MONTRÉAL – La fin de l’entraînement des Alouettes de Montréal ressemblait à une scène digne d’une cour d’école. L’excitation régnait alors que toute l’équipe s’est rassemblée pour assister à une confrontation individuelle entre le receveur Eugene Lewis et le demi défensif Jermaine Robinson.
 
Avec un repas au restaurant à l’enjeu, Lewis devait capter une passe dans la zone des buts alors que Robinson devait l’en empêcher. Un arbitre aurait sans doute imposé une punition sur la séquence, mais Robinson a fini par remporter le duel ce qui a enflammé ses partenaires de la défense.

 « Ils se taquinaient depuis quelques jours donc on a décidé de régler le tout avec cet affrontement. Mais je pense qu’ils ont été surpris de découvrir que ce serait Kristian Matte (le centre de la ligne offensive) qui agirait comme quart-arrière. À ce moment, je me devais d’accorder un avantage à la défense même si Kristian a effectué une belle passe qui aurait pu être captée », a réagi l’entraîneur Mike Sherman avec amusement.
 
En l’espace de quelques secondes, cette séquence venait de résumer le vent de plaisir qui envahit les Alouettes (3-8) depuis qu’ils ont sorti la tête de l’eau. Il ne s’agit que de deux victoires consécutives, mais la formation montréalaise avance enfin dans la bonne direction.
 
« C’est clair que les victoires aident, mais l’ambiance était plutôt bonne depuis le début de l’année. C’est la constance déployée à l’entraînement à partir du camp d’entraînement qui finit par rapporter », a noté Sherman qui peut enfin éviter de modifier sa formation semaine après semaine.
 
« Ce que j’aime, c’est qu’on se crée de plus en plus une identité. On commence à avoir du plaisir pendant les pratiques, les gars sont là pour les bonnes raisons et le vestiaire est le fun. Si les gars continuent de jouer les uns pour les autres, ça va être bon pour le reste de l’année et on va continuer de gagner », a interprété l’arme polyvalente en attaque, Patrick Lavoie.
 
« C’est bon aussi parce que ça procure de l’énergie au groupe. La saison est longue et parfois, en moitié de saison, le corps peut être fatigué, ça vient revigorer un peu tout », a-t-il relevé.
 
Bilan de santé de Manziel, Stanback et Lavoie
 
La présence de Lavoie à l’entraînement constituait une autre bonne nouvelle. L’athlète de 30 ans avait raté les deux premières séances de la semaine (dimanche et lundi), mais il a obtenu des résultats encourageants d’un test d’imagerie par résonance magnétique auquel il s’est soumis.
 
« Il y avait une petite blessure au mollet et à la hanche qui me dérangeait un peu avant de partir (pour la semaine de répit). On pensait que ça progresserait passablement pendant la pause. Ç’a plutôt stagné donc on a voulu confirmer que ce n’était pas trop grave.
 
« Ce n’est pas réglé, mais je suis capable de m’entraîner. La douleur, je peux la gérer, ça ne me dérange pas trop. On voulait surtout avoir le bon diagnostic », a-t-il indiqué alors que personne souhaitait qu’il aggrave sa situation.  
 
« Il ne sera sans doute pas le plus à l’aise après un entraînement ou un match, mais c’est un athlète endurant et on est contents qu’il fasse partie de l’équipe parce qu’il contribue de plusieurs manières », a précisé Sherman.
 
S’il n’est pas trop amoché, Lavoie affrontera les Lions de la Colombie-Britannique, vendredi, dès 19h à RDS. Le porteur de ballon William Stanback, lui, sera assurément de retour à son poste alors que Tyrell Sutton poursuit sa remise en forme.
 
En ce qui concerne Johnny Manziel, il a raté un deuxième entraînement de suite en raison d’une gastro-entérite. Il est allé rencontrer un médecin, mardi, pour obtenir l’heure juste sur sa condition.
 
« S’il est encore malade mercredi, je devrai prendre une décision pour déterminer qui sera le réserviste (à Antonio Pipkin) », a admis Sherman dont la seule autre option est Matthew Shiltz.
 
La malchance semble s’abattre sur Manziel qui avait commencé à démontrer des signes intéressants avant de subir une commotion cérébrale et d’être frappé par ce virus.  
 
« Mais c’est un fighter, il va rebondir », a assuré Sherman.  
 
Dimanche, Manziel s’était entraîné en tant que quart-arrière numéro deux alors que Pipkin a mérité de conserver son rôle avec les partants avec un dossier de 2-1 depuis son entrée en scène.
 
La chance de quitter la cave de l'Est


Mine de rien, si les Alouettes parvenaient à l’emporter contre les Lions, ils se hisseraient hors de la cave du classement dans l’Est, une position trop souvent accaparée par le club montréalais depuis quelques années.
 
« Si on veut accéder aux éliminatoires et contrôler un peu notre destinée, il faut clairement l’emporter. Ce sera le cas pour les rencontres contre les équipes de l’Est également. Historiquement, on sait que les Lions n’ont jamais très bien joué à Montréal donc on doit sortir en force pour leur montrer qu’on est ici pour les bonnes raisons.
 
« Je ne dis pas qu’on va gagner nos sept derniers matchs, mais si on pouvait obtenir cinq victoires dont les matchs les plus importants, on se donnerait une chance », a analysé Lavoie.
 
L’influence de Pipkin pour relancer l’attaque a été un sujet abordé à maintes reprises. Son rendement se répercute jusque sur la défense qui ne passe plus la majorité du match sur le terrain.
 
« Ça aide vraiment beaucoup, c’est comme si on partageait les responsabilités pour gagner, je vois ça de cette manière. Ça fait également que le groupe se rapproche. L’équipe est confiante, la chimie s’est tellement développée dans les dernières semaines. On a vraiment effectué un grand bout de chemin », a souligné le demi de coin Tevaughn Campbell qui s’impose depuis son retour avec les Alouettes.