MONTRÉAL – À la manière d’un parti politique qui viendrait voler des points aux prétendants qui aspirent à remporter l’élection, les Alouettes de Montréal vont essayer de fausser les données jusqu’à la fin de la campagne 2018.

 

Pour une quatrième année de suite, les Alouettes devraient être écartés des éliminatoires. La dixième défaite encaissée a orienté les possibilités vers ce verdict et il ne reste qu’à essayer de contrecarrer les plans des adversaires.

 

« C’est facile de se morfondre avec un tel dossier (3-10) et de se laisser abattre quand on voit qu’il ne reste que cinq parties et que l’espoir n’est pas énorme. Mais rien de tout ça n’importe, on a encore la chance de jouer. Et si notre rôle doit être celui de spoiler, ce sera ça. Si on ne peut pas accéder aux éliminatoires, ça revient à nous de pousser une autre équipe hors de celles-ci. On doit bâtir sur quelque chose pour finir cette année sur une belle note », a proposé le quart-arrière Johnny Manziel.

 

Le quart-arrière américain est parfois perçu comme un athlète recherchant avant tout les résultats immédiats. Il aura l’occasion de prouver le contraire durant cette fin de saison qui s’annonce éprouvante psychologiquement.

 

Du côté des receveurs, Adarius Bowman se porte volontaire pour assumer ce rôle de meneur.

 

« Au point où nous en sommes rendus, j’essaie d’envoyer le message aux plus jeunes qu’on doit se comporter comme des professionnels. On ne peut tout simplement pas jeter l’éponge. Il reste encore cinq matchs et ce serait vraiment une belle consolation de pouvoir terminer la saison avec huit victoires au lieu de trois. Je pense que les gars sont concentrés sur cet objectif.

 

« Après tout, notre dossier va indiquer ce qui s’est passé, c’est donc à nous de faire de notre mieux », a exposé le vétéran de 33 ans.

 

Intégré dans la culture de la LCF depuis quelques mois, l’entraîneur Mike Sherman a une bonne idée de ce qu’il souhaite voir d’ici la conclusion du calendrier régulier, le 3 novembre au domicile des Tiger-Cats de Hamilton.  

 

« Je souhaiterais que notre défense continue de progresser et puisse stopper nos adversaires dès les premières séries offensives. On doit aussi devenir une meilleure équipe sur les deuxièmes essais offensivement. On n’est pas mauvais sur le premier essai, mais notre rendement n’a pas été assez bon sur le deuxième essai. On doit vraiment rester sur le terrain plus longtemps. Évidemment, il faut aussi marquer bien plus de points, on doit mieux faire à ce chapitre, pour les touchés », a énuméré Sherman.  

 

« Il y a bien des choses à améliorer, mais ce sont les premiers aspects qui me viennent en tête », a-t-il admis avec sincérité.

 

Parlant d’énumération, l’analyste et ancien joueur Pierre Vercheval y est allé d’une à ébranler les convictions de quelques partisans. En effet, comme il rappelait à la fin du match contre les Blue Bombers, les Alouettes sont au dernier rang pour : les points marqués par match (17 en moyenne), les verges offensives, les verges aériennes, les sacs alloués et les interceptions...
 

On a donc voulu demander à Sherman ce qui lui manque en attaque en termes de joueurs.

 

« C’est une bonne question, mais je vais la conserver pour la saison morte quand on commencera à parler des besoins en vue du repêchage et des joueurs autonomes », a préféré répondre Sherman pour épargner certains de ses protégés.

 

Avant d’arriver à cette étape, les Alouettes recevront la visite des Roughriders, dimanche, et celle des Stampeders, lundi le 8 octobre. Par la suite, ils iront jouer à Toronto le 20 pour les accueillir le 28. La dernière audition aura lieu le 3 novembre à Hamilton.

 

Un changement ridicule selon Manziel

 

Changeons complètement de sujet puisque l’actualité de la NFL fait jaser partout dans le monde du football. La modification d’un règlement pour protéger les quarts-arrières est tournée en dérision par bien des gens. Deux partisans ont d’ailleurs tournée une vidéo particulièrement amusante.

 

De l’avis de plusieurs, la NFL est allée trop loin pour limiter les actions des joueurs défensifs qui sont pénalisés pour des gestes qui étaient considérés très cléments par le passé. Clay Matthews, des Packers de Green Bay, a été particulièrement victime des nouvelles directives.

 

« C’est définitivement ridicule. Ils font de leur mieux pour que la sécurité des joueurs soit importante et pour changer des choses dans les règlements, mais je ne trouve pas que cette modification soit une bonne idée. Ça place les joueurs défensifs dans une position difficile, la situation est un peu hors de contrôle présentement. On verra s’ils vont ajuster ou ça va continuer de constituer un problème », a réagi Manziel.  

 

« J’ai regardé ces jeux et surtout celui concernant les Packers. Je l’ai revu plusieurs et plusieurs fois. Je ne vois pas le problème ni l’intention mal placée. Son but était uniquement de plaquer le quart-arrière. Avec ces règlements, on dirait qu’on ne peut tout simplement pas jouer au football. Je ne sais pas ce qu’on peut dire à un joueur défensif s’il ne peut pas exécuter le plaqué que Matthews a fait », a argumenté Sherman.