MONTRÉAL – À une semaine d’entamer les éliminatoires, les Alouettes peuvent encore espérer que la demi-finale de l’Est soit présentée sur la colline montréalaise. Mais les Roughriders de la Saskatchewan ne leur feront aucun cadeau en reposant plusieurs partants.

 

Pour se retrouver dans le camp des hôtes le 28 novembre, il faudra d’abord que les Alouettes aient le dessus sur le Rouge et Noir d’Ottawa, vendredi soir, au Stade Percival-Molson. Le hic, c’est que ce scénario exige ensuite une défaite ou un match nul, samedi après-midi, des Tiger-Cats de Hamilton contre les Roughriders de la Saskatchewan. Un match nul des Alouettes et une défaite de Hamilton serait aussi suffisant.

 

Assurés du deuxième rang dans l’Ouest, les Riders ont confirmé, mardi, qu’ils ont l’intention d’accorder un répit à leur quart-arrière Cody Fajardo, au porteur de ballon William Powell, au receveur Duke Williams et au centre Dan Clark.

 

Ça prendrait donc un petit miracle pour que Montréal évite un détour à Hamilton la semaine prochaine, mais les Alouettes conservent un petit espoir.

 

« Si le choix me revenait, il n’y aucun doute que je voudrais jouer à domicile devant nos partisans et profiter de tous les avantages que ça procure. On aimerait vraiment beaucoup ça et je l’ai dit aux joueurs », a mentionné l’entraîneur-chef Khari Jones après un entraînement allégé auquel la neige et le froid se sont invités. 

 

« Peu importe les joueurs qui seront sur le terrain (pour les Riders), ils seront là pour jouer. Que ce soit leurs joueurs B ou non, ils peuvent être très bons. On essaie de ne pas soucier ce qui se passe avec les autres clubs », a-t-il ajouté.

 

Patrick Levels, le grand meneur de l’unité défensive, convient qu’il se prépare mentalement pour ce rendez-vous à Hamilton.

 

« Je m’attends toujours au pire. Mais les surprises peuvent arriver aussi avec les remplaçants qui voudront prouver leur valeur », a-t-il lancé.

 

Ce que Levels admet aussi, c’est que de finir au troisième rang démontrerait que les Alouettes ont présenté un rendement inférieur aux attentes.  

 

« Assurément. On a échappé bien des matchs, on ne devrait même pas parler du rang présentement. Mais c’est le contexte actuel et on doit composer avec cette réalité », a jugé Levels qui croit toujours que les Alouettes forment la meilleure équipe de l’Est.

 

Sans Washington et Lewis
 

Mais personne ne joue à l’autruche chez les Alouettes et encore moins loin des caméras. Ce n’est pas pour rien que les Oiseaux ont entamé leur semaine d’entraînement sans le bloqueur à gauche Tony Washington et le receveur Eugene Lewis.

 

« Il y a de bonnes chances qu’il ne participe au match de vendredi (contre Ottawa). Il doit composer avec plusieurs sources de douleur. Si on peut lui accorder ce repos, on le fera », a indiqué Jones en voulant dire que Nick Callender devra être à la hauteur durant les pratiques. Notons au passage que le centre Sean Jamieson devrait reprendre son poste vendredi. 

 

« Eugene est un peu amoché aussi. Il y a des possibilités qu’il puisse jouer. On verra comment il se sent mercredi, mais on veut assurer qu’il soit en santé pour la suite des choses », a précisé l’entraîneur.

 

Le fameux sujet de reposer des joueurs provoque des réactions depuis des lunes dans le milieu sportif. Chose certaine, ne comptez pas sur Levels pour s’absenter.

 

« Je ne suis pas à 100% physiquement, mais ce n’est pas le temps de se reposer. Oui, on se mesure à Ottawa (2-11), mais j’aborde chaque match avec la même mentalité. Si on était au premier rang, je voudrais tout autant jouer. On dispute peu de matchs dans une carrière et je fonce toujours à fond sur le terrain. Pour moi, ce n’est pas une option de jouer ou non. Si l’entraîneur décide que je ne joue pas, je ne vais pas m’obstiner avec lui. Cela dit, des gars ont d’autres enjeux. Si ça pouvait me blesser pour les éliminatoires, ce serait la décision intelligente de sauter mon tour », a témoigné Levels qui était vêtu d’un chandail des Stars de Dallas en tant que fier Texan.

 

Ces dossiers, parfois délicats, reposent entre les mains de Jones. L’entraîneur-chef assure tout de même qu’il parvient à ne pas déjà penser au match suivant, celui contre les Tiger-Cats.

 

« Il y a un enjeu donc ça rend le tout facile. Ensuite, on profitera d’une longue semaine de préparation et on les connaît bien. »

 

Cette période de huit jours sans match devrait faire le plus grand bien aux Alouettes. Après tout, le camp montréalais est la seule équipe à ne pas avoir bénéficié d’une semaine de congé depuis la sixième semaine (10-11 septembre) du calendrier.

 

« En 2019, on avait aussi été l’équipe dans cette situation donc je savais à quoi m’attendre. On a essayé d’aider les joueurs dans ce sens. Oui, des gars ont besoin de temps parfois. On regarde donc le portrait, mais on joue pour gagner », a conclu Jones.