MONTRÉAL – Si les Alouettes de Montréal avaient raison de flotter encore sur le nuage de leur impressionnante victoire acquise à Calgary, ils devront composer avec la perte du maraudeur Taylor Loffler, l’un des piliers de la défense montréalaise.

 

Loffler s’est déchiré le ligament croisé antérieur du genou gauche au quatrième quart lorsqu’il a tenté un changement de direction. L’athlète de 27 ans avait été blessé plus tôt cette saison au genou droit. Il s’agit vraiment d’une année malchanceuse pour ce joueur étoile qui avait été majoritairement épargné par les blessures durant ses trois premières saisons dans le circuit canadien.

 

« C’est difficile, il sera à l’écart pour une longue durée, probablement pour le reste de la saison, et il sera placé sur la liste des six matchs. Il sera opéré bientôt et on espère qu’il reviendra en force la saison prochaine », a raconté l’entraîneur Khari Jones avec un ton de voix exprimant sa déception.

 

Mercredi, pour le retour de l’équipe à l’entraînement, c’est Boseko Lokombo qui a remplacé Loffler à la position de maraudeur. Le secondeur de 28 ans prétend qu’il est en mesure de relever ce défi.

 

« Je me sens très confortable à cette position parce que j’ai un peu joué comme maraudeur avec les Lions l’an dernier. Je suis aussi entouré de bons joueurs comme T.C. (Tommie Campbell) et Ciante (Evans). Ils m’aident dans ce rôle et je suis prêt pour cette occasion », a-t-il commenté.

 

« On étudie son cas présentement, il a quelque peu joué là par le passé. On veut voir s’il est confortable pour s’acquitter de cette tâche. On a aussi des options avec [Ty] Cranston et Jarnor [Jones] », a commenté l’entraîneur sur ce sujet.

 

Les premiers scénarios à l’étude laissent donc croire que les entraîneurs vont conserver un joueur canadien à cette position névralgique.

 

« Ce serait le scénario le plus facile, mais on veut le meilleur candidat à cette position. On a des plans pour les différentes possibilités », a noté Jones.

 

Sur une note nettement plus positive, le demi offensif William Stanback a été en mesure de reprendre l’entraînement. Blessé à un talon, le joueur américain a manqué les deux dernières parties des siens et il avait tenté un retour infructueux à l’entraînement le 13 août.

 

L’essai a été plus concluant cette fois, mais il a surtout agi comme réserviste à Jeremiah Johnson.

 

« Je suis prêt à jouer à 100%. Je vais reprendre ma place graduellement pour être certain que je sois confortable », a déclaré Stanback.

 

« J’espère qu’il est prêt et je pense que c’est le cas. Il s’est entraîné sans douleur et on verra la suite », a indiqué Jones en confirmant que l’approche des Oiseaux (4-4) sera sans doute de partager le travail, dimanche, à Moncton, face aux Argonauts de Toronto (1-7).

 

La formation a d’ailleurs déniché du renfort à cette position en ajoutant Shaquille Murray-Lawrence à l’équipe d’entraînement.

 

Une victoire déterminante?

 

Qui aurait parié sur une victoire des Alouettes lorsque l’équipe tirait de l’arrière 28 à 17 avec 1:40 à écouler au quatrième quart en plus de devoir entamer sa série offensive à partir de sa ligne de 14?

 

La formation montréalaise en a épaté plus d’un en s’appropriant ce triomphe de manière spectaculaire sur le terrain peu hospitalier des Stampeders. Comme le cliché sportif le veut, cette victoire pourrait définir le reste de la saison des Alouettes.

 

« Ça démontre notre caractère. On a eu des malchances dernièrement, mais on voulait démontrer à la planète LCF qu’on n’est pas un feu de paille. Quand on nous donne la chance de jouer le match au complet, ce sera une bagarre de ruelle. Les autres équipes sont mieux d’être prêtes », a lancé Stanback avec un sourire confiant.

 

Pour l’entraîneur, c’est une évidence que ce résultat devient une source de motivation.

 

« La chose la plus importante, c’est que ça leur démontrera qu’ils peuvent surmonter de l’adversité et l’emporter. J’étais vraiment fier des gars pour cette raison. On espère conserver cet élan pour la suite des choses. Ils ont mérité cette confiance avec leur travail à l’entraînement », a vanté Jones qui s’est fait chicaner par sa femme et ses enfants pour les jurons employés lors des célébrations dans le vestiaire.

 

« C’est bon de savoir qu’on peut vaincre une puissance et nos adversaires doivent le réaliser », a ajouté Jones qui aurait été fier même si le match s’était soldé par un revers en prolongation tellement il a apprécié la remontée des siens.

 

« C’était une belle victoire d’équipe, on a accompli tout ce que l’on devait du début à la fin du match. Bien sûr, on aurait pu mieux gérer certains jeux, mais on a conservé notre esprit de combativité jusqu’à la fin », a souligné le receveur Eugene Lewis qui a été l’un des acteurs de premier plan de ce gain.

 

Plusieurs joueurs s’amusaient à déterminer s’il s’agissait du match le plus excitant de leur carrière respective.

 

« C’est clairement énorme comme impact. En cinq saisons, je n’ai jamais été impliqué dans une rencontre aussi chaudement disputée. C’était vraiment trippant de jouer ce match contre une équipe aussi puissante. C’est à l’image de la LCF, le spectacle est à la hauteur. C’était fou aussi de savoir que ça faisait 10 ans que les Alouettes n’avaient pas gagné à Calgary », a mentionné Lokombo.

 

Pourtant, la journée des Alouettes a failli dérailler durant l’échauffement quand des coups de poing ont été lancés par les deux équipes.  

 

« La chose à retenir, c’est qu’on ne veut jamais que ça se rende jusqu’à ce point. Ça ne me représente pas et l’équipe non plus. Je l’ai dit aux gars, on ne veut pas ressembler à ça. Les gars peuvent parler, ça ne me dérange pas, mais ça ne peut pas mener à des coups. Il faut pouvoir contrôler ses émotions, peu importe ce qui survient. J’ai parlé à Tommie, Jarnor et aux gars impliqués, je ne veux pas qu’on se retrouve dans ces situations », a conclu Jones, qui était heureux que ses joueurs contiennent mieux leurs émotions pendant cette partie très intense.