MONTRÉAL – Selon Jim Popp, le directeur général des Alouettes de Montréal, ça revient à Tim Tebow de le contacter s’il désire réellement relancer sa carrière en faisant le saut dans la Ligue canadienne de football.

Cette possibilité est revenue dans l’actualité, pour une énième fois, il y a un peu plus de deux semaines lorsque son ancien entraîneur au niveau universitaire, Urban Meyer, a mentionné que la LCF serait probablement la meilleure alternative pour lui.

Pour le moment, Popp n’a reçu aucune nouvelle de la part du clan Tebow et la dernière communication entre les deux partis n’est pas récente.

« Je n’ai aucune idée s’il va venir dans la LCF. Je n’ai eu aucune conversation avec Tim Tebow ou son agent depuis plus d’un an et demi », a indiqué le DG et entraîneur de l’organisation montréalaise.

Rencontré dans le cadre du dîner médiatique des entraîneurs, Popp était enclin à élaborer sur ce sujet qui a retenu l’attention plus d’une fois.

Popp a révélé qu’il avait déjà tout tenté pour convaincre cette personnalité américaine d’envergure à tenter sa chance à Montréal.

« En 2014, quand nous avions une fiche de 1-7, je me suis assis avec lui. Nous avions une semaine de congé et je l’ai fait venir à Charlotte en Caroline du Nord. J’ai également fait déplacer Tom Higgins (qui était l’entraîneur) et Ryan Dinwiddie. Nous l’avons rencontré pendant cinq ou six heures en compagnie de son agent. Nous avons discuté longuement et regardé des séquences vidéos de nos matchs », a révélé le dirigeant de longue date.

Tebow s’était montré intéressé à cette aventure au nord de la frontière même si la proposition venait en même temps que le gigantesque contrat qui lui a été offert pour participer à la télédiffusion de matchs universitaires américains.

De la pression sur le personnel d'entraîneurs

« Il était déchiré à l’idée de venir dans la LCF ou se concentrer sur ce rôle. Son agent a avoué qu’il ne comprenait pas pourquoi il y réfléchissait quand il y avait autant d’argent sur la table pour la télévision », a ajouté Popp sur le joueur qui n'a pas su s'établir avec les Broncos, les Jets, les Patriots et les Eagles. 

Cet épisode du parcours de Tebow prouve en effet que le quart-arrière avait à cœur de percer dans le football professionnel. Ce désir semble encore l’habiter et il sait par quel chemin passer pour que ça se concrétise.

« Comme vous pouvez le voir, Tim veut jouer au football et il a eu quelques chances dans la NFL. S’il veut jouer, nous détenons ses droits et il le sait. Il va nous appeler s’il désire tenter sa chance », a noté le volubile intervenant.

« Nous en avons déjà fait beaucoup pour le convaincre de venir avec nous », a-t-il pris le soin d’ajouter pour bien jouer ses cartes.

Comme l’a précisé Popp, Tebow n’aurait probablement pas pu trouver un meilleur moment pour débarquer dans la métropole québécoise puisque l’équipe cherchait à relancer sa saison.

« C’était une situation très intéressante parce qu’il aurait certainement pu embarquer sur le terrain assez rapidement. »

Tebow pourrait profiter de certaines stratégies

Aux dires de Popp, les qualités de Tebow pourraient lui permettre de se démarquer dans les réalités du football à trois essais.

« On peut débattre longtemps de ses attributs de passeur, mais il faudrait qu’il vienne ici pour que nous ayons une bonne idée de ce qu’il peut accomplir dans nos conditions. Chose certaine, je sais qu’on pourrait bâtir quelques formations et jeux pour qu’il soit efficace dans le football canadien », a-t-il élaboré.

Popp croit aussi que l’ajout de Tebow pourrait générer des bénéfices au sein de l’équipe.

« On connaît tous les commentaires sur son arsenal en tant que joueur, mais je sais qu’il est le genre de personne que tu veux dans ton vestiaire. C’est tout un meneur. Il a quand même remporté un match éliminatoire avec les Broncos et Il a gagné au niveau universitaire », a insisté celui qui sera encore très occupé en 2016.

Des coups de publicité ? De la foutaise selon Popp

Depuis plusieurs années, les Alouettes ont développé la tendance à inviter dans leur cour des gros noms de la NFL pour leur permettre de se tailler une place avec eux.

Ceci dit, Popp a essuyé une tonne de critiques pour cette approche alors que les dénigreurs perçoivent seulement une manière de gagner de la visibilité auprès des médias et des amateurs.

Popp s’est déjà défendu sur le sujet, mais il a voulu profiter du sujet de Tebow pour le faire de nouveau.

« On m’a critiqué très souvent pour ça, mais c’est de la foutaise. C’est vrai que Tim se classe parmi les athlètes les plus suivis donc c’est une grosse histoire médiatique, mais ce n’est pas pour ça qu’il apparaît sur notre liste de négociations. On pense plutôt qu’il pourrait nous aider dans certaines circonstances », a prétendu l’homme à la tignasse grise.

Bien sûr, Tebow ne représente qu’un seul nom sur cette liste. Des joueurs comme Jesse Palmer, Ahman Green, Quincy Carter, Michael Sam et Chad Johnson ont tous essayé de venir briller à Montréal après des associations avec la NFL.

« Durant son passage avec notre équipe, Chad n’a pas fait de choses controversées. Il ne voulait plus être connu comme Ochocinco. C’est simplement qu’il ne voulait pas finir sa carrière après avoir été retranché dans la NFL. Je lui ai donné cette chance et il a accepté le salaire minimum pour venir ici. Il a donné une tonne d’argent à des oeuvres caritatives et il a été très bon dans ce vestiaire. Il a notamment aidé Duron (Carter), mais il a été sévèrement critiqué tout comme ce fut le cas pour nous », a utilisé Popp comme autre exemple.

« On pense toujours que c’est un cas de publicité, mais ce n’est pas le cas et ça ne l’a jamais été », a-t-il répété.

Popp se défend également en disant qu’il pige très souvent dans la NFL pour garnir son équipe. En fait, une panoplie de joueurs ont tenté leur coup dans ce circuit et certains sont plus connus.

« On invite les gens qu’on pense que ça peut fonctionner. Parfois, ça tourne bien et ça peut aussi être le contraire », a conclu celui qui aurait voulu voir Ochocinco être utilisé à l’intérieur dès le départ.