MONTRÉAL – Les incidents malheureux impliquant les cyclistes se poursuivent à Montréal et un entraîneur des Alouettes de Montréal l’a appris à ses dépens en début de semaine.

 

Le coordonnateur défensif, Rich Stubler, a été sérieusement blessé en début de semaine lorsqu’il n’a pas pu éviter la portière d’une voiture qui a été ouverte à la dernière seconde par un automobiliste.

 

Âgé de 69 ans, Stubler se retrouve avec cinq côtes fracturées et une fracture à une main et il doit se déplacer en triporteur. Heureusement, il a eu plus de veine que le dernier cycliste qui a perdu la vie, jeudi matin, à la suite d’une collision avec une camionnette.

 

Véritable machine de travail, Stubler continue d’être à son poste alors que les Alouettes se préparent pour un autre duel important contre les Lions de la Colombie-Britannique.

 

« Je lui ai dit il y a plusieurs mois déjà que ce n’était pas une bonne idée. Il a fait connaissance avec la porte d’une voiture! Mais il est fait fort, il n’a pas manqué une seule journée de travail », a vanté l’entraîneur-chef, Mike Sherman.

 

Les protégés de Stubler ne peuvent qu’être impressionnés par le dévouement de ce passionné de football.

 

« C’est fidèle à sa personnalité et à son caractère. On parle d’un homme qui travaille très fort et qui nous raconte toujours des histoires de sa jeunesse. On est contents qu’il puisse être avec nous », a réagi l’excellent secondeur Henoc Muamba qui semble se délecter des anecdotes de ce vétéran.

 

En raison de sa condition précaire, Stubler pourrait devoir s’acquitter de ses fonctions à partir de la galerie de presse, vendredi soir. Sherman craint qu’un contact puisse survenir avec un joueur dans le feu de l’action sur les lignes de côté.

 

Le genou gauche de Philippe Gagnon avait «implosé»

 

Si Stubler aura besoin de quelques semaines pour recouvrer la santé, le garde Philippe Gagnon se rapproche enfin de son état optimal. Le retour en force de la ligne offensive des Alouettes n’est assurément pas étranger à celui de Gagnon au sein de cette unité névralgique.

 

La tâche n’a pas été mince pour y parvenir. La meilleure façon de le dire, c’est que le genou gauche de cet athlète avait implosé, le 11 août 2017, lors d’un match face aux Argonauts.

 

Exactement un an après cet incident, Gagnon a vécu le bonheur de renouer avec l’action contre le Rouge et Noir d’Ottawa. Cette coïncidence était symbolique pour Gagnon qui attendait ce moment depuis longtemps.

 

On sait déjà que la déchirure du ligament croisé antérieur constitue une blessure d’envergure. Imaginez quand trois ligaments de votre genou gauche subissent ce sort. De plus, Gagnon a appris que son ménisque avait été endommagé tout comme le point d’angle postéro-externe, un support situé derrière le genou.Philippe Gagnon

 

Par-dessus le marché, la période de remise en forme s’avère toujours plus éprouvante avec une charpente comme la sienne (six pieds quatre pouces et 311 livres).

 

Mais parce qu’il y a presque toujours du positif dans chaque épreuve, Gagnon a traversé cette épreuve tôt dans sa carrière. Oui, cette blessure a freiné le superbe élan de sa saison recrue (2016), sauf qu’il a pu recommencer à jouer avant de célébrer son 26e anniversaire, le 21 août.

 

« Ça fait du bien de replonger dans le bain. Je continue de penser qu’il me reste plus de saisons devant que derrière moi », a-t-il mentionné avec sa grosse barbe caractéristique.

 

La méthode n’est pas commune, mais les entraîneurs des Alouettes ont décidé d’éparpiller les jeux confiés à Gagnon pour son retour. Il a d’abord foulé le terrain environ une douzaine de fois contre Ottawa. Même si ce retour graduel impliquait de modifier la composition de la ligne offensive durant la rencontre, les entraîneurs ont jugé que c’était l’approche la plus logique.

 

« C’est une saison particulière pour moi, mais je pense que c’était la meilleure option dans ma situation. Ça me permet de recommencer en obtenant du succès. Dans l’ensemble, je pense que c’était favorable pour moi », a-t-il déterminé.

 

Sans tarder, le garde à droite a repris sa place à temps plein et les Alouettes ne voudraient pas se passer de lui de nouveau.

 

« Son expérience est précieuse et il avait déjà joué à mes côtés donc on est à l’aise ensemble. On se retrouve enfin avec les mêmes joueurs depuis quelques semaines après avoir eu neuf combinaisons différentes sur la ligne offensive en 2018 », a commenté le centre Kristian Matte.

 

Pour remettre ce mastodonte sur pied, les mains agiles du réputé chirurgien orthopédique, Paul Martineau, ont été sollicitées. Gagnon est content d’avoir bénéficié de son expertise et il souligne qu’il a pu profiter de l’évolution de la médecine quant à la manière de rebâtir son ligament croisé antérieur.

 

Le support au quotidien a également été précieux pour l’ancien du Rouge et Or de l’Université Laval. Un tourbillon psychologique négatif peut si facilement se déclencher face à un obstacle physique de cette envergure.

 

« C’est difficile, parfois tu peux avoir le goût de te laisser décourager, mais j’avais la chance d’avoir toute une équipe autour de moi. Je dois les nommer, Marc-André Wilson de Myologik à Boisbriand, il a fait un travail incroyable pour me remettre sur pieds, l’équipe médicale des Alouettes et ma conjointe qui a pratiquement tout fait pendant les six premiers mois alors que je ne servais à rien », a remercié Gagnon avec une sincérité éloquente.

 

« Quand c’était moins facile, je pensais à toutes ces personnes. Si elles croient en moi, c’est parce qu’elles ont de bons motifs. Je veux leur prouver qu’elles ont eu raison de me faire confiance », a conclu Gagnon qui peut dire mission accomplie.