Sommaire

MONTRÉAL – Les Alouettes de Montréal ont chauffé les Roughriders de la Saskatchewan en fin de partie, mais ils ont vu leur séquence de quatre victoires s’achever et ils ont, du même coup, perdu le premier rang de la section Est. 

Malgré l’entrée en scène de Trevor Harris tard au troisième quart, la formation de Khari Jones s’est inclinée au compte de 19 à 14 face aux Riders. Cette défaite fait très mal au classement car Montréal chute du premier au troisième rang derrière Toronto et Hamilton. 

Facile d’expliquer ce résultat puisque les Alouettes (6-5) ont bousillé leur domination offensive en première demie en se limitant à une minuscule production de trois points. 

Les Riders (7-4) n’en demandaient pas tant. Après avoir été limités à 15 verges lors de leurs cinq premières séquences à l’attaque, ils ont réussi une poussée de 57 verges pour retourner au vestiaire avec un coussin de 7 à 3. 

Cette série a été causée par une mauvaise interception de Matthew Shiltz qui n’était pas à son meilleur dans ce duel. 

L’expérience des visiteurs a joué un rôle important par la suite alors qu’ils ont ajouté des placements. Ainsi, les Riders ont poussé à 27-0 leur fiche quand ils détiennent l’avance au début du dernier quart depuis 2017.

Ce n’était donc pas surprenant que Harris soit envoyée dans la mêlée tard au troisième quart. Acquis des Elks d’Edmonton, Harris a obtenu le ballon au terme de sa première semaine d’entraînement avec les Oiseaux.

Lewis ramène les Alouettes à un jet de pierre

Le résultat souhaité ne s’est toutefois pas concrétisé même si Harris décoche ses passes avec plus de conviction. Harris a réduit l’écart à deux petits points avec 1 :26 à écouler au match, mais ce ne fut pas suffisant puisque le botté court a échoué.  

« Si j’avais à reprendre cette décision, je n’opterais pas pour cette option. J’assume la responsabilité et je l’ai dit aux joueurs », a admis Khari Jones tout en rappelant que le jeu a failli fonctionner.  

On se souviendra que le vétéran Harris a raté une belle occasion pour un touché vers Jake Wieneke quelques instants après son entrée en scène. 

« Matt était un peu amoché cette semaine, mais je désirais voir un changement de rythme. Je trouvais qu’on n’accomplissait pas assez de choses en attaque », a justifié Jones. 

« Si Matt n’avait pas été embêté physiquement, je l’aurais probablement laissé un peu plus sur le terrain », a ajouté Jones. 

« Ça revient toujours à l’entraîneur selon ce qu’il pense être le mieux pour l’équipe à ce moment. Je sais que Matt jouait avec des douleurs physiques, probablement que ce fut considéré dans l’équation », a commenté Harris qui a aimé la sélection de jeux de Jones. 

« C’est leur décision. Je suis un compétiteur donc je veux être sur le terrain, mais je respecte cette décision. Ce sont des décisions qui font partie du sport, il faut vivre avec tout en supportant Trevor ensuite », a réagi Shiltz. 

On doit ajouter un bémol considérable alors que l’attaque montréalaise a été affectée par d’autres blessures sur la ligne offensive. Ce contexte a permis aux Riders d’exercer passablement de pression en plus de consacrer de grands efforts à stopper William Stanback et les courses. Ce scénario a permis à Samuel Thomassin d’effectuer ses débuts dans la LCF durant quelques possessions alors que David Foucault était amoché. 

« Ils ont frappé nos quarts plus souvent que ce fut le cas cette saison. C’est un match frustrant de ce côté. Si on ne protège pas notre quart comme il se doit, il faut que je change le plan pour des passes plus rapides », a reconnu l'entraîneur.  

En quête de solutions sur les retours, les Alouettes avaient rapatrié Martese Jackson pour cette partie. Le petit spécialiste s’est bien débrouillé sauf qu’il a encaissé un virulent plaqué à la tête au dernier quart. 

Ce jeu n’a été que l’un des nombreux exemples de la robustesse observée dans cette confrontation. Le tout avait été lancé avant même le début des hostilités.

Les Alouettes pourront se reprendre à partir de la semaine prochaine pour confirmer leur billet éliminatoire. Par contre, les deux prochains affrontements s’annoncent très exigeants avec une série aller-retour contre les Blue Bombers de Winnipeg. 

Montréal bouclera son calendrier régulier la semaine suivante contre le Rouge et Noir d’Ottawa. 

Rappelons que la présentation d’un match éliminatoire à Montréal demeure un enjeu financier très important pour les Alouettes.  

Un hommage décevant pour John Bowman

Si les Alouettes ont manqué de finition dans ce duel, ce fut également le cas pour l’hommage réservé à John Bowman. La cérémonie n’était tout simplement pas à la hauteur de l’athlète qui a excellé sur le terrain en sacrifiant son corps pendant 14 saisons pour les Alouettes et qui a adopté Montréal. 

Les partisans ont dû se contenter de témoignages d’Étienne Boulay et Luc Brodeur-Jourdain, mais rien d’Anthony Calvillo, Marc Trestman ou Anwar Stewart. 

Heureusement, Bowman a sauvé la mise avec des mots bien sentis prononcés en français. 

« S’il n’y a pas de vous, il n’y a pas de moi. J’ai joué très fort parce que vous m’avez donné l’inspiration », a lancé Bowman avec son émotion habituelle.