MONTRÉAL – Depuis le début du camp d’entraînement des Alouettes de Montréal, Monshadrik Hunter mange à quelques pas du marbre où son père, Torii Hunter, a catapulté une balle dans les hauteurs du Stade olympique, en juin 2004. 

Puisqu’il en sera à sa première saison avec les Alouettes, Hunter se soucie avant tout de son adaptation à l’équipe dont les installations sont établies dans l'ancien domicile des Expos. Cela dit, il avoue que c’est bien particulier de se retrouver au même endroit 17 ans plus tard. 

« Quand j’ai signé avec les Alouettes, il m’avait dit qu’il avait joué à Montréal et on a découvert qu’il a frappé un circuit. C’est une coïncidence assez folle d’être ici maintenant », a confié Hunter avec un grand sourire au visage. 

Petit rappel pour les partisans qui n’ont pas eu la chance de voir son père en action. Torii Hunter était un voltigeur de centre très athlétique qui a mérité neuf gants dorés durant sa carrière de 19 saisons dans le Baseball majeur. Il a participé cinq fois au Match des étoiles et son attrapé spectaculaire aux dépens de Barry Bonds mérite un coup d’œil. Après 12 années avec les Twins du Minnesota, le numéro 48 s’est joint aux Angels et ensuite aux Tigers avant de revenir compléter sa carrière avec les Twins. 

Grâce à son père, Monshadrik Hunter a donc pu côtoyer toutes les légendes du baseball. La liste de ses joueurs préférés est si longue qu’il en est presque gêné. 

« Probablement Vladimir Guerrero ou bien Mike Trout, Albert Pujols, Miguel Cabrera et Johan Santana. J’ai eu la chance de connaître plusieurs joueurs du calibre du Temple de la renommée. D’être entouré de ces athlètes, ça m’a permis de forger mon caractère en tant que jeune homme », a exposé celui qui a joué pour Edmonton en 2018 et 2019. 

Il a souvent eu le bonheur de courir sur le terrain pour capter et récupérer des balles. Il se souvient d’ailleurs d’avoir vécu ces moments privilégiés avec Vladimir Guerrero fils ainsi que les garçons de David Ortiz et Kirby Puckett. 

À première vue, on croit donc que Monshadrik Hunter a été élevé dans un nid douillet contrairement à plusieurs athlètes qui ont grandi dans des quartiers défavorisés. Mais c’est là que le demi défensif nous apprend gentiment qu’on a frappé une fausse balle. 

« Honnêtement, mon enfance n’était pas différente de ces jeunes parce que je proviens aussi d’un quartier pauvre. Je n’habitais pas avec mon père. En fait, j’ai déménagé avec mon père uniquement vers l’âge de 14-15 ans. J’étais un jeune assez rebelle et je voulais être avec ma mère en Arkansas alors qu’il demeurait au Texas. J’avais eu à choisir et j’étais plus proche de ma mère quand j’étais petit », a raconté, avec ouverture, Hunter qui a conservé quelques chandails de son paternel. 

Sa mère et lui ont toutefois connu quelques ennuis ce qui a mené au déménagement chez son père. 

« Il m’a replacé dans le chemin du sport et c’est à partir de là que j’ai pris mon envol. Avant, j’avais fait du sport, mais pas de manière constante », a indiqué le numéro 1 des Alouettes. 

Avant de se refaire une vie au Texas, Monshadrik Hunter ne voyait pas son père régulièrement.  

« Ça arrivait qu’on ne se voit pas certaines années. Il était occupé et il avait beaucoup de choses à faire. Je le comprends mieux maintenant étant père d’une fille dont je dois m’éloigner présentement pour le travail. Je ne comprenais pas trop les sacrifices que ça implique parfois dans la vie ce qui a causé quelques problèmes entre nous deux. Mais j’ai fini par réaliser le tout et la situation s’est améliorée », a décrit celui qui peut également évoluer au poste de secondeur du côté large grâce à sa mobilité. 

Sa relation avec son père n’a pas toujours été évidente, mais il est heureux de pouvoir également gagner sa vie dans le sport professionnel. 

« J’en suis très fier, surtout que le sport n’était pas l’idée que j’avais en tête quand j’étais plus jeune. Jouer au niveau professionnel, devant des partisans, venir à Montréal, avoir certaines de ses habiletés physiques, je suis reconnaissant de tout ça », a réagi celui qui, sans grande surprise, excellait au baseball ce qui l’a mené à discuter de possibilités avec les Yankees de New York. 

Prêt à ajouter un petit plus à la défense montréalaise

Quand son embauche avait été annoncée par les Alouettes en février 2020, le directeur général Danny Maciocia ne cachait pas sa joie. Il avait souligné de l’avoir à l’œil surtout qu’il pouvait aider comme demi défensif et secondeur.

« J’étais très intéressé, je savais que les Alouettes avaient connu une bonne saison en 2019 et j’étais convaincu que je pouvais les aider en ajoutant un petit plus du côté défensif », a précisé l’athlète qui détient un diplôme en communication. 

Son profil athlétique semble cadrer à merveille avec le système de nouveau coordonnateur défensif, Barron Miles. 

« Ça tombe clairement dans mes forces. Ça nous accorde une certaine liberté dans notre jeu », a convenu Hunter avec excitation. 

Jusqu’ici, la défense s’adapte encore aux nombreux changements chez les partants sur cette unité. Une fois que ce sera fait, Hunter n’attend que le moment de réussir, à son tour, un coup d’éclat devant des partisans à Montréal.