MONTRÉAL – Ce n’est certainement pas la nouvelle que les Alouettes de Montréal espéraient, mais les indices récoltés indiquent Bo Levi Mitchell pourrait être à son poste, samedi soir, lors du duel à Calgary.

 

En effet, l’excellent quart-arrière a été en mesure de s’acquitter des répétitions avec les partants, jeudi, à l’entraînement en dépit d’une blessure au genou gauche subie durant son dernier match.

 

Malgré leur domination des dernières années, les Stamps n’auraient pas constitué la même « bête » à dompter sans le pilier de leur attaque. Depuis le début de la saison 2018, Calgary (4-0)  se classe au premier rang autant pour la moyenne de points marqués par partie (30) que ceux concédés (9,5).

 

L’entraîneur Mike Sherman possède trop d’expérience pour se fermer les yeux. Il sait mieux que quiconque que le défi est immense. Certains observateurs poussent la note jusqu'à parler d’une mission impossible surtout que les Oiseaux n’affichent qu’une faible moyenne offensive de 15,25 points par affrontement.

 

« C’est une question légitime en fait. Quinze points par match, ce n’est pas assez pour gagner beaucoup de matchs dans la LCF. De l’autre côté, allouer neuf points, ça prouve leur niveau en défense. On doit mieux jouer pour inscrire plus de points en espérant pouvoir l’emporter », a réagi Sherman avec toute la franchise qu’il pouvait utiliser.

 

Il n’est toutefois pas impossible que les Stampeders misent sur la prudence en accordant un répit à Mitchell. Après tout, les Alouettes n’effraient personne présentement et la troupe de Dave Dickenson devra ensuite se mesurer à deux rivaux de division (les Roughriders et les Lions). Mais même si ce scénario se concrétisait, Sherman se méfie du réserviste Nick Arbuckle.  

 

« Mitchell l’un des meilleurs de la LCF et ils auraient sans doute préféré qu’il demeure en santé, mais son adjoint est capable de très bien se débrouiller. De plus, c’est une attaque qui joue vraiment en équipe, elle n’est pas unidimensionnelle », a noté Sherman.

 

Un gros obstacle sur la ligne offensive

 

Vous pensez que l’obstacle semble déjà insurmontable ? Ajoutez à cela que les Alouettes vont entamer ce match avec deux bloqueurs recrues sur leur ligne offensive en Tyler Johnstone et Na’ty Rodgers. Une chance que des hommes de cette charpente sont difficiles à faire tomber puisque ça risque de barder autour d’eux.

 

Le vétéran Patrick Lavoie s’accorde une seconde de plus pour bien choisir ses mots quant à ce contexte inusité.

 

« C’est certain que d’arriver contre la meilleure équipe avec deux bloqueurs recrues, c’est spécial un peu. On va essayer de les protéger, il faudra que les passes soient décochées rapidement et que les porteurs de ballon donnent un coup de main aux extrémités de la ligne offensive et il faudra également déplacer la protection à l’occasion. On prépare justement un plan varié dans ce sens », a-t-il proposé.

 

Johnstone et Rodgers ont probablement perdu un peu de sommeil cette semaine en remarquant que les Stampeders occupent le premier rang pour les sacs du quart avec 13.  

 

« Comme j’ai dit aux gars cette semaine, ce qui arrive souvent quand il y a un changement, c’est que les joueurs se soucient du nouveau et celui-ci finit par avoir le match de sa vie. Mais le gars à ses côtés n’est pas aussi efficace parce qu’il pense à l’autre. Il ne faut pas trop s’en faire pour les autres, ça n’aide pas », a insisté Sherman.

 

C’est une évidence que l’unité défensive montréalaise devra rebondir et briller pour que le club demeure dans le coup.

 

« Oui, ils ont eu beaucoup de succès depuis plusieurs années, mais ça fait ressortir le meilleur de chaque compétiteur. Je crois que notre défense pourra s’imposer et il faut foncer dans ce défi à fond », a confié le demi défensif Mitchell White.

 

White pense que la cohésion sera meilleure avec le retour de Chip Cox et Joe Burnett, deux vétérans, du côté défensif.  

 

«  Je remarque un peu plus de communication puisque Joe a déjà joué dans ce système. J’ai également déjà évolué à côté de Chip donc il y a aussi un certain confort par rapport à ça. »

 

Mais même si la défense retrouve son aplomb, l’attaque devra assurément démontrer une progression.  

 

« Avec la semaine sans match, on a eu le temps de réfléchir et de dessiner de nouvelles choses dans le sable comme on dit. Je crois qu’on a un bon plan de match. On doit conserver une attaque équilibrée avant tout. Si on perd rapidement l’option de la course, ça ne va pas bien aller », a admis Lavoie.

 

Au moins, les Alouettes ont pu regarder le fiasco offensif du Rouge et Noir d’Ottawa contre Calgary la semaine dernière.   

 

« C’est une formation qui aime beaucoup lire le quart-arrière adverse et reculer en regardant le jeu. Il faut accepter ce qu’ils vont nous donner en évitant de tenter des choses trop agressives au début. Si on regarde ce qu’Ottawa a essayé, ils ont un peu forcé les choses et ça n’a pas rapporté. Évidemment, ça exige de convertir des deuxièmes essais et cinq ou six verges pour se créer du momentum offensif », a-t-il expliqué.

 

Heureusement, le botteur Boris Bede s’illustre par les temps qui courent et ses dégagements seront cruciaux pour favoriser le positionnement du terrain.

 

Pour ceux qui auraient voulu voir Matthew Shiltz ou Vernon Adams fils piloter l’attaque montréalaise, la patience sera de mise. Dans un certain sens, ils auraient été envoyés à l’abattoir contre Calgary étant donné leur expérience minime et qu’ils ont si peu joué récemment. Il n’est pas impossible que le virage jeunesse s’accélère à partir de la semaine suivante.