MONTRÉAL – En 2017, les Alouettes de Montréal ont vécu une panoplie de problèmes incluant une attaque anémique, une épidémie de blessures, une défense qui a perdu ses repères et un manque de ressources canadiennes de qualité.

Évidemment, les dirigeants multiplient les efforts pour éviter de revivre ce cauchemar. Si rien n’est encore certain du côté offensif, l’équipe a greffé des éléments intéressants en défense qui viennent, du même coup, dynamiser le talent national.

Les embauches de Jamaal Westerman et Henoc Muamba devraient particulièrement aider en ce sens. Ces deux piliers d’expérience procureront plus de marge de manœuvre au nouvel entraîneur Mike Sherman quant au ratio à respecter.

« On est extrêmement satisfaits, on devait travailler sur ce ratio et augmenter la qualité des joueurs canadiens. On va continuer de le faire via le repêchage », a admis le directeur général Kavis Reed.

Le déploiement de ce ratio deviendra l’un des sujets captivants pour le camp d’entraînement qui prendra son envol le 20 mai et qui a été déplacé à Montréal.  

« On a plusieurs possibilités, ça pourrait permettre de compenser pour des blessures. On n’a pas pu faire ça la saison dernière », a reconnu Reed qui s’était retrouvée avec une formation qui ne faisait pas le poids.

Tout de même, ça n’empêche pas que la plupart de la pression reposera encore sur la défense montréalaise. Homme de défis, Muamba est loin d’être préoccupé par ce contexte.

« Ça ne me dérange pas, je suis très excité par ce grand pas dans ma carrière. J’ai confiance en cette organisation. Je sais aussi ce dont je suis capable sur le terrain. J’ai toujours été confiant en mes moyens », a témoigné le secondeur dont le retour à Montréal a été confirmé, jeudi.

Inévitablement, le rendement de Muamba sera aussi comparé à celui de Kyries Hebert qu’il remplacera au cœur de la défense du nouveau coordonnateur défensif, Kahlil Carter. Hebert a récolté 110 plaqués en 2017, mais plusieurs observateurs croient qu’il en a amassé plusieurs par défaut étant donné que les outils étaient peu dominants autour de lui et que le système lui permettait de se promener presque partout.

Prudent, Muamba n’a pas voulu embarquer dans ce débat. 

« Je ne sais pas, ce sera votre travail », a-t-il répondu en riant.

Le leadership de Hebert a parfois été questionné car il pouvait donner l’impression de penser à ses statistiques avant tout. De son côté, Muamba veut s’assurer de ne pas négliger cet aspect.

« J’ai beaucoup grandi (dans les dernières années) sur le terrain et avec ma famille. J’aime dire aux jeunes qu’il ne faut jamais arrêter d’apprendre que ce soit pour le leadership ou les aspects tactiques », a exprimé l’athlète de 29 ans qui a hâte de renouer avec John Bowman et d’évoluer avec Jamaal Westerman.

Un camp printanier axé sur les quarts-arrières

En début de semaine prochaine, les Alouettes tiendront leur camp printanier, le premier de l’ère Mike Sherman, à Vero Beach en Floride.

Nul doute, les dirigeants des Oiseaux espèrent trouver d’autres réponses à leurs questionnements grâce à ces évaluations du 16 au 18 avril.

Tous les joueurs seront épiés, mais personne ne peut nier que les regards seront avant tout tournés vers la cohorte de quarts-arrières. Les doutes persistent à propos de Josh Freeman, Matthew Shiltz, Antonio Pipkin, Justin Holman et compagnie.

« Ce sera une belle occasion pour évaluer nos quarts, on va s’assurer de les regarder attentivement et longuement pour déterminer la situation dans laquelle on se retrouve », a confirmé Reed.

Sinon, les discussions concerneront les recrues qui visent un rôle avec les Alouettes. Reed considère que ces nouveaux arrivants seront principalement affectés à des tâches de soutien en 2018. Le DG a également précisé que les Alouettes ont déterminé que c’était préférable d’éliminer l’étape du camp des recrues qui précédait le camp d’entraînement officiel.

Ce camp d’entraînement débutera donc le 20 mai. Et pour ceux qui s’inquiétaient de la nouvelle qui a refait surface cette semaine au sujet de Sherman qui s’implique aussi dans un autre projet de football, Reed a voulu se faire rassurant.

« On savait que c’était le cas depuis longtemps et on le voit comme une occasion. Il pourra diriger et essayer des choses qu’on souhaite faire avec les Alouettes. Il n’y a pas d’interférence », a soutenu Reed sans pouvoir effacer tous les doutes à ce sujet.

En terminant, Reed a expliqué que l’organisation était toujours en contact avec Chip Cox et Nik Lewis. Ces deux vétérans réfléchissent encore à leur avenir et l’option de la retraite n’a pas été écartée.

« J'ai confiance en Mike Sherman »