toronto remportent leur duel contre Hamilton ce samedi, pour la simple et bonne raison que les Ti-Cats auraient trois victoires d’avance sur les Als s’ils devaient l’emporter.

Et sachant que Hamilton a remporté la première partie face aux Alouettes et l’avait fait par une marge de 39 points, ce sera très difficile d’aller leur chiper le bris d’égalité, en cas de fiche identique. Pour détenir ce fameux bris d’égalité, les Als devraient gagner par 40 points au Tim Hortons Stadium lors du dernier match de la saison. Disons que je n’aime pas trop leurs chances!

Oui, les Argos (3-7) auraient une victoire de plus au compteur, mais ils sont plus atteignables pour les Alouettes.

Il est impératif pour les hommes de Mike Sherman de surfer la vague et de remporter ses deux prochaines rencontres, à domicile contre les Lions de la Colombie-Britannique (3-6), puis au domicile des Blue Bombers de Winnipeg (5-6).

S’il y a une équipe de l’Ouest qui possède des chances d’être transférée du côté de l’Est en vue des matchs éliminatoires, ce sont bien les Bombers! D’où l’importance de leur mettre des bâtons dans les roues.

Ce sont des matchs qu’il ne faut pas échapper autant pour entretenir l’espoir que pour maintenir le pas par rapport au reste de la ligue.

La bonne nouvelle, c’est qu’il y a plus que jamais des raisons de croire que les Alouettes seront à la hauteur pour relever ce défi.

Vers un Super Bowl Saints-Chargers?

En terminant, je vous offre à l’occasion du coup d’envoi de la saison la NFL mes prédictions en vue des éliminatoires.

Un paquet de choses peuvent se produire pour faire dérailler le tout, mais puisqu’il faut se mouiller, voici ce que j’entrevois.

Équipes qualifiées par association :

Américaine Nationale
1. Patriots de la N.-Angleterre (12-4) 1. Saints de La N.-Orléans (13-3)
2. Chargers de Los Angeles (11-5)* 2. Packers de Green Bay (12-4)*
3. Steelers de Pittsburgh (11-5) 3. Rams de Los Angeles (12-4)
4. Jaguars de Jacksonville (10-6) 4. Eagles de Philadelphie (10-6)
5. Texans de Houston (9-7) 5. Vikings du Minnesota (11-5)
6. Ravens de Baltimore (9-7) 6. Falcons d'Atlanta (10-6)

* devancent les Steelers et les Rams en les ayant vaincus en saison régulière

Drew BreesMatchs d'équipes repêchées :

Ravens c. Steelers
Texans c. Jaguars
Falcons c. Rams
Vikings c. Eagles

Demi-finales d'association :

Jaguars c. Patriots
Steelers c. Chargers
Vikings c. Saints
Rams c. Packers

Finales d'association :

Chargers c. Patriots
Packers c. Saints

Super Bowl :

Chargers c. Saints